Rien de tel qu’une bonne maison hantée pour se coller quelques frissons au cinéma en plein été ! et avec the Conjuring, c’est James Wan qui régale de manière efficace et avec un véritable amour du genre.
Basé sur l’histoire réelle du couple d’Ed et Lorraine Warren, couple d’enquêteurs paranormaux renommés, le réalisateur s’attache à l’affaire d’une famille victime d’un démon hantant la maison dans laquelle ils viennent d’emménager. Le pitch est évidemment des plus classiques et va alors aller piocher de nombreux éléments récurrents du genre, de la maison hantée à l’exorcisme en passant par la poupée maléfique. La surprise de l’histoire est d’autant moins grande que le schéma de base est assez proche d’Insidious avec ces experts qui viennent aider une famille désespérée.
Si l’histoire n’est donc pas d’une grande surprise, le réalisateur sait qu’il peut ici montrer et rappeler au public ce qu’étaient les grands films d’horreur. Il prend donc un malin plaisir à illustrer ce récit au travers d’une mise en scène sacrément efficace, recréant une ambiance 70′s particulièrement réussie et qui nous manquait. Ne reposant pas uniquement sur les jump-scare (ces sursauts imposés trop souvent utilisés à mauvais escients) mais sur un bon nombre de ficelles éculées mais qui toujours fait preuve de leur efficacité (peur du noir, porte qui grince, reflets étranges dans les miroirs, …).
Les clichés sont tous là mais la réalisation de James Wan, sa manière de jouer avec la circulation de la caméra dans la maison (il s’approprie vraiment l’espace de cette maison) et avec la lumière et les ombres (la photo du film est d’ailleurs très agréable) nous font plonger immédiatement dans l’histoire. Et si la dernière partie abuse un peu trop sur les effets, faisant de l’angoisse intimiste et familiale une grosse démonstration, le résultat est bien là.
Le film est d’autant plus réussi qu’il s’appuie sur des comédiens campant leurs rôles avec conviction. A ce titre, Vera Farmiga se montre encore une fois formidable en médium chassant le surnaturel, entre répulsion et attirance pour ces phénomènes. Avec Patrick Wilson, ils incarnent un couple auquel on arrive à s’identifier et que l’on a véritablement envie de suivre dans leur enquête, malgré les dangers qu’ils savent encourir. On s’identifiera moins à la famille mais les acteurs arrivent tout de même à créer une empathie pour leurs personnages. Il n’y a pas à dire, un film d’horreur avec des comédiens convaincants est bien plus effrayant que n’importe quel slasher avec des ados décérébré ou n’importe quel Paranormal Activity avec des acteurs amateurs.
Finalement, ce Conjuring n’est sur le fond pas bien innovant, recyclant des figures du cinéma d’horreur éculées mais c’est fait avec un réel savoir-faire et une belle passion pour le genre pour y accrocher et surtout s’accrocher à son fauteuil avec de bons moments d’angoisse pour toutes les peurs.