Culte du dimanche : Frenzy

Culte du dimanche : Frenzy

Le tueur à la cravate vient commettre ses méfaits dans le culte du dimanche avec l’avant-dernier film d’Alfred Hitchcock : Frenzy.

Culte du dimanche : FrenzyAprès Pas de Printemps pour Marnie, la carrière florissante d’Alfred Hitchcock connait une retombée. En effet, le réalisateur connait quelques problèmes de santé et va donc espacer ses productions. Toujours dans l’actualité, il livrera à la fin des années 60 deux films d’espionnage directement liés à la Guerre Froide. Le Rideau Déchiré et l’Etau sont le signe d’un grand changement puisque le maître se sépare alors de Bernard Hermann, signant par là la fin d’une collaboration artistique particulièrement fructueuse. Ces deux films ayant connu quelques problèmes de production et d’écriture, ils seront moins enthousiasmants, parfois assez ennuyeux et le succès modeste.

Après l’espionnage, il revient alors en Angleterre pour signer en 1970 un thriller comme il les aime, Frenzy. Réalisé sans stars (depuis quelques accrochages avec Paul Newman sur le Rideau Déchiré, il préfère des acteurs plus malléables mais auxquels on a du coup plus de mal à s’identifier), nous plonge emmène directement à Londres où un nouveau serial-killer rappelant parfois Jack l’Eventreur, nommé « le tueur à la cravate» , est en train de sévir, tuant des femmes en les étranglant avec une cravate. En parallèle, nous faisons la connaissance de Richard Blaney, ancien pilote devenu barman et légèrement alcoolique qui a quelques problèmes d’argent et de couple.

Culte du dimanche : Frenzy

Si le film ne sera pas une révolution technique comme il a pu le faire auparavant, avec Frenzy, Hitchcock renoue enfin avec une histoire de meurtrier et surtout des composantes régulières de sa filmographie, avec un homme qui a un gros problème psychologique vis-à-vis des femmes et surtout un homme innocent que tout le monde croit coupable. Il va donc devoir se battre, se cacher et trouver le meurtrier afin d’être innocenté. L’histoire n’est donc pas foncièrement originale mais on sent cette fois (contrairement à ses deux films précédents) que le maître du suspense prend vraiment du plaisir à la mettre en scène.

Culte du dimanche : Frenzy

Hitchcock y prend d’autant plus de plaisir qu’il s’autorise deux ingrédients qui vont apporter tout leur sel à l’histoire. Le premier est un humour omniprésent. De la femme du policier proposant des plats immangeables au cadavre que l’assassin doit retrouver dans un sac de patates, les sourires dus à l’humour noir du réalisateur ne manquent pas.
Le second ingrédient est la mise en scène du sexe et de la violence. En effet, suite à l’assouplissement de certaines règles de censure, Hitchcock peut enfin montrer certaines choses comme de la nudité, un viol ou un meurtre directement face à la caméra, donnant alors au film un impact plus violent. Alors qu’il trouvait auparavant toujours un moyen pour contourner ces règles, il nous montre cette fois ces idées malsaines qu’il a en tête.

Culte du dimanche : Frenzy

Pur film hitchcockien, Frenzy rassemble tous les ingrédients de l’auteur qu’il s’amuse à mettre à la sauce anglaise et 70′s, s’offrant alors un beau succès pour l’avant-dernier film de sa carrière.