Retour sur la construction du chemin de fer dans la deuxième saison de Hell on Wheels. Retournements de situations, ville prise en otage et histoire des USA, voilà le menu de la série western de AMC.

Loin d’être parfaite avec ses personnages au premier abord antipathiques et une mise en place assez laborieuse, la première saison de Hell on Wheels se révélait tout de même très intéressante grâce à un contexte passionnant où les histoires intimes rejoignaient la grande histoire de la construction des Etats-Unis. La seconde saison (contenant toujours 10 épisodes de 40 minutes) poursuit logiquement sur cette lancée et on y retrouve notre anti-héros ex-sudiste Bohannon en cavale, braquant les trains, tandis que Lily Bell s’est rapprochée de Durant pour prendre petit à petit les rênes de la construction du chemin de fer alors que  la petite ville commence à abandonner les tentes pour de vrais bâtiments.

Les personnages secondaires sont également toujours présents. Les frangins irlandais prennent de plus importance dans la ville, alors que le Suédois a été renvoyé à un statut assez minable et que le prêtre a de plus en plus de problèmes avec l’alcool et sa fille. C’est l’inverse qu’il se passe pour Eva qui a choisi de devenir épouse modèle alors qu’Elam en est toujours amoureux. Tous ont donc évolué entre les 2 saisons et ce n’est pas près de s’arrêter car ils vont tous connaitre encore quelques bouleversements.

Il faut croire que la construction du chemin de fer rend tout le monde fou ! En effet, avec un peu de recul, on remarque cette saison que les différents personnages, tous obnubilés par une certaine ambition afin de régner sur la ville, finissent par se faire dévorer par celle-ci. Aucun des personnages cités plus haut n’échappera à cette malédiction qui se transmet comme une épidémie, à tel point que l’on se demande si le nombre de rebondissements (de multiples changements de camps sont à prévoir) qu’elle entraine ne devient pas un peu trop grossier, à l’image de l’évolution du suédois se prenant pour un divin manipulateur. Même les personnages les plus humanistes comme Lily Bell tomberont dans cette ambition et ce besoin de pouvoir, de contrôle qui va pourtant leur échapper à chacun de manière différente.

En se concentrant sur les personnages et en multipliant les rebondissements parfois improbables et en contradiction avec certains caractères, la série se détache alors un peu plus du spectateur et s’éloigne alors un peu de la grande fresque que l’on pourrait en attendre. Mais elle reste tout de même passionnante dans les thèmes qu’elle aborde et l’image de la construction des Etats-Unis qu’elle offre. Corruption, manipulation, détournements de fond, mensonges, massacre des populations rebelles, lutte pour le travail, une religion qui ne pardonne pas et surtout des communautés qui se montent les unes contres les autres (irlandais et allemands, blancs et noirs, …), l’image sur laquelle va naître la grande Amérique, faite de sang et de trahisons, n’est pas glorieuse et reste même assez noire. Plus que cela, ces thèmes font également bien écho à notre monde actuel, comme quoi, finalement, pas grand chose n’a changé depuis. En ce sens, la série reste très intéressante à suivre.

Elle l’est d’autant plus qu’elle n’hésite pas à se séparer de personnages importants et à en apporter d’autres assez intéressants (faire intervenir la femme de Durant qui vois alors Lily comme un danger non seulement pour son mariage mais aussi pour le chemin de fer est une excellente idée) pour maintenir notre intérêt. Pourtant, l’un des personnage qui va disparaitre en fin de saison, sans doute l’un des plus forts et passionnants de la série, avait encore beaucoup de choses à dire et l’on se demande bien pourquoi l’avoir fait disparaitre si tôt si ce n’est pour remettre certains compteurs à zéros pour la saison qui suivra.

Cette seconde saison de Hell on Wheels est donc riche en événements, en bons morceaux de bravoure (la ville en otage, la lutte contre les Sioux) mais aussi en retournements de situations impromptus qui ont la désagréable manie de perdre les personnages. Heureusement le contexte et l’histoire globale de la série restent toujours passionnant à suivre.

Sortie vidéo : la série vient de sortir en vidéo avec Wild Side et contient en plus 1 heure et quart de bonus revenant sur l’histoire de a saison, les thèmes et personnages qui y sont développé, sans oublier une visite du plateau.