"Dans une Amérique rongée par une criminalité débridée et des prisons surpeuplées, le gouvernement a donné son accord pour qu’une fois par an, pendant 12 heures, toutes activités criminelles, meurtres inclus, soient légalisées. La police ne peut intervenir. Les hôpitaux suspendent leurs services. Une nuit durant, les citoyens sont à même de définir leurs propres règles et de faire leur propre loi, sans avoir à craindre de sanctions. Au cours d’une telle nuit hantée par la violence et le crime, une famille va devoir faire un choix – bourreau ou victime ? – face à un inconnu venu frapper à sa porte."
En ce moment, on a droit à un nouveau film d’horreur ou fantastique par mois ou presque et franchement on ne demande qu’à être surpris. Après un Dark Skies des plus classiques, même si assez efficace, laissons place à un film produit par entre autres Gerard DiNardi et Jason Blum qui sont également respectivement producteurs de Sinister ainsi que de la série Insidious, Paranormal Activity ou encore Dark Skies dont je vous parlais un peu plus tôt. Ce nouveau film n’est autre que American Nightmare, film dont le synopsis peut faire parler de lui et en dérouter plus d’un. Alors film frissonnant ou film désespérant ?
American Nightmare est un film dont le synopsis est à la fois intéressant et déroutant. Lorsqu’on sort de la projection d’un film d’horreur ou un film qui se veut être axé frisson, le spectateur aime se dire : "et moi qu’est-ce que je ferais si je vivais pareil situation ?". Avec American Nightmare, c’est différent psychologiquement parlant, car le spectateur va forcément se demander dans un premier temps : "qui est-ce que je tuerais en premier si jamais ça arrivait ?". La nature humaine est difficile à comprendre, car même si on est habitué à vivre en groupe, l’humain ne peut pas forcément contenir sa colère toute sa vie et c’est pour cela que dans le film, les hautes autorités ont mis en place un système qui permet a tout le monde de faire pendant 12 heures ce qu’il souhaite. Le monde se met sur pause afin que chaque homme puisse laisser exploser sa colère. C’est un synopsis assez vicieux et malsain, car le spectateur va forcément se posé des questions sur sois-même, mais c’est surtout assez malin pour un film d’horreur. Malheureusement, American Nightmare n’est pas un film d’horreur, mais un simple thriller d’enfermement, dans lequel le spectateur va être plongé dans une famille bourgeoise qui va devoir faire face à un groupe de jeunes prêt à tout pour récupéré "leur proie" qui est entrée dans cette maison.
Le choix du scénariste est vraiment incompréhensible, car avec ce système de Purge, on peut facilement imaginer une course poursuite ou un jeu de cache-cache géant et morbide à travers une ville dans laquelle les hommes ne sont plus que des animaux durant 12 heures. Au final, il faudra se contenter d’un film au scénario ridicule et dans lequel la moindre goutte de sang peut-être comptée. Assez long au démarrage, le scénario va vouloir intégrer le spectateur au cœur d’une famille afin qu’il soit en symbiose avec eux pour que la tempête "Purge" soit émotionnellement difficile. À cause de personnages aux caractères douteux et incompréhensible, c’est le sentiment inverse que va ressentir le spectateur. De ce fait, le spectateur va s’ennuyer fermement et va réclamer l’ouverture des portes de la maison afin que le film puisse enfin débuté. Entre temps, on va avoir droit à des remises en questions de la part des membres de la famille vis-à-vis de l’homme qui s’est introduit chez eux, mais le tout est mal écrit et on n’y croît pas une seule seconde.
La seconde partie du film ne va plus se prendre au sérieux et on va entrer dans une phase plus rythmée, brutale, mais également joviale. Les jeunes qui ont intégré la maison souhaitent s’amuser avec les membres de la famille et ils vont même réussir à nous faire rire. Grâce à des mimiques et autres bruitages, on va sourire et cette brutalité malsaine va nous paraître être une cour de récréation. C’est plaisant, même si malsain en tout point. Donc malgré un scénario mal écrit, il possède quelques rebondissements assez sympathiques, même si ces derniers avaient mérités meilleurs traitement si on doit pousser l’analyse sur la psychologie humaine. Ce thème n’est pas suffisamment mis en avant dans le film et c’est bien dommage.
Tout cela nous amène à parler de la réalisation du film, qui s’avère assez efficace malgré une mise en scène assez anecdotique par moment qui n’arrive pas à mettre en avant tous les personnages que compte le film. La réalisation de James DeMonaco est classique dans la forme, mais elle permet au film de posséder une petite ambiance stressante non négligeable. C’est encore une fois le scénario qui va ruiner cette ambiance à cause de rebondissement inintéressant et des personnages qui ne sont pas charismatiques. À cela, on ajoutera un casting des plus mauvais, malgré un Ethan Hawke qui essaye de s’en sortir tant bien que mal ainsi que Lena Headay qui sort du lot grâce à une palette d’émotion un peu plus large et un personnage un peu plus développé.
American Nightmare est un film attrayant grâce à son synopsis malsain, qui peut faire réfléchir sur la psychologie humaine et l’humain en règle général. Qui plus est, on aurait pu assister à un film oppressant et violent tout en posant des questions. Ici, nous avons simplement un film qui rate l’opportunité. Longuet à démarré et inintéressant sur le long terme, American Nightmare est ni un bon film d’horreur, ni un bon thriller. Même pas divertissant malgré un final assez plaisant dans sa réalisation et ses rebondissements à cause de leurs écritures, le film n’est bon qu’à faire comprendre aux producteurs que si suite il y a, mieux écrite, elle devra, être (oui, je parle comme Yoda de temps à autre).