Diana, critique

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15 ans après sa tragique disparition, nous n’avions toujours pas eu de film s’intéressant de près au destin de Lady Di. C’est maintenant chose faite avec Diana de Oliver Hirschbiegel et il aurait mieux fait de s’abstenir malgré la présence de Naomi Watts.

Diana, critiqueAprès la Chute et les derniers instants de Hitler, le réalisateur allemand Oliver Hirschbiegel trouve un personnage complètement à l’opposé de ce spectre de la fin de vie en la personne de Diana Spencer, l’une des femmes qui a le plus marqué la fin du XXe siècle par ses bonnes action. S’inspirant du livre de Kate Snell, s’appuyant déjà sur quelques témoignages et rumeurs et meublant allègrement la réalité, Diana raconte donc de manière très romancée les 2 dernières années de la vie de Diana et son histoire d’amour avec le chirurgien Hasnat Khan digne de Coup de Foudre à Notting Hill. La carrière humanitaire de la princesse et sa manipulation des paparazzi seront donc abordés en toile de fond tandis que ses déboires avec sa belle-famille après son divorce seront aux abonnés absents.

A l’instar de My Week with Marilyn qui revenait sur une période précise de la vie de la star, Diana se révèle donc assez anecdotique dans ce qu’il raconte. Inutile de chercher à en apprendre beaucoup plus sur la personnalité complexe de la défunte princesse, reine des cœurs d’Angleterre, ou sur l’étendue de son action et la manière dont elle a bousculé les habitudes de la monarchie, ces aspects ne seront presque pas évoqués pour privilégier une image de princesse Disney prête à tout pour emmener son chirurgien chéri (qui ne veut pas de paparazzi dans sa vie) avec elle.

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Pourtant il suffirait d’accepter l’angle du film romantique pour l’apprécier (après tout, cela nous change des multiples documentaires qui ont déjà été faits), mais même ce point de vue est mal traité et nous entraine dans l’accumulation de scènes souvent clichés voir ridicules. Diana fait le ménage pour son prince charmant (il ne manque plus que les oiseaux viennent l’aider), Diana apprend ce qu’est le jazz, Diana ne sait pas faire à manger et commande du Burger King, Diana met une perruque pour passer incognito, Diana rencontre la famille pakistanaise de son chirurgien chéri, autant de scènes qui sont d’un manque d’intérêt total. A ce compte là, on aurait préféré une véritable comédie romantique britannique mais Coup de Foudre à Notting Hill a justement déjà été réalisé.

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Naomi Watts avait pourtant l’intention de bien faire les choses dans ce rôle qui pouvait facilement lui offrir un oscar et ça se sent mais elle ne pourra rien faire avec une aussi mauvaise écriture du rôle faisant passer la princesse pour une  potiche au grand cœur... Le personnage est si mal approfondi et si simplifié que même une top-model type Adriana Karembeu aurait pu faire l’affaire.

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Côté réalisation, le film sera tout aussi mal loti tant celle-ci sera transparente, juste digne d’un bon téléfilm de la BBC. Il faut croire que Derrick a parfois fait des ravages dans les écoles de ciné allemandes. La romance est pataude, sans énergie, sans envolée épique ou lyrique et lorsque l’on approche du final tragique, c’est amené sans aucune subtilité (et encore, nous n’avons pas le droit aux images de l’accident), de manière très cérémonieuse, en rupture complète avec le reste du film qui était plutôt naïf.  La rupture est même telle que lorsque les cartons d’explications en fin de film arrivent, on a l’impression de découvrir que Diana avait défendu des causes humanitaires.

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Anecdotique, particulièrement plat et sans ambition, Diana est une romance sans relief qui ne sera jamais à la hauteur de l’humanité de la princesse tout juste sauvé par une Naomi Watts qui se débrouille comme elle peut avec ce qui lui a été donné.