Toujours engagée, Brit Marling s’infiltre dans le groupe éco-terroriste the East pour un film militant intéressant mais maladroit.
Le récit évolue donc naturellement et nous plonge dans un milieu militant dont les méthodes radicales se révèlent particulièrement intéressantes. Nous découvrons comment peut fonctionner de manière underground ce type d’organisation et les raisons de leurs action, les humains qui se cachent derrière et qui vont y consacrer leur vie. Arborant un style plutôt brut qui nous plonge d’emblée aux côtés des militants, Brit Marling et Zal Batmanglij donnent forcément à réfléchir sur la question de la consommation et de la pollution mais aussi sur le pouvoir que peut avoir une personne qui s’investit d’une mission sur un groupe.
Le souci, c’est que le film repose sur des acteurs aux visages identifiables et qui se révèlent alors moyennent crédibles, faisant de ces militants une troupe de hippies bien-pensants en colère. Ainsi, si Brit Marling s’impose comme une évidence dans le rôle de l’infiltrée par laquelle on découvre tout ce milieu et en proie au doute, Alexander Skarsgård prêtera plus à sourire quand on le découvrira en gourou écolo qui ne décrochera que 3 mots.
Malgré toutes les bonnes intentions affichées et le message dénonciateur du film, tout ne prend pas car hormis quelques petits événements, l’ensemble parait tout de même bien prévisible et souvent incohérent, de l’infiltration aux choix que feront les personnages. Cela rend alors le film plus consensuel qu’il ne l’affiche, ne valant le coup d’œil que pour mettre en lumière une lutte qui peut paraitre vaine face aux puissances industrielles mais qui garde un rôle important à jouer pour nous ouvrir les yeux.
Partant d’une intention militante louable qui aurait pu être traitée de manière plus « coup de poing» , the East ne parviendra toutefois qu’à moitié à nous embrigader, la faute à un casting moyen et à une histoire qui suit les sentiers battus. Dommage.