L’Etrange Festival 2013, 3e partie

Par Fredp @FredMyscreens

Voilà, débuté le 5 septembre, le 19e Étrange Festival vient de se terminer ce weekend. Petit retour sur les derniers films découverts et évidemment, le palmarès !

Pour se terminer en beauté, samedi c’était journée rigolade à l’Étrange Festival avec tout d’abord le brésilien Man from the Future, l’histoire sans grand surprise d’un professeur de physique qui arrive à remonter dans le temps et qui va alors chercher à rendre sa vie meilleure pour retrouver son amour d’ado. Évidemment, tout va déraper et le résultat du paradoxe temporel sur sa vie sera assez lamentable. Il faudra bien 3 bons quarts d’heure avant que le film ne trouve laborieusement son rythme et que l’on commence à développer une quelconque empathie pour son héros qui se la joue Retour vers le Futur du pauvre. Le film se veut finalement être une petite comédie romantique sans prétention (hormis de coller des lens-flares dans les séquences de souvenir à rendre JJ Abrams jaloux) mais échoue rapidement dans sa mission vu le nombre de clichés éculés et sa fin prévisible et longue à venir.Pour tout dire, le film, en compétition, n’a été diffusé que dans la petite salle et sans présentation, ça veut tout dire non ?
Heureusement, après ça, on pouvait apprécier dans les pépites du festival le délirant Cheeseburger Film Sandwich, film à sketches de John Landis, Joe Dante et quelques autres de leur amis. Attention à ne pas confondre avec Hamburger Film Sandwich, même si celui-ci se trouve dans la même lignée. Les différents réalisateurs partent donc d’un film/fil conducteur intitulé Amazon Women on the Moon pour proposer une compilation de programmes courts souvent hilarants, parodiant ce qui se faisait alors à la télévision, sans limites. Ainsi le sketch d’ouverture cartoonesque est suivit d’une balade érotique avant que ne débarque l’histoire d’un vieux coincé dans une télé ou la réponse au mystère de l’identité de Jack l’Eventreur, sans oublier le très drôle fils de l’homme invisible, un nouveau moyen pour les filles d’éviter un rendez-vous foireux et une vision très juste du travail de critique … C’est plein d’idées, ça tombe juste à chaque fois sans être vulgaire, bref, c’est un fou rire délicieusement culte !

Avant la clôture du festival, nous nous intéressons à Borgman qui avait été présenté à Cannes. Le réalisateur néerlandais Alex Van Warmerdam nous emmène dans une intrigue étrange, remplie de mystère, d’absurde et de noirceur. Pour le pitch : Un homme qui vivait dans la foret débarque dans une maison de bourgeois et va commencer à s’immiscer dans la vie de la petite famille. Les véritables intentions de cet homme et de son entourage qui interviendra ne sont pas du tout expliquées et jouent entre le côté psychopathe ou la pointe de surnaturel pour nous montrer comment il peut arriver à détruire une famille. Ovni assez froid avec un humour sec, si on accroche y se prend au jeu, les autres seront rebutés.

Puis, avant le dernier film arrive le palmarès de cette bonne cuvée 2013 de l’Étrange Festival. Côté court-métrage, c’est l’étrange The Voice Thief d’Adan Jodorowsky avec Asia Argento qui remporte à la fois le prix Canal+ et le prix du public. Côté longs, c’est donc le russe The Major de Yury Bykov qui remporte le grand prix Nouveau Genre (évidemment, on l’a loupé) tandis que le déconnant Why don’t you play in Hell de Sono Sion est récompensé très justement par le public. Voilà un palmarès alléchant, digne de la réputation du festival.

Enfin, c’est Haunter, le nouveau film de Vincenzo Natali (Cube) qui avait la lourde charge de clôturer cet Étrange Festival. Malheureusement, la déception pointe vite le bout de son nez dans cette histoire de fantômes bien trop étirée en longueur. Des choix artistiques douteux, un jeu assez à la ramasse (Abigail Breslin se demande ce qu’elle fait dedans), des twists prévisibles et déjà vus, bref, on ne va pas tirer l’ambulance et juste se dire que le film aurait été très bien au format d’un épisode de Masters of Horror ou la Quatrième Dimension mais ici, ça ne fonctionnement malheureusement que trop rarement et l’on se demande bien où est passée la subversion du réalisateur et sa maîtrise du petit budget.

Cette conclusion en demi-teinte n’éteindra toutefois pas notre impression d’un Étrange Festival encore une fois réussi et qui propose toujours un programme particulièrement riche en pépites, révélations et sensations. Vivement la 20e édition de l’année prochaine !