Du film au livre:extremement fort et incroyablement pres

DU FILM AU LIVRE:EXTREMEMENT FORT ET INCROYABLEMENT PRES

De:Jonathan Safran Foer

Quatrième de couverture des Éditions de l’Olivier: Oskar, 9 ans, est surdoué, ultrasensible, fou d’astrophysique, fan des Beatles et collectionneur de cactées miniatures. Son père est mort dans les attentats du World Trade Center en lui laissant une clé. Persuadé qu’elle expliquera cette disparition injuste, le jeune garçon recherche la serrure qui lui correspond. Sa quête désespérée l’entraîne aux quatre coins de la ville où règne le climat délétère de l’après 11 septembre.

« Je me suis senti ce soir là,sur cette scène là,sous ce crâne là incroyablement prés de tout ce qu’il y a dans l’univers mais aussi extrêmement seul.Je me demandais pour la première fois de ma vie,si la vie valait tout ce travail qu’est de vivre.Qu’y avait-il qui en valait la peine?Qu’y a t-il de si horrible à être mort pour toujours,à ne rien sentir à ne même pas rêver?Qu’y a t-il de si formidable à sentir et à rêver? » (Oskar dans Extrêmement fort et incroyablement prés)

Mon avis:En fidèle réunionnaise que je suis,je me devais de lire cette œuvre dont le nom de famille de son auteur est « Safran » bien que ce dernier n’ait vraisemblablement pas de lien avec l’épice.Une coïncidence peut-être alors?!Non,je dirai plutôt que c’est le genre de rendez-vous littéraire à prendre d’urgence surtout lorsque on a déjà vu le film et qu’on l’a adoré.Une belle rencontre donc qui commence déjà très bien avec une dédicace de l’auteur pour sa femme: » A Nicole,mon idée du beau ».

Le roman de Jonathan Safran Foer se distingue sur bien des points si on le compare au film.En effet,l’auteur prête ici la narration à plusieurs personnages(Oskar,le locataire et la grand mère) alors que le film avait l’avantage de se concentrer uniquement sur Oskar.Cette voix unique donne plus de simplicité et de fluidité au scénario alors qu’ici,le récit se trouve enrichi de l’histoire complexe de deux personnages plus celle du jeune garçon.Ce qui est intéressant dans cette démarche c’est que le lecteur en apprend davantage sur la famille Shell,sur des points que le film a peu voir pas abordé et exploité.Mais dans un même temps,j’ai trouvé le récit bien trop lourd par moments,confus et brouillon aussi.Je n’avais qu’une envie,retrouver Oskar ce garçon si attachant et si intelligent.Pour moi,il est au cœur du livre et constitue sa raison d’être.Grâce à lui,les non-dits ,le passé et les secrets de famille vont refaire surface et permettre de rassembler de nouveau les siens.Le jeune âge d’Oskar va lui permettre d’aller là où certains adultes s’y risquent peu:la confrontation,la vérité et la réalité.Doté d’une extrême maturité,il va devoir faire face à la perte à la disparition et à des choses qu’il ne comprend pas qu’il n’accepte pas.Le jeune homme va faire l’expérience de plein d’émotions contraires en même temps et son chemin sera ponctué de rencontres humaines sans précédent.En lisant ce roman,j’ai pensé à tous les enfants qui étaient dans le même cas qu’Oskar,à tous ces orphelins du 11 septembre 2001.Aux disparus,aux familles des disparus.J’ai pensé également à leur courage,à leur volonté de vivre et de se battre face à des choses qui ne dépendent pas d’eux et qui leur dépassent aussi peut-être.Comment arriver à accepter?Y arrive t-on?Comment faire son deuil quand le cercueil de votre proche est vide?Comment combler l’absence le manque?

« La vie est une difficulté insurmontable.Je suis sans arrêt victime de mes émotions[..]Là,en ce moment je ressens de la tristesse,du bonheur,de la colère,de l’amour,de la culpabilité,de la joie,de la honte et un tout petit peu d’humour ».(Oskar dans Extrêmement fort et incroyablement prés)

Extrêmement fort et incroyablement prés est une très belle leçon de vie et une très belle histoire tout court.Mélangeant espoir,renoncement,joie,guérison,perte et affranchissement le tour porté par un Jonathan Safran Foer des plus prometteurs.

Ma dédicace:A Oskar ce « petit bout » d’homme qui en sait déjà bien plus que moi sur la vie et sur tout ce qui l’entoure.J’ai beaucoup ri et appris en sa présence en autre sur les castors.Néanmoins,je n’ai pas(encore) de preuves irréfutables que si les castors s’arrêtaient de faire des barrages leurs dents deviendraient gigantesques mais j’aime assez cette idée.J’aime une autre idée c’est que quelque part il y a un Oskar identique à l’Oskar de ce roman.Toutefois si c’est le cas,j’espère qu’il est moins triste et que son père soit toujours avec lui.Je l’espère un « googolplex » de fois.

Ma note:18 sur 20

Voir aussi:

*Ma critique du film