Pacific Rim, critique

Pacific Rim, critique

Guillermo Del Toro est de retour et orchestre un combat titanesque entre monstres et robots géants dans Pacific Rim. La claque de l’été et le fantasme de tout gamin de 10 ans.

Pacific Rim, critiqueCinq ans que l’on attendait le retour de Guillermo Del Toro après son génial Hellboy II. Cinq ans pendant lesquels il n’a pas chômé mais avait vu ses projets avortés (Les Montagnes Hallucinées jugé trop cher par Universal, les imbroglios juridiques qui l’ont fait fuir du Hobbit, …) jusqu’à ce qu’il trouve le moyen de mettre en images l’un de ses rêves de gosse, celui de voir s’affronter des monstres et des méchas géants et de rendre ainsi justice au genre du Kaiju Eiga (film de monstre géant japonais comme le culte Godzilla) avec un budget à la hauteur de ses ambitions.

Ainsi, dans Pacific Rim, nous apprenons que dans un futur proche, une faille dimensionnelle a été ouverte dans le Pacifique et des monstres s’en échappant ont commencé à attaquer les grandes villes côtières. Pour lutter contre ce fléau menaçant l’humanité, les nations se sont unies pour créer les Jeager, de gigantesques robots contrôlés par 2 pilotes. Mais la tâche est ardue, la défaite proche et seule l’équipe du Gipsy Danger semble pouvoir faire face à l’apocalypse.

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Le pitch est simple, le résultat est spectaculaire. Grand créateur d’univers, Guillermo Del Toro nous entraîne dès les premières scènes dans un monde passionnant, foisonnant, toujours surprenant et rempli d’idées qu’il explore jusqu’au bout. Totalement libre, il donne à ce blockbuster sa patte personnelle en y imprimant toutes ses thématiques, de l’orpheline au bestiaire de créatures antiques surgissant des profondeurs de la Terre, de son obsession pour les rouages mécaniques aux bestioles rampantes… Sans chercher à atteindre une forte pointe émotionnelle (son but n’est pas ici de livrer un film comme son chef d’œuvre Le Labyrinthe de Pan), il va simplement chercher à se faire plaisir avec une générosité folle pour ses spectateurs.

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Tout cela se ressent dans sa mise en scène monstrueusement efficace et spectaculaire. Les combats dantesques sont incroyablement lisibles, inventifs et surtout exaltants, servis par un choix toujours judicieux de plans qui font leur effet, un niveau de détails inédit et une technique irréprochable d’ILM pour rendre tout cela réaliste. Même le portage 3D renforce le film, à la fois pour l’immersion mais aussi pour accroitre la puissance de ce choc des titans. C’est impressionnant, gigantesque, monumental … les qualificatifs ne manquent pas pour parler de la claque visuelle que l’on se prend devant ces affrontements et en particulier face au jouissif combat central se déroulant à Hong Kong.

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Évidemment, on pourra reprocher au film un scénario assez simple avec quelques clichés mais celui-ci n’est par contre jamais simpliste et ne cherche jamais à jouer au plus malin avec le spectateur. Il se contente simplement d’être assez universel (très loin des États-Unis, Pacific Rim revêt d’ailleurs davantage une dimension internationale unie qui sort des sentiers battus) et reconnait volontiers être le prétexte à un déluge d’action auquel on a plaisir à prendre part grâce à des personnages rapidement décrits mais tout de même attachants (Rinko Kikuchi), charismatiques (Idris Elba) et très cools (le fidèle et génial Ron Perlman).

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Blockbuster complètement assumé par son auteur, Pacific Rim renvoie encore le spectaculaire à une échelle inédite et se révèle bien être la claque que l’on attendait, un véritable orgasme geek qui pourra tout de même parler à tout le monde. Avec une générosité à couper le souffle, on espère que le résultat au box-office sera à la hauteur de la créativité sans limite de Guillermo Del Toro pour qu’il puisse mener à bien ses autres ambitieux projets.