Google se paie un long-métrage comme spot publicitaire avec les Stagiaires Vince Vaughn et Owen Wilson. Sans surprise, c’est donc très convenu et moyennement drôle.
Drôle d’idée qu’a eu le comédien Vince Vaughn d’écrire un film sur 2 quarantenaires à la ramasse qui décident de changer d’orientation et de postuler chez la boite numéro 1 de l’Internet connue pour son ambiance bon enfant exceptionnelle. Pour l’acteur c’est surtout l’occasion de retrouver son compère Owen Wilson pour reformer devant la caméra leur duo de Serial Noceurs. Et les deux n’étant pas spécialement bons acteurs, ils vont jouer des personnages qui leurs collent à la peau depuis leurs débuts, des losers un peu délurés et hyper bavards (c’en est même vite lassant de les voir s’écouter déclamer des dialogues sans grand intérêt).
Grossièrement décrits, les personnages clichés s’embarquent alors dans cette aventure professionnelles chez Google qui va alors entretenir tous les clichés possibles dans une histoire entièrement cousue de fil blanc et où la réalisation de Shawn Levy ne peut pas être plus transparente tant il n’y a pas une once d’intention de mise en scène dans le film. Voilà donc nos quarantenaires débarquant dans un monde high-tech dont ils ignorent tout, devant faire équipe avec des jeunes geeks pour remporter la compétition face à d’autres geeks plus méchants. Evidemment, c’est l’esprit d’équipe qui l’emportera et si nos vieux vont apprendre sur eux-mêmes au cours des épreuves, ils vont aussi apprendre à ces « coincés» à vivre une vie de débauche (mais pas trop non plus).
Si tout est incroyablement prévisible et complètement cliché (de l’image des geeks jusqu’à l’utilisation d’une inutile petite romance), on pouvait s’attendre tout de même à une bonne partie de rigolade. Après tout, c’est bien à la base le but de cette comédie (en plus d’être un tract pour Google). Mais en dehors de quelques références à la pop culture (et peu de références purement informatique qui pourraient faire rire les développeurs de Google) et une partie de Quidditch, il n’y a pas grand chose à se mettre sous la dent. On se dit même que sans ce type de gag pour ancrer cette comédie dans notre présent, le reste est tellement usé que l’on a l’impression que l’écriture date d’il y a au moins 15 ans.
Et tout ceci ne sera pas relevé par cette impression permanente de se retrouver dans un spot publicitaire pour Google de 2 heures, ventant sa « coolitude» , le bien-être de ses employés super-doués et super-chouchoutés. Nous n’en doutions évidemment pas mais c’est ici avancé de manière aussi fine qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine. On sent bien que la marque 2.0 y voit là une belle vitrine pour son image et pour avoir toujours plus de postulants, c’est donc assez énervant.
Ne réinventant absolument rien à la comédie US en se reposant sur des clichés énormes, Les Stagiaires se regarde donc de manière complètement passive avec quelques sourires forcés et une gêne permanente devant le conformisme ambiant du film, en attendant le générique de fin qui nous remontrera tous les outils Google, comme pour mieux terminer cette présentation commercial ronflante.