C’est encore la fin du monde ! Dans les Derniers Jours, les frères Pastor nous interdisent de sortir à l’extérieur sinon c’est la mort assurée. Malheureusement, malgré les idées et le thème, le manque de budget se fait maladroitement ressentir.
Après les États-Unis, les frères Pastor viennent cette fois de produire leur film en Espagne, à Barcelone avec un budget du coup plus réduit et cela se ressent dans la manière dont il vont écrire leur récit, tenant compte de cette contrainte en restant du coup dans des lieux fermés, donnant alors au film une allure qui change de ce que nous avons l’habitude de voir dans le genre.
Évidemment, cette paranoïa empêchant les gens de sortir rejoint une certaine actualité, développant notre sédentarisation (nous vivons dans des immeubles, travaillons bloqués derrière nos ordinateurs, …) contre nature et qui pourrait bien ne plus nous rendre apte au monde extérieur, au contact de la nature. Poussant ce principe à l’extrême, nous voilà contraints de rester au travail, devant braver nos collègues et supérieurs pour rejoindre une vie de famille plus agréable. Le traitement de ce thème est donc le principal intérêt du film qui est cette fois rempli de plus d’espoir qu’Infectés.
Cependant, la manière dont est écrit le film et son budget modeste font plus penser à un très bon court-métrage qui aurait été étiré en longueur. En effet, les réalisateurs ont malheureusement du mal à donner à leur thème intéressant toute l’ampleur qu’il pourrait demander et font des haltes parfois pas forcément nécessaires (la séquence de la station de métro a beau montrer maladroitement un certain chaos, elle n’est pas très utile au développement de l’intrigue et des personnages). D’autres part, alors que certaines séquences sont d’une très bonne efficacité (comme l’attaque du supermarché ou certains plans de la ville déserte), d’autres sont appuyés inutilement de manière symbolique (la récolte de l’eau de pluie sacralisée fait plutôt sourire).
L’autre défaut est également d’avoir des personnages auxquels on ne se raccroche pas forcément. Avoir deux collègues de bureaux qui ne peuvent pas s’entendre partir ensemble ne semble pas vraiment naturel malgré les contraintes qui s’imposent mais surtout, l’alchimie censée naitre au cours de l’aventure ne prend pas vraiment. Assez antipathiques à la base, on ne s’accroche jamais vraiment à eux malgré les efforts émotionnels plus développés dans la dernière partie du film.
Si Les Derniers Jours est donc une déception, il n’en est pas moins un essai intéressant des frères Pastor pour offrir une variante sur le genre post-apocalyptique et on ose espérer qu’ils auront tout de même un jour plus de budget et de matière pour un projet plus ambitieux car ces 2 là ont clairement un certain potentiel.