Avec la sortie du nouveau film consacré à Wolverine, il nous paraissait indispensable de revenir sur le meilleur volet de la saga mutante à ce jour (et en attendant Days of Future Past en 2014) : X-Men 2 !
Pour cela, il va s’inspirer du graphic novel Dieu créé, l’homme détruit dans lequel les X-Men doivent faire face au révérend Stryker mobilisant des troupes de militants anti-mutants et manipulant Charles Xavier, forçant les X-Men à s’alier à Magneto. Évidemment, il ne l’adaptera pas tel quel mais reprendra le nom du bad guy humain pour en faire un militaire de premier plan proposant une menace humaine bien concrète (et non un énième méchant à super-pouvoirs) et le contexte politique houleux dans lequel se déroule l’action. Il y greffe également certains éléments du passé de Wolverine afin d’approfondir la personnalité du héros principal et préféré des fans.
Malgré un scénario astucieux, la production va toutefois imposer encore une fois au réalisateur un budget serré et des délais assez courts afin de sortir le film au plus vite. Des éléments attendus par les fans comme les Sentinelles ou la salle des dangers sont alors effacés du scénario sans pour autant diminuer l’enthousiasme du réalisateur qui peut se mesurer dès l’audacieuse scène d’ouverture du film dans laquelle on y découvre Diablo (mutant pouvant se téléporter) attaquer la Maison Blanche.
Cette scène marquante n’est que l’une de celles qui vont parcourir le film comme la libération de Magneto, l’attaque de l’école ou encore le combat entre Wolverine et Lady Deathstrike. Mais X-Men 2 n’est pas qu’un film d’action et conformément à la bande-dessinée n’oublie jamais de dépeindre un contexte complexe, reflet de notre monde actuel dans lequel les minorité sont persécutées. Ici les mutants vont alors devoir s’unir malgré leurs différents pour mettre fin à la menace de Stryker. Et pourtant nous pouvons aussi comprendre e sentiment de ce militaire diabolique qui a perdu son fils à cause de sa mutation et cherche un responsable à son malheur en empruntant le mauvais chemin.
Le film est également l’occasion d’approfondir un peu plus les personnages. Car si Magneto et Wolverine étaient clairement les plus intéressants du premier volet, ici, chacun aura le droit à son instant pour mieux les comprendre. On sera donc touché par une discussion entre Diablo et Tornade, Jean Grey va de voir faire un choix, Iceberg va devoir faire son coming-out mutant devant ses parents et surtout, le professeur Xavier va montrer une facette puissante et effrayante de son pouvoir et de sa machine Cerebro. Bien entendu, on aurait souhaité que Cyclope ait davantage sa place de leader et cela se ressent à la fin du film (qui lui promettait une bonne présence dans le troisième volet … ce qui sera complètement zappé par Brett Ratner).
Avec son scénario intelligent prônant le combat pour la tolérance, la réalisation élégante de Bryan Singer offre à la fois plus de spectacle (tout en gardant encore une marge de manoeuvre pour progresser dans ce domaine) mais surtout plus de réflexion sur notre société et la manière dont sont traitées les minorités, donnant alors au combat de ces super-héros un véritable sens, beaucoup moins manichéen qu’un simple combat entre les bons et les méchants. Mais le réalisateur n’oublie pas non plus de planter les graines d’un 3e volet passionnant qui pourrait tourner autour du Phénix Noir.
Hélas, le réalisateur souhaitant mettre en boîte Superman Returns chez Warner, la Fox n’a pas attendu et a confié la tâche de conclure la trilogie au tâcheron Ratner. Et celui-ci a réduit en 90 minutes tout le travail intelligent qui avait été mis en place, livrant un X-Men 3 avec de l’action mais vulgaire complètement hors sujet quand aux questions posées. La franchise mettra alors du temps à s’en remettre avant de revenir aux sources.