Plus de 6 mois après sa sortie aux USA, voilà donc enfin ce nouveau volet en 3D de Texas Chainsaw dans les salles française pour s’accorder un petit frisson de boucher en plein été … mais ce sera plus involontairement drôle qu’autre chose.
L’ennui avec cette nouvelle suite, c’est que son producteur, ses scénaristes et son réalisateur croient profondément faire un hommage au film original en y apportant quelque chose en plus que c’en est assez irritant. Pourtant, s’intéresser à la ville dont les habitants sont tout aussi violents que la famille à l’origine du massacre était une bonne idée à explorer mais c’est ici mis en place de manière particulièrement maladroite pour ne pas dire complètement bête. Le film aligne les clichés, les décisions complètements idiotes, les retournements de situation foireux (du style « c’est mon père» ), … difficile de ne pas rire devant l’empilement de idioties à la minute.
En se prenant totalement au sérieux tout en ne comprenant absolument pas ce qui fonctionnait et était passionnant dans le film de Tobe Hooper, le film rate totalement le coche. C’est dommage car si les scénaristes avait poussé le second degré, ce Texas Chainsaw, à défaut d’être fidèle aux origines, aurait pu être très drôle mais c’est ici involontaire. Un flic qui voit des litres de sang sur 10 kilomètres mais se sent obligé d’explorer le lieu du massacre sans attendre de renforts (pour se faire tuer sinon ce ne serait pas drôle), l’héroïne qui ne capte pas que son mec la trompe avec sa meilleure amie dans une grange (avant que les deux fautifs ne se fassent aussi tuer), la voiture qui a du mal à démarrer, … tout est ici un prétexte à un fou-rire assez gênant (et la liste est aussi longue qu’un bras avant d’être amputé).
Évidemment, impossible de passer à côté du caractère terriblement complexe des personnages dont la psychologie est aussi passionnante que leurs vêtements sont transparents/courts/les deux à la fois. Si notre héroïne va trouver un caractère assez badass en fin d’aventure c’est bien parce que la famille est sacrée et que ce pauvre Leatherface collectionneur de tronçonneuses n’est qu’un gamin apeuré et non un meurtrier compulsif. Les personnages secondaires ne sont pas en reste en terme d’attitude débile et dépravée et ne serve que de matière à boucherie.
Et que reste-t-il du gore alors ? Car si le film est raté et plutôt drôle, on pouvait au moins en attendre une boucherie ! De ce côté là, ce sera aussi une déception car en dehors d’un corps découpé et de 3 doigts dans un saladier, ce n’est pas vraiment la foire à la saucisse dans le coin, d’autant plus que le sang numérique est d’un effet assez hideux, sans parler de la 3D qui ne servira qu’à de rares occasions. Alors on se consolera avec une petite apparition d’un Jigsaw (le monstre au masque de cochon de la saga Saw) dans une foire où personne n’a peur d’un taré avec une tronçonneuse et surtout la mort d’un personnage se nommant Kenny (dédicace discrète aux amateurs de South Park).
Prototype même du « facepalm movie» (où à chaque instant on se dit « mais pourquoi ???!» d’un air désespéré en se tapant le haut du crâne), il n’y a pas grand chose à tirer de ce pathétique et honteux affront au légendaire film de Tobe Hooper. Leatherface n’avait vraiment pas besoin de ça pour son retour.