Wolverine est de retour au cinéma, toujours sous les traits de Hugh Jackman. Alors ce « combat de l’immortel» va-t-il redonner ses lettres de noblesse au plus griffu des X-Men ? Pas tant que ça.
Hanté par la mort de Jean Grey qu’il a été forcé d’assassiner à la fin de X-Men l’affrontement final, Logan erre donc dans les forêts enneigées du Canada. Mais une jeune femme vient le chercher et l’emmène au Japon où il rencontrera l’une de ses anciennes connaissances et trouvera peut-être une solution à son mal-être.
Autant le dire tout de suite, si ce nouvel opus de Wolverine est meilleur que le précédent, ce défi n’était pas bien difficile à remplir et il s’acquitte du minimum syndical pour faire son boulot. En effet, entre complots de famille, yakuzas, expériences scientifiques et recherche de l’immortalité, le scénario (écrit en partie par l’un des scénaristes de Die Hard 4 et du remake de Total Recall) ne manquait pas d’idées intéressantes mais se révèle particulièrement mal écrit. A ce titre, l’histoire de famille est assez mal foutue et hormis une petite surprise sur ce que va devenir Wolverine (et qui devrait avoir une conséquence sur le prochain volet de X-Men), il n’y a pas grand chose à se mettre sous la dent, d’autant plus qu’il emprunte des éléments déjà vus précédemment dans d’autres films du genre (l’utilisation du Samouraï d’argent est bien trop proche d’Iron Man pour pour convaincre). Bizarrement, dans le comics, ce passage au Japon fonctionnait très bien et apportait vraiment un plus au personnage. Ici, c’est plutôt laborieux et on sera plutôt témoins d’une aventure de Wolverine au Japon comme une anecdote dans la vie du héros.
Cet aspect est peut-être dû à la réalisation de James Mangold qui, si il est honnête, n’a pas vraiment une personnalité qui imprime l’écran. Le film parait ainsi assez fade et régulièrement desservi par sa conversion 3D inutile et des effets visuels parfois très limites pour un film de cette catégorie (la séquence du train pique les yeux). N’allant jamais chercher un aspect graphique qui aurait pu servir le film, mieux faire passer une certaine violence qui est ici assez absente (peu de sang pour un héros qui est censé être un assassin), Mangold a du mal à nous faire entrer dans l’aventure et surtout à nous immerger dans la culture japonaise (lieu exotique pour le héros qui n’est jamais exploré). Le manque de caractère visuel du film lui fait donc cruellement défaut.
L’aspect anecdotique est aussi à mettre au crédit de personnages qui ne sont pas spécialement intéressant. En effet, les seconds rôles sont en général assez encombrants et redondants, la palme revenant à l’inutile Viper. Quand à notre héros, il était bien entendu normal de rappeler ses antécédents avec la saga X-Men mais malgré les efforts de Hugh Jackman, cela nuit finalement plus qu’autre chose au Wolverine badass que l’on connait et que l’on souhaiterait avoir un jour sur grand écran (mais pour cela il ne faudrait pas un film grand public).
Hormis un film moins honteux que le précédent, on n’attendait pas grand chose de cette nouvelle aventure de Wolverine et en effet, pas grand chose ne restera à la sortie de la séance, sauf peut-être cette scène bonus pendant le générique qui annonce prochain X-Men.