World War Z, critique

Par Fredp @FredMyscreens

Nouvelle invasion zombie en vue dans les salles de cinéma avec World War Z et c’est bien la catastrophe annoncée !

A l’origine de la contamination des salles, il y a le best-seller de Max Brooks, World War Z, compilation de témoignages récoltés autour du monde et racontant comment les zombies sont arrivés et toute la guerre qui a suivit pour lutter contre ce fléau. Les droits du livre achetés par Brad Pitt, l’adaptation est rapidement mise en chantier mais le concept de base est rapidement mis de côté. Le cinéma est un support bien différent du livre et il était en effet, impossible d’adapter l’ouvrage tel qu’il était. Dans le film de Marc Forster, nous allons donc suivre Brad Pitt et sa famille pris dans une invasion de morts-vivants. Et étant un ancien enquêteur de l’ONU, il va alors faire le tour du monde pour trouver un moyen de contrer cette pandémie mortelle.

Devant jongler entre quelques références au livre et la nécessité d’être un blockbuster grand public avec Brad Pitt en bon père de famille, le réalisateur et les scénaristes ont eu un mal fou à accoucher d’un film qui tienne la route. Et quand on sait qu’il y a eu tant de problèmes de productions et d’écriture que le film est entré en bonne place dans la liste des grands tournages maudits, on peut être en proie au doute concernant le bien fondé de l’entreprise. Et sans surprise, le résultat est sacrément bancal, voir pire.

Le film débute par une invasion de zombies en pleine ville alors que la famille Pitt est prise dans les embouteillages. Réalisée avec un certaine efficacité et arrivant à faire transparaitre un brin de chaos, l’ambiance commence à prendre mais on déchante très vite après tant le flm ne semble jamais savoir où il va. Entre l’installation d’un second degré sans intérêt dans certaines séquence et la tentative désespérée de faire naitre le frisson dans d’autre, le film ne trouve pas sa personnalité et échoue donc à nous embarquer dans son voyage autour du monde.
Il faut dire également que les personnages ne vont pas spécialement nous aider à s’inquiéter pour eux tellement ils enchaînent les bourdes d’une connerie monumental, n’hésitant pas à faire du bruit en permanence, sachant pertinemment que ce bruit énerve les zombies. Pire que ça, les personnages secondaires vont et viennent dans le récit à loisir sans qu’il n’y ai le moindre intérêt, les scénaristes prenant la peine de les introduire avec un background pour les faire disparaitre aussitôt dans des scènes assez ridicules dans l’indifférence générale. Même Brad Pitt semble à la ramasse et assez embarrassé, autant par la famille qu’il doit gérer dans le film que par l’évolution de son personnage et du film en lui-même (comment être crédible dans le plan vendeur de Pepsi final ?!)

L’un des intérêts de World War Z est tout de même de voir comment l’invasion zombie est vécue à la fois par les populations mais aussi sous un angle purement militaire et politique, jamais évoqué habituellement au milieu des groupes de survivants dans les films du genre. Hélas, cette possibilité sera réduite au strict minimum. La portée politique est largement diminuée (même la séquence de Jérusalem qui aurait pu être beaucoup plus évocatrice des conflits contemporains est réduite à un triste spectacle de zombies se grimpant dessus) et jamais il ne sera fait mention de la sauvagerie de l’humanité (pourtant un discours au racine du genre). Il ne faut donc pas avoir l’idée de voir un film de zombie puisqu’il n’y a même pas l’ombre d’une goutte de sang ou d’un frisson. Il s’agit seulement d’un action movie  interchangeable et prévisible jusque dans son dernier tiers d’un ridicule assez limite, rempli de CGI informes, avec quelques rares séquences efficaces comme cette attaque à bord d’un avion. Pour retranscrire un véritable chaos, on préférera se tourner vers 28 Semaines plus tard.

World War Z est donc bien la catastrophe annoncée, ne sachant jamais où il va tout en étant prévisible et incroyablement bête, le film d’invasion zombie laisse place à un blockbuster informe qui confirme malheureusement la tendance qu’a pris Hollywood à recycler de manière irrespectueuse les figures underground du cinéma d’horreur pour le grand public.