"À Miami, Daniel Lugo, coach sportif, ferait n’importe quoi pour vivre le « rêve américain » et profiter, comme sa clientèle fortunée, de ce que la vie offre de meilleur : maisons de luxe, voitures de course et filles de rêve… Pour se donner toutes les chances d’y arriver, il dresse un plan simple et (presque) parfait : enlever un de ses plus riches clients et… lui voler sa vie. Il embarque avec lui deux complices, Paul Doyle et Adrian Doorbal, aussi influençables qu’ambitieux. NO PAIN NO GAIN s’inspire de l’histoire incroyable mais vraie de ces trois kidnappeurs amateurs qui, à la recherche d’une vie meilleure, se retrouvent embarqués dans une série d’actes criminels qui dégénèrent rapidement… Rien ne se déroule jamais comme prévu."
Michael Bay est un réalisateur qui est plus décrié qu’adoré, mais il possède néanmoins un véritable public qui vient voir ses films pour une seule raison : avoir des explosions à outrance. Tel un certain Roland Emmerich, Michael Bay c’est enrôlé dans un engrenage infernal depuis plus de dix ans, en ne réalisant que des blockbusters sans cervelles, qui valent le visionnage seulement pour leurs belles qualités visuelles. Le temps des Bad Boys, Pearl Harbor et Armaggedon sont révolus et nous sommes aujourd’hui dans un temps de modernité, dans lequel les humains sont confrontés à des robots de l’espace. En attendant Transformers 4, Michael Bay revient avec un film dans lequel on ne recense qu’une seule explosion ! Je vous assure c’est la pure vérité et cette vérité fait terriblement plaisir. No Pain No Gain sort chez nous dans quelques jours et c’est le jour de sa sortie vidéo outre-Atlantique, que la Paramount nous a permis de découvrir le film en salle. Avec un budget très léger (26 millions de dollars), est-ce que Michael Bay est capable de nous réalisé un bon film, dans lequel on retrouve un scénario, un vrai ?
"Michael Bay revient à un cinéma classique, sans pour autant faire dans la simplicité"
Avec la trilogie Transformers, Michael Bay s’est mis un nombre conséquent de spectateurs à dos, car il s’agissait de films qui misaient exclusivement sur le visuel puisque à cause de leurs trames principales, ils ne pouvaient avoir de scénario profond et intéressant. Avec No Pain No Gain, Michael Bay va en ravir plus d’un, car il revient à un cinéma classique, sans pour autant faire dans la simplicité. No Pain No Gain est l’adaptation d’articles journaux écrits par Pete Collins en 1999 à propos de trois bodybulders qui avaient décidé du jour au lendemain de vivre le rêve américain. Ils se sont improvisés kidnappeurs puis tueurs afin de pouvoir vivre le rêve américain, mais malheureusement tout ne s’est pas bien passé ! Cette histoire est des plus banales puisqu’on va suivre les trois personnages durant leurs folles aventures qui vont s’avéré être linéaires et sans gros rebondissements, mais le film n’en est pas ennuyant pour autant. Dopé aux stéroïdes et à la cocaïne, Michael Bay met un grand coup de pied dans la fourmilière du film d’action traditionnel, en faisant de ce scénario simpliste, une histoire prenante et dynamique sans qu’il y ait un surplus de scènes d’actions. Le scénario est centré sur les trois personnages principaux que sont Lugo, Doyle et Doorbal et on ne va pas les lâcher d’une semelle.
Tel un article du New York Times, le film va tout d’abord faire les présentations entre le spectateur et les personnages. Toujours dans l’optique de faire sourire et de ne pas faire dans le classicisme, Bay décide de faire les présentations sous forme de flashback, en montrant aux spectateurs la chose qui caractérise au mieux chaque personnage, leur but premier (Lugo veut tondre une pelouse, Doyle veut aider les gens et Doorbal souhaite faire agrandir son pénis). Nous sommes toujours au début du film et le spectateur se rend compte qu’il n’a pas à faire à un film comme les autres. Jamais sérieux dans ces dialogues comme dans sa critique de l’Amérique et des Américains puritains, Michael Bay nous fait plaisir en jouant avec les thèmes qu’on lui reproche à l’habitude comme le patriotisme. Véritable caricature des États-Unis et du monde moderne, il en joue énormément et nous fait rire durant plus de deux heures avec des caricatures d’Américains qui à nos yeux passent pour de gentils idiots.
"Dopé aux stéroïdes et à la cocaïne, Michael Bay met un grand coup de pied dans la fourmilière du film d’action traditionnel"
No Pain No Gain est en réalité une auto-parodie, Bay parodie son propre film à l’intérieur de son film. Au lieu de livrer un film classique avec une morale catholique, le réalisateur décide de prendre les choses en mains et de faire de son film une parodie sérieuse. C’est grâce à des personnages qui sont présentés comme de véritables idiots par le biais de scènes ou dialogues tout aussi idiots que le film va prendre tout son sens et que le spectateur va rire de bon cœur tout en se prenant d’affection pour ces grands gaillards. Ces trois personnages sont bien écrits, car ils nous sont rapidement très attachants. Ils vont réussir à nous font rires, mais ils vont surtout nous provoquer une certaine pitié à cause de leurs actes qui n’ont aucun sens. Tel un château de cartes qui s’écroule, même lorsqu’ils croient faire quelque chose de bien, ils ne font qu’aggraver la situation et ça rend paradoxalement touchant ces personnages pour les spectateurs. En plus d’une belle petite qualité d’écriture concernant les personnages, il faut avouer que les interprétations des acteurs y sont pour quelque chose.
À la fois dans la retenue et dans la jouissance pure et dure, les trois acteurs principaux sont formidables, à commencer par Dwayne Johnson qui tient ici sont rôle de prédilection. Il joue à la perfection l’idiot de service qui souhaite faire du bien, mais qui ne provoque que le mal. Rongé par la cocaïne, lorsqu’il en prend il devient un animal féroce prêt à mordre et ça nous réserve des séquences hilarantes. Mark Wahlberg est quant à lui toujours bon, assez juste lorsqu’il surenchérit dans ses émotions, contrairement à un Anthony Mackie qui est sur la retenue pendant toute la première moitié du film, avant de se réveiller afin de nous faire hurler de rire grâce à deux ou trois mimiques de visages. Les seconds rôles comme Ed Harris ou Tony Shalhoub sont bons, mais au vu de leurs personnages, ils ne pouvaient pas nous offrir leurs meilleures prestations. S’il y a bien deux personnages qui nous offrent deux prestations de choix, ce sont bien Steve Jablonsky et Tom Muldoon, qui sont respectivement le compositeur et le chef monteur du film. Si le film No Pain No Gain ne sombre pas dans un certain classicisme et s’il nous paraît aussi dynamique et drôle, c’est bel et bien grâce à leur travail respectif. La bande-sonore de ce film est une merveille. Que ce soit en terme de bruitages afin de mettre en avant des moments de comédies purs ou bien pour dynamiser une scène à l’aide d’une composition originale ou d’une musique existante, tout est millimétré et parfait. Quant au montage, il est également excellent puisqu’il est toujours en rythme avec la psychologie des personnages. Lent lorsqu’ils réfléchissent, puis rapide et intense lorsqu’ils sont pourchassés par la police ou en pleine course poursuite contre eux-mêmes, c’est une véritable montagne russe pour notre plus grand plaisir. Le tout est bien évidement toujours fluide et lisible afin de que l’immersion et le spectacle soient garantis.
" À la fois dans la retenue et dans la jouissance pure et dure, les trois acteurs principaux sont formidables"
Alors qu’on en attendait pas autant venant du réalisateur de la trilogie Transformers, Michael Bay nous offre un festival d’humour et de couleurs avec ce No Pain No Gain. Véritable caricature des États-Unis et de l’image que nous avons des bodybulders, le réalisateur s’amuse et nous fait plaisir en s’offrant le luxe de nous prouver qu’il est plus intelligent qu’on ne le pensait. Même si classique dans sa trame principale et sans surprise, No Pain No Gain est plaisant à voir grâce à des personnages attachants et drôles qui amplifie leurs personnalités via des dialogues savoureux. Le tout est embelli par une réalisation impeccable qui est toujours en mouvement et qui arrive bien à mettre en image la caricature le message que souhaite faire passer Michael Bay : "Je ne suis pas un américain patriotique !". À cela on ajoute une esthétique impeccable, qui offre au film une certaine originalité, une belle photographie ainsi qu’une bande sonore et un montage qui sont toujours là pour mettre l’accent sur la pointe d’humour ou bien sur le rythme d’une scène. Le tout est porté par un trio infernal, duquel ressort un Dwayne Johnson impérial qui se fait plaisir et nous fait plaisir par la même occasion. Une comédie d’action totalement barrée qui provoque un plaisir fou et ça fait du bien !