Percy Jackson : La Mer des monstres, critique

Par Fredp @FredMyscreens

Après une aventure sans intérêt mais sans honte, Percy Jackson est de retour au cinéma pour affronter la Mer des Monstres … mais il aurait mieux fait de rester dans son camp d’entraînement vu la catastrophe.

Après avoir initié les aventures de Harry Potter, Chris Colombus s’attaque à nouveau au genre de la fantasy pour ados en 2010 avec la première aventure de Percy Jackson d’après les livres de Rick Riordan. Remplaçant les sorciers british par l’utilisation de la mythologie grecque aux USA le réalisateur place clairement son héros en concurrence et relève de l’ennemi de Voldemort mais accouche d’un film qui fait gentiment le boulot  mais ne vole pas bien haut et de sera jamais vraiment très inventif et récréatif. Malgré tout, le film s’est avéré suffisamment rentable pour mettre en chantier une suite au rabais.

En effet, dans Percy Jackson : la Mer des Monstres, fini l’artisan spécialiste de films pour mômes. La production mise sur un inconnu qui a travaillé sur des films estampillés « jeunesse»  assez dispensables (son nom : Thor Freudenthal, son œuvre : Palace pour Chiens). Finies les guest star de luxe (Pierce Brosnan et Uma Thurman), place à des acteurs ayant besoin d’un petit chèque et que seuls quelques-uns reconnaitront (Nathan Fillion, Stanley Tucci, Anthony Head). Pour cette suite, il y a aussi moins de moyens avec des effets visuels pas toujours réussis, une 3D inutile, des décors qui sentent régulièrement le carton pâte et les fonds verts...

Avec cette première liste de défauts, on en oublierait presque de parler de l’histoire ! Après avoir arrêté le voleur de foudre, le camp des demi-dieux est cette fois attaqué et sa protection envolée en mille morceaux. Percy et ses amis vont devoir entreprendre une nouvelle quête : trouver la célèbre Toison d’or, seul objet capable de restaurer la protection du camp. Au menu des menaces que le petit groupe devra affronter : un cyclope, Charybde, … mais aussi le fils d’Hermès qui est également à la recherche  de la toison dans un but bien plus sombre.

En soit l’aventure aurait pu être prenante si le traitement de la mythologie grecque n’était pas fait en dépits du bon sens, mais surtout si on pouvait s’intéresser un minium aux personnages qui sont tous d’une  superficialité incroyable et si l’histoire entretenait un minimum de suspense. On se contrefiche complètement des personnages et leurs relations sont écrites à la truelle et même une héroïne comme Annabeth devient ici une simple potiche à transporter. Oubliez également la relation naissante entre Percy et son demi-frère dont il vient d’apprendre l’existence. C’est bien simple, le peu d’intérêt qu’avait placé Colombus dans ces personnages passe ici complètement à la trappe. Si bien que l’on se fiche complètement que l’un d’eux puisse disparaitre du récit (le satyre protecteur de Clarisse disparait d’un seul coup), d’autant plus que l’on sait très bien qu’ils ont tous un moyen de revenir à la vie par n’importe quelle supercherie.

Malheureusement, à de trop rares moments le film joue le second degré (chanter « It’s a small world»  dans un parc d’attraction abandonner est peut être le seul sourire que nous décrocherons) et c’est dommage car cette carte aurait pu lui être salutaire. Mais ce n’est malheureusement pas le cas et tout le monde risque de vite s’ennuyer devant cette histoire prévisible, réalisée sans grand entrain  ni magie et jouée par des acteurs qui y sont obligés par contrat et nous le font bien sentir.

Le pire dans cette histoire c’est que le cliffhanger de fin annonce clairement que la production a bien l’intention de mettre en chantier le 3e volet de la saga mais si ils n’osent pas embaucher un réalisateur avec une vraie vision des romans de Riordan, cela risque bien d’être encore plus catastrophique.