White House Down, critique

Par Fredp @FredMyscreens

Roland Emmerich fait encore exploser la Maison Blanche ! Une véritable manie chez l’allemand qui aime s’adonner au blockbuster bourrin. Et ici, White House Down mérite sa place sur l’étagère des plaisirs coupables.

A défaut d’avoir tenté la Chute de la Maison Blanche d’Antoine Fuqua, la dernière prise d’otage de la Maison Blanche qui nous a marqué est sans aucun doute celle de la 7e saison de 24. Et c’est bien de ce côté, ajoutant des éléments au film qui a tout donné au genre (le premier Die Hard évidemment), que va se tourner Roland Emmerich qui revient à l’action après avoir donné dans le thriller historique Anonymous. Reprenant tous les clichés du genre, il ne faudra pas attendre beaucoup d’originalité du scénario qui voit donc un garde du corps faire la visite de la Maison Blanche à sa fille pour se rapprocher d’elle. Manque de chance, au même moment un groupe de terroristes débarque dans l’intention de prendre le président en otage. Ce garde du corps auquel tout le monde va s’identifier mais qui reste un sacré dur à cuire devra donc secourir sa fille mais aussi le président.

Sans jamais avoir la prétention de délivrer un film un tant soit peu intelligent, Roland Emmerich assume complètement la bêtise du scénario et va même carrément en jouer pour amuser le spectateur et lui procurer un vrai plaisir coupable. Il faut dire que le réalisateur manie bien ces situations qu’il met en scène dans ses films depuis plus de 15 ans. Nous n’échapperons donc pas à ses traitres qui se rebellent contre leurs pays, à un patriotisme aigu appuyé par des restes d’obamania, à la gamine intelligente qui va devenir star des médias, au héros sans peurs qui va montrer sa valeur, au président super cool même en baskets, aux vilains hargneux, à la fausse mort de justesse, aux explosions et évidemment, au répliques d’une grand profondeurs telles que « touche pas à mes Jordan’s» ), … Tout est attendu et se produit comme on le prévoyait, ça fera un bon quizz entre amis à sa sortie en vidéo.

Mais comment peut-on accrocher à un scénario aussi bête, simpliste et prévisible ? Simplement par l’ironie que le réalisateur dégage du film avec un enthousiasme communicatif, aidé en cela par Channing Tatum et Jamie Foxx qui semblent surtout ici s’amuser au milieu des gunfights et autres explosions. Alors que le premier se prend pour John McClane avec son marcel, le second endosse le costume d’un président à la cool dont sa seule manière d’utiliser un lance-roquette est à mourir de rire. L’autre atout d’Emmerich est évidemment son sens du rythme. Sur 2h15, il enchaine les retournements de situations rocambolesques et fait monter l’histoire en pression, de simples combats jusqu’à l’utilisation d’avions de chasse en passant par la poursuite en limousine dans les jardins de la maison blanche (oui, c’est ridicule, mais au 4e degré c’est très drôle).

Malgré tout, on peut trouver des défauts assez impardonnables pour une production de ce calibre avec un tel budget, et en particulier les effets visuels qui sentent le fond vert avec de très mauvaises incrustations, donnant alors au film un look assez pauvre et auquel le réalisateur ne nous a pas vraiment habitué et nous renvoyant alors à ce cinéma d’action des années 90 dont le film est l’héritier en ligne directe. Évidemment, ce qui fonctionnait à l’époque où on laissait facilement passer les nombreux défauts que revendique le film ne fonctionne pas toujours mais force et d’avouer que, quand on peut apprécier des produits du type d’Expendables, White House Down est une perversion toute aussi rafraichissante même si elle aurait gagné à être plus piquante dans son propos ou même graphiquement (ici, le tout public est visé, sans une goutte de sang).

Empilement de clichés qui n’apporte absolument rien au genre, White House Down joue tellement dessus et dégage une telle bonne humeur qu’il en devient finalement assez plaisant. C’est déjà pas mal non ?