Avec la sortie du Dernier Bar avant la Fin du Monde il était logique de replonger dans la trilogie Blood and Ice Cream d’Edgar Wright, Simon Pegg et Nick Frost. Après Shaun of the Dead, c’est donc au tour du génial Hot Fuzz d’être classé culte du dimanche.
Après le succès de Shaun of the Dead, le trio Edgar Wright, Simon Pegg et Nick Frost remet le couvert avec Hot Fuzz. Cette fois, fini les zombies, place à l’hommage aux films d’actions des années 80 et 90 mais évidemment à la sauce toute british des trois compères. L’agent Nicholas Angel est beaucoup trop efficace à Londres et est muté dans une petite bourgade de province où il ne se passe rien. Tout du moins c’est ce que l’on croyait puisqu’à son arrivée, un tueur en série commence à décimer certains habitants, révélant alors le secret de ce taux de criminalité au plus bas. Et en plus il doit travailler avec les forces de polices locales qui n’ont jamais été face à une telle situation et ne comprennent donc pas grand chose.
Encore une fois, l’écriture d’Edgar Wright et Simon Pegg va faire mouche dès le début de l’histoire en imposant un héros de la police à la réussite indéniable mais prenant son boulot trop à cœur, il rencontre certains problèmes de sociabilité. Il en découle alors un certain décalage entre Angel et le reste de la ville qu’il doit protéger. Mais il doit aussi commencer à comprendre son nouveau coéquipier, Nick Frost, qui n’a qu’un rêve, devenir le flic sans peur qu’il peut voir dans tous les films. Cela donne alors quelques dialogues savoureux et des scènes-hommages qui font sourire et qui ne sont jamais placées de manière gratuite.
Des hommages, il y en a d’ailleurs pléthores dans le film de Léon à Point Break en passant par Bad Boys II pour les plus évidents mais aussi des petits clins d’œils aux slashers, aux westerns (la fusillade finale au centre-ville est à ce titre particulièrement fun) et bien d’autres qui se révèlent à chaque vision du film (oui, même le film de kaijus avec l’affrontement final dans la ville miniature), montrant alors l’étendue de la culture du cinéma populaire qui a bercé les auteurs. Sans oublier évidemment les ingrédients propres à la trilogie Blood and Ice cream comme la dégustation de Cronettos, le sang, un gag à base de palissades, … Mais cela ne se fait jamais au détriment des personnages et de l’avancée d’une histoire parfaitement rythmée.
En effet, non content de dépeindre les caractère opposés de deux flics qui vont devenir amis, Hot Fuzz nous fait faire la connaissance de tout un village. Ainsi, nous identifions rapidement chaque habitant et chaque caractère dont le plus marquant est évidemment le gérant du supermarché campé par Timothy Dalton dont les apparitions et les dialogue font systématiquement mouche, d’autant plus qu’il s’amuse à parodier son image de James Bond (chose qu’il continuera dans la série Chuck). Mais il ne faut pas oublier d’autres seconds rôles très drôles endossés par des acteurs réguliers de la trilogie comme Martin Freeman, Paddy Considine, Bill Nighy …
En plus de la finesse d’écriture, on remarque également qu’Edgar Wright confirme son talent de réalisateur avec son identité propre, son découpage hyper cut mais toujours lisible, et livre des scènes à la fois drôle et diablement bien rythmées. Il se montre ainsi toujours très doué pour les scènes d’action tout en laissant passer les silence qu’il faut pour les scènes de dialogue. Avec son style, il n’est alors pas étonnant de le retrouver ensuite sur les adaptations de comics, que ce soit Scott Pilgrim ou prochainement Ant-Man.
Parfaitement écrit et se révélant toujours plus drôle à chaque vision, Hot Fuzz est un véritable bonheur british que l’ont doit aussi à des personnages attachants et hilarants. Et le Dernier Pub avant la Fin du Monde ne fera alors que confirmer le statut culte de cette trilogie Cornetto.