"Membre de la police du Capitole, John Cale vient de se voir refuser le job dont il rêvait : assurer la protection du président des États-Unis. Espérant éviter à sa fille une déception lorsqu’il lui apprendra la nouvelle, il l’emmène visiter la Maison-Blanche. C’est à ce moment qu’un groupe paramilitaire lourdement armé attaque le bâtiment. Alors que le gouvernement américain sombre dans le chaos, Cale va tenter de sauver sa fille, le président, et le pays tout entier…"
Roland Emmerich est un réalisateur que l’on connaît par cœur et on lui connaît une passion dévorante pour la destruction massive. Après avoir envahi le monde dans Indépendance Day, enseveli le monde sous la neige dans Le Jour D’après et détruit le monde dans son intégralité ou presque dans 2012, voici qu’il a détruit tout c qui représente la présidence des États-Unis d’Amérique. Ça vous rappel quelque chose ? Effectivement, il y a plusieurs mois, Antoine Fuqua nous a offert un très bon film d’action qui possédait exactement la même thématique, à savoir la prise d’assaut de la maison blanche. Alors est-ce que Roland Emmerich a réussi à surpasser Antoine Fuqua avec l’aide d’un budget quatre fois plus important ?
« les personnages ne possèdent pas de charisme et n’en ont jamais possédé à cause de l’écriture et ça se ressent dans les dialogues »
White House Down possède un scénario des plus développé puisqu’il tient sur un timbre-poste. Vous me direz, on s’en moque puisqu’il s’agit d’un blockbuster et venant d’un blockbuster on s’attend surtout à en prendre plein les yeux et les oreilles. Malgré tout, tout bon blockbuster qui se respecte se doit de posséder une trame scénaristique solide afin que les scènes d’action puissent se suivre de manière fluide. White House Down ne possède aucune trame scénaristique solide puisqu’elle est cousue de fil blanc et ce fil ne suffit pas à maintenir le film. Tout est prévisible au possible, mais encore plus dramatique, le film se prend beaucoup trop au sérieux dans sa recherche de l’identité du leader des terroristes. Au lieu de nous offrir des scènes d’actions impressionnantes à un rythme effréné telle une véritable course contre la montre, on se retrouve dans un film qui se prend par moment pour un véritable thriller (je rappelle que le scénario tient sur un timbre-poste). À vouloir faire un film trop sérieux, ce blockbuster devient ennuyant et met en avant des défauts qui n’auraient pas dû en être tel des personnages caricaturaux, ainsi que quelques facilités et/ou incohérences scénaristiques.
Roland Emmerich se permet de mettre en avant une morale qui tient debout, car elle n’est pas patriotique, mais vise simplement à rassurer les plus jeunes vis-à-vis de leurs héros. On nous offre une définition assez convaincante du terme héroïsme, mais le film n’avait pas besoin de tant de scènes de dialogues pour mettre en avant cette morale. White House Down possède une construction ainsi que des personnages qui nous rappellent très fortement un film ainsi qu’un personnage connu de tous. Je parle bien évidemment de Piège de Cristal avec notre John MacLane international ! Même si le film n’est pas un remake de Piège de Cristal, il possède beaucoup trop de similitudes avec pour s’en cacher. Pour avoir un film de la trempe de ce dernier, il aurait fallût que White House Down soit plus badass à la fois dans sa réalisation, ses scènes d’actions, ses personnages, mais également ses dialogues.
« les scènes d’actions du film sont très bonnes et bien rythmées, mais sont trop peu nombreuses »
Pour avoir un film badass, il faut tout d’abord un personnage sur lequel se repose l’intégralité du film. Un personnage qui est à la fois charismatique, drôle et sérieux dans ses actions. Ici, on ne retrouve pas ce personnage, malgré un Jamie Foxx convaincant et un Channing Tatum tout juste amical. Ils n’ont pas la trempe, le caractère ou le charisme d’un Bruce Willis à l’époque de Piège de Cristal. Pour le coup, ce n’est pas leurs fautes, puisque les personnages ne possèdent pas de charisme et n’en ont jamais possédé à cause de l’écriture et ça se ressent dans les dialogues. Mis à part quelques répliques qui ont de quoi faire rire, les répliques sont toujours très (trop) sérieuses malgré un contexte digne de la troisième guerre mondiale. Ces répliques n’arrivent pas à fonder les caractères des personnages et surtout elles n’arrivent pas à les rendre familiers avec le spectateur. Le spectateur reste spectateur et ne peut s’immerger dans ce film.
Comme il a été dit un peu plus tôt, les scènes d’actions du film sont très bonnes et bien rythmées, mais elles ne sont pas assez nombreuses. Mis à part quelques courtes fusillades, deux combats au corps à corps et une course poursuite (qui est excellente, car drôle et bien filmée), on ne retrouve pas plus de scènes d’actions. Le restant du film repose uniquement sur des scènes de dialogues inutiles, car le scénario et les personnages ne sont pas intéressants. C’est vraiment dommage quand on voit la qualité des scènes d’actions, car malgré un cadrage beaucoup trop serré sur les visages des différents personnages, elles sont rythmées, explosive et bien montée. On en vient donc à parler de la réalisation de Roland Emmerich qui est des plus étranges. À la fois classique dans sa mise en scène comme dans son esthétique assez léchée, le film nous surprend avec une réalisation très serrée. Mis à part la scène de course poursuite en véhicule, à aucun moment Roland Emmerich ne nous montre l’ampleur des intérieurs de la Maison Blanche. Il centre constamment sa caméra sur les personnages et plus précisément sur leurs visages. À cause de ce cadrage trop serré, le film paraît brouillon dès que le montage devient plus dynamique. Un film qui possède une belle image, mais une réalisation qui gâche toute prise de hauteur ou d’ampleur.
« enfin bref, un énième blockbuster qui déçoit et de belle manière ! »
Très attendu, Roland Emmerich déçoit une nouvelle fois après un 2012 brouillon et sans véritable intérêt mis à part son rendu visuel. White House Down est un film qui se prend beaucoup trop au sérieux alors qu’en parallèle il nous offre quelques moments de rigolade grâce à quelques répliques bien trouvées. Pour un blockbuster dont le thème principal est la prise d’assaut de la Maison Blanche, le spectateur aurait aimé avoir un déferlement d’action et une réalisation badass. À la place de ça un film mou dans sa première heure, avec seulement 45 minutes d’action pour un film qui possède une durée de 2h15. Et la réalisation est trop classieuse et centrée sur les personnages pour nous offrir une bonne vue de l’action et des décors. Mis à part ça, on retrouve un très bon Jamie Foxx ainsi qu’un Channing Tatum tout juste sympathique. Le tout est assez bien monté, sur le rythme d’une bande-sonore pathétique qui ne fait qu’amplifier la montée en puissance ou non de la scène en vain. À cela on rajoutera des effets spéciaux calamiteux, dont des incrustations d’hélicoptère digne d’une série b au budget risible. Enfin bref, un énième blockbuster qui déçoit et de belle manière !