The Purge est un thriller écrit et réalisé par James DeMonaco, scénariste à la base (Négociateur de F.Gary Gray, Jack de Francis Ford Coppola) dont c’est le deuxième film.
Dans une nouvelle société américaine dirigée par les Pères Fondateurs, le crime sous n’importe quelle forme est légalisé 1 nuit par an. Ce déchaînement de violence sans limite, permet d’exterminer le crime et le chômage le reste de l’année. Ça laisser rêveur? Toujours est il que James, père de famille qui a fait sa fortune sur les systèmes de sécurité, se retrouve confronté, avec sa famille, dans une situation compliquée cette fameuse nuit de purge.
Avant de commencer à parler de The Purge, je voudrais me faire plaisir en s’offusquant de trois éléments liés au film: cette manie française de pondre des titres anglais de films anglo saxons qui soit n’apportent rien, soit ne veulent rien dire. Les québécois ont choisi "La purge", c’est plutôt bien pensé non?
Le deuxième problème c’est l’affiche. Rien à voir avec le film, alors oui certains psychopathes du film portent des masques, mais non ce n’est clairement pas un élément clef du film.
Et pour finir, c’est Mickael Bay qui produit le film. Sans commentaires. Enfin si du coup, mais plus loin.
Vous rêvez de pouvoir dire en toute impunité que le soir de la purge vous tuerez votre patron, votre ex, votre belle mère, sans être inquiété Bienvenue dans The Purge.
The Purge c’est la promesse d’un scénario en or, mais qui a deux aspects: celui du film grand public formaté (merci Bay), et celui du film noir, sombre, délirant, émouvant.
Commençons par ce qui est raté, c’est à dire ce qui est principalement lié aux personnages. Simplistes au possible:(la voisine généreuse qui ne cache pas son cynisme=voisine méchante en vrai, le gamin habillé en noir qui n’accepte pas la purge et fabrique des trucs bizarres dont il explique TOUTES les caractéristiques à sa mère=gamin clef de la moralité dont le joujou sera utile quand ça sera la fête à la maison, le petit ami indésirable de l’adolescente qui veut parler à son beau père PILE le soir de la purge=ça sent le carnage). Et j’en passe. La subtilité n’est pas la force du film, on peut le dire (et de Bay, bon allez j’arrête promis!).
The Purge, aurait pu exploiter cette nouvelle idée contradictoire et absurde; celle de cautionner une seule nuit toutes les pires atrocités pour mieux les éviter. Combattre le mal par le mal? Est ce que le fait que les gens se tiennent le reste du temps fait d’eux des citoyens respectables? Sont ils malgré tout des criminels cette nuit là, alors qu’ils ne sont pas hors la loi? Comment faire la différence entre les véritables psychopathes qui s’en donnent à cœur joie, et les personnes qui en profitent pour extérioriser leur mal être accumulé?
Au lieu de ça, le film se concentre sur le calvaire d’une famille, en effleurant des idées (la purge est un prétexte pour éradiquer les plus faibles et les plus pauvres, le fait de se purger du mal en explosant de violence et de haine…). Non pas que ça en fait un mauvais film, loin de là, mais on peut regretter ce manque de réflexions, alors que le sujet est taillé pour.
Là où The purge est intéressant, c’est sur le sujet 1000 fois traités au cinéma, de la nature humaine, son égoïsme et de ce qu’on est capable de faire pour survivre. Ce qui fait la différence ici, c’est que les américains ayant les moyens de se défendre, soutiennent (à l’image de notre héros), cette purge. Ils voient que cette nuit démoniaque apporte tellement de sérénité qu’il ne peuvent que l’approuver, en posant notamment des fleurs bleues devant chez eux. La légalisation des pires crimes a un symbole de soutien. Il fallait oser.
Le souci, c’est que James (interprété par Ethan Hawke assez plat) comprend que soutenir la purge, c’est perdre son humanité et surtout cautionner la cruauté des autres. Soutenir un principe apparemment plein de bénéfices c’est bien, être mis devant les faits, une fois que le système de sécurité est tombé, c’est autre chose. Un peu comme les grands principes qu’on peut avoir en fait, et c’est ce qui nous permet spectateur, de comprendre les personnages.
Ce sentiment est traversé par Zoé, fille de James, qui préfère refermer les yeux devant les actes de son père, après avoir émergé suite à une blessure.
Les tarés de l’histoire sont particulièrement enthousiasmants, habités par une folie axée sur le jeu. Chez eux, c’est une folie meurtrières à la Orange Mécanique voulant éradiquer les pauvres qui se manifeste. Le leader est déjanté, Rhys Wakefield a un charisme indéniable, on en redemande, dommage qu’il soit si peu présent au final.
Final attendu mais plaisant, avec un brin de cynisme (la mère qui hurle qu’elle ne veut plus une goutte de sang dans la maison, après avoir éclaté la tête de sa fausse copine voisine qui est en sang).
Bonus:
Interview James DeMonaco