39ème Festival du Film Américain – Deauville (14)
- du 30 août au 08 septembre 2013 -
Depuis quelques années, les habitués du Festival du Film Américain de Deauville avaient coutume de dire que c’était mieux avant. Que les films présentés étaient de meilleure facture, qu’il y avait plus de vraies avant-premières, qu’il y avait plus de stars américaines et de légendes hollywoodiennes sur les célèbres planches de la cité normande… Bref, s’ils fréquentaient toujours avec autant de bonheur le CID, le Casino et le Morny, c’était plus pour l’ambiance conviviale que pour le programme et les invités, malgré de belles surprises chaque année…
Mais ça, c’était avant… Avant cette édition 2013 qui s’annonce comme un cru exceptionnel, à tous les niveaux.
Déjà, il y a la compétition officielle, qui oppose comme chaque année la fine fleur du ciné US indépendant. Le jury présidé par Vincent Lindon aura la lourde charge de départager les oeuvres sélectionnées. On a déjà pu vérifier les qualités de certaines d’entre elles. Comme par exemple A single shot, un film bien noir sélectionné à Beaune cette année, avec Sam Rockwell en vedette. Ou Blue Ruin de Jeremy Saulnier, qui raconte la croisade meurtrière d’un SDF contre ceux qui lui ont ruiné la vie. Ou encore Fruitvale station, le Grand Prix du dernier festival de Sundance. Un drame tiré d’un fait divers réel, qui ne manquera pas d’émouvoir les spectateurs et de diviser les critiques. Ajoutons à cela des oeuvres remarquées à Cannes, comme We are what we are de Jim Mickle, Les Amants du Texas de David Lowery et surtout, All is lost le chef d’oeuvre de J.C. Chandor, qui, de notre point de vue, part déjà avec une longueur d’avance dans la course aux récompenses.
Mais on peut compter sur le talent de Kelly Reichardt pour rivaliser avec les films précités. La cinéaste présentera son nouveau long-métrage, Night moves, avec Jesse Eisenberg et Dakota Fanning. Enfin, les autres films sélectionnés – Blue Caprice, Breathe in, Lily, Shérif Jackson, Short term 12, Stand clear of the closing doors et The Retrieval – tenteront de créer la surprise au palmarès.
Niveau avant-premières, c’est aussi de fort belle facture :
Deux biopics : Lovelace, sur l’actrice du célèbre Gorge Profonde, avec Amanda Seyfried dans le rôle-titre et Ma vie avec Liberace de Terence Soderbergh, avec Michael Douglas et Matt Damon dans des rôles très… gay.
Les amateurs d’action musclée se contenteront de No pain no gain, le nouveau Michael Bay, et White house down de Roland Emmerich. Les romantiques aimeront sûrement Sunlight Jr, avec le beau couple Naomi Watts/Matt Dillon.
Et pour les fous de film d’animation et… d’avions, l’embarquement pour Planes, le nouveau Disney, est conseillé.
Vous voulez surtout une pluie de stars? Alors vous pourrez vous régaler devant Le Majordome de Lee Daniels, avec son casting incroyable (Forest Whitaker, Robin Williams, Oprah Winfrey, Mariah Carey, John Cusack, Jane Fonda, Vanessa Redgrave, Alan Rickman et bien d’autres encore)
En parlant de stars, les festivaliers deauvillais vont être gâtés, puisque de nombreux hommages seront rendus cette année, et que des invités de prestige devraient être présents.
Honneur aux dames, on commence par Gale Ann Hurd, la productrice de “petits” films comme Terminator, Aliens, Abyss ou Armaggedon, qui viendra présenter son nouveau bébé, Very good girls, avec Ellen Barkin et Dakota Fanning.
Evènement, Cate Blanchett sera sur les planches pour présenter Blue Jasmine, son nouveau film, signé par un certain Woody Allen. Les spectateurs du CID devraient être aux anges, car le film est annoncé comme un très grand cru.
Peut-être Woody Allen sera-t-il également présent, vu qu’il présente son film à Paris quelques jours plus tôt…
Moins connu du grand public, Larry Clark est néanmoins un cinéaste très admiré des cinéphiles. Il sera également honoré, et son nouveau film, Marfa girl, sera projeté hors compétition.
Enfin, deux acteurs seront célébrés au cours de la quinzaine : Nicolas Cage, qui vient défendre Joe de David Gordon Green et Suspect de Scott Walker, et John Travolta, qui fait un énième come-back avec Killing season de Mark Steven Johnson, où il partage la vedette avec Robert De Niro.
Pas mal, non? Et si vous avez la nostalgie de l’âge d’or hollywoodien, vous ne raterez pas l’hommage à Danny Kaye, l’inoubliable interprète de La Vie secrète de Walter Mitty et de Noël Blanc.
Deauville 2013, c’est aussi une sélection de documentaires, parmi lesquels Seduced & abandonned de James Toback, une carte blanche au duo musical Justice, la remise du prix Michel d’Ornano au film de Guillaume Gallienne, Guillaume et les garçons, à table!, une leçon de cinéma avec Steven Soderbergh et un focus sur quatre séries américaines prêtes à débarquer sur les écrans français…
Et pour la clôture, le festival offrira aux spectateurs le très attendu Le Transperceneige, en présence de son réalisateur, le sud-coréen Bong Joon-ho.
Nous n’y serons pas présents, hélas, car mobilisés sur un autre festival, chez nos voisins transalpins. Mais au vu de la programmation et des invités annoncés, on avoue qu’on a presque des regrets de rater tout cela. De votre côté, si vous avez l’occasion d’aller faire un petit tour en Normandie à ces dates-là, n’hésitez pas à faire un détour par Deauville, où les sensations cinématographiques sont garanties!
informations : Festival du Film Américain de Deauville