"Avant Amityville, il y avait Harrisville… Conjuring : Les dossiers Warren, raconte l’histoire horrible, mais vraie, d’Ed et Lorraine Warren, enquêteurs paranormaux réputés dans le monde entier, venus en aide à une famille terrorisée par une présence inquiétante dans leur ferme isolée… Contraints d’affronter une créature démoniaque d’une force redoutable, les Warren se retrouvent face à l’affaire la plus terrifiante de leur carrière…"
Depuis quelques années, le cinéma d’horreur est de retour en force dans nos salles et en vidéos, mais ce n’est pas pour autant qu’il est qualité. À part un remake réussi malgré de nombreux défauts, ainsi qu’un premier opus assez terrifiant même si léger pour la série Insidious, les autres films n’ont pas été assez marquants pour me rester en mémoire. Ce qui est intéressant, c’est de voir que derrière les films d’horreur originaux les plus réussis, on retrouve un réalisateur qui se nomme James Wan. Avant de revenir une nouvelle fois avec Insidious 2 dès le mois d’octobre, James Wan nous offre déjà un nouveau film d’horreur qui met en scène un couple connu de tous : Lorraine et Ed Warren.
Lorraine et Ed Warren forment un couple qui existe et qui est surtout connu pour avoir résolu l’affaire de la ville d’Amityville. Lorraine Warren est une femme qui a la (mal)chance d’avoir des visions lorsqu’elle rencontre des esprits démoniaques. Elle est aidée par son mari lorsqu’ils enquêtent sur des phénomènes paranormaux. L’affaire d’Amityville c’est déroulé entre 1974 et 1976, mais avec The Conjuring : Les Dossiers de Warren, nous sommes en 1981. En 1981, la famille Perron décide de changer de vie et pour cela, ils emménagent dans une nouvelle maison située en pleine campagne. Dès leur première nuit, une personne de la famille va être dérangée et tout va aller en empirant nuit après nuit. Ce qui est tout d’abord intéressant dans ce film, c’est que le scénario va nous permettre de suivre et d’apprendre à connaître la famille Perron qui n’a rien d’une famille catholique pratiquante, alors qu’en parallèle on va découvrir les Warren qui expliquent leur métier dans des conventions. C’est assez bien trouvé de mettre en opposition les deux familles qui n’ont rien à voir, car elles ne possèdent pas les mêmes croyances. Le spectateur va très rapidement entrer dans cette famille afin de ressentir leurs peurs. Ces peurs ne vont pas s’estomper au fur et à mesure de l’avancement du film et à partir du moment où les deux familles vont devoir s’allier pour faire face au démon, le spectateur va alors prendre du recul pour pouvoir se faire sa propre opinion sur cette histoire. Histoire qui je le répète, est une histoire vraie.
Une fois que le spectateur a pris du recul sur cette histoire, il n’est pas laissé à l’abandon et c’est à ce moment que le film prend une autre ampleur. Les deux familles vont avoir affaire aux mêmes peurs et un questionnement va venir nous tourmenter : est-ce que les Warren peuvent être attaqués par un esprit ? Ceux qui arrivent chez les Perron en sauveur pourraient très bien être dépassés par les événements et c’est ce qui rend cette deuxième partie encore plus terrifiante. Qui plus est, dans cette deuxième partie on découvre l’esprit en lui-même et on découvre son but. On est toujours dans un film d’horreur, mais à contrairement à la première partie, on est plus dans de l’épouvante, on entre dans une phase d’exorcisme. Il ne serait pas étrange qu’on n’ait pas eu de séquence d’exorcisme plus effrayante depuis le film l’exorciste. À la fois imprévisible et effrayante visuellement parlant, cette scène à tout pour vous terrorisé, même si lorsqu’on voit le démon de nos propres yeux, le frisson est moins présent que lorsqu’on ne le voit pas.
Car oui, en plus d’avoir un scénario très bien écrit et qui permet au film de posséder deux parties bien distinctes en terme de sensation et de rythme, The Conjuring : Les Dossiers Warren est un excellent film grâce à son ambiance angoissante et stressante. James Wan sait de mieux en mieux créer une ambiance via des décors et via sa caméra. Au lieu de jouer sur le montage ainsi que sur le champ et contre champs comme c’est souvent le cas, il utilise une réalisation aérienne et flottante. Avec l’aide de rails de travelling, mais surtout de grue, il offre à son film une autre dimension et permet au spectateur de bien s’imprégner de la maison dans laquelle se déroule les événements. Grâce à cette réalisation, le spectateur s’imprègne des lieux. Ce qui amplifie l’effet d’immersion et donc l’effet de frisson lorsqu’une porte claque ou qu’un incident se produit. En plus de ces deux moyens, il utilise également beaucoup de plans tournants et de plans serrés sur les acteurs ce qui est classique, mais toujours efficace pour faire ressentir leurs peurs.
Cette réalisation permet également au film de bien retranscrire l’époque dans laquelle le film se déroule. Nous sommes en 1981 et on va retrouver des ampoules qui s’actionnent avec une tirette, une utilisation d’allumettes au lieu de torches ainsi que tout un tas de vêtements (robes et robes de nuits) qui nous rappelle le cliché de l’esprit qui se promène avec un drap sur lui. Lorsque ces petits détails sont mal mis en valeurs ou mal utilisés, ça peut devenir ridicule, mais dans ce film tout est vraiment bien utilisé afin d’imprégner le spectateur et de lui permettre une immersion qui le terrifiera. À cela, on rajoutera une photographie des plus convaincantes, car elle utilise de très belle manière l’obscurité et la lumière. Ce qui nous offre des scènes toujours plus oppressantes et stressantes. À noter le bon casting, avec notamment Patrick Wilson et Vera Famiga qui offrent des prestations très convaincantes.
Très attendu, le film The Conjuring : Les Dossiers Warren n’a rien de décevant il est même très surprenant. Vraiment excellent dans tout ce qu’il entreprend, on tiens un futur classique de l’horreur tel que L’Exorciste en sont temps. Très bien écrit, avec un scénario qui met en opposition deux familles que tout oppose. Le spectateur va entrer dans la famille Perron pour ressentir leurs peurs avant de ressentir celles des Warren lors d’une seconde partie beaucoup plus dynamique. Alors que la première partie est effrayante, mais surtout stressante, grâce à un esprit qui est invisible et dont on ne sait rien, la seconde est différente, mais tout aussi terrifiante, car on connaît la nature de l’esprit et il va falloir le déloger. Ce qui va nous donner une séquence d’exorcisme des plus impressionnantes et surprenantes. À cela, on rajoutera une réalisation originale qui englobe bien l’ampleur des lieux, sans pour autant oublier les célèbres plans tournants et serrés sur les personnages. Le tout est servi par une bande sonore stridente qui fait son petit effet, même si peut-être sans grand intérêt et trop classique et un casting très convaincant. Un film que je recommande chaudement à toute personne en quête de sensations !