Dans le cadre de Ciné-Collection.
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Mort d’un cycliste
Titre original : Muerte de un ciclista
De Juan A. Bardem
Avec Lucia Bosé, Alberto Closas
Espagne/Italie, 1955 , 1h28, N&B
Date de reprise : 24 avril 2013, – Version restaurée
Synopsis
Épouse d’un riche industriel, Maria-José est la maîtresse d’un intellectuel, professeur d’université, Juan. Au cours d’une promenade en voiture avec lui, elle écrase un ouvrier à bicyclette et prend la fuite. Tandis que son amant est bouleversé par ce drame, elle ne redoute qu’un scandale public et s’inquiète des insinuations d’un maître chanteur, Rafà. Profondément tourmenté, Juan prend conscience de sa veulerie au contact des étudiants : il démissionne de l’université et demande à sa maîtresse d’aller à la police avec lui pour avouer leur responsabilité dans la mort du cycliste…
"Il faut montrer en termes de lumière, d’images et de sons, la réalité de notre entourage, ici et aujourd’hui. Rendre témoignage du moment présent. Le cinéma sera avant tout témoignage ou bien ne sera pas. " Juan Antonio Bardem
" Nous voulons lutter pour un cinéma national, avec amour, sincérité et honneur. L’Espagne est ici, au bord de notre cœur. A travers notre cinéma nous voulons entrer en contact avec les hommes et les régions d’Espagne. Avec les hommes et les régions du monde entier. " Juan Antonio Bardem
A propos du film
« Salué à sa sortie en 1955 comme le renouveau du cinéma espagnol jusqu’alors bâillonné par la censure franquiste, Mort d’un cycliste, qui fit les beaux jours des ciné-clubs, reste à redécouvrir aujourd’hui comme un grand classique. A travers une banale histoire d’adultère, Bardem fait une critique virulente de la société espagnole dans un style brillant, fait de cadrage, de contrastes de lumière et de figures de montage issus de l’expressionnisme et des films d’Hitchcock, de Kazan ou de Zinnemann des années 50. » Roger Sicaud, Cinéma St-Denis, Lyon 4ème
« Mort d’un cycliste est plus une œuvre de dénonciation, qui cultive l’édification morale, le tournage en studio, les cadrages et lumières expressionnistes, le jeu volontiers exacerbé, à la manière du muet, des acteurs. Cette stylisation a un effet double et paradoxal. D’un côté, elle confère au film un aspect compassé et démonstratif, en dépit de quelques séquences très enlevées. De l’autre, elle témoigne d’une utilisation ostentatoire de l’artifice qui s’accorde avec les faux-semblants dénoncés. Sur le thème de la culpabilité et de l’infamie, Bardem s’est inspiré de Chronique d’un amour, le premier long-métrage de Michelangelo Antonioni. Il est évident toutefois que le contexte politique espagnol entraîne le film vers un autre horizon que celui d’Antonioni, déjà requis par l’ultramoderne solitude des sentiments. » Jacques Mendelbaum Le Monde
Festival
Grand Prix de la Critique – Cannes 1955
Distribution
- Lucia Bosé María José de Castro
- Alberto Closas Juan Fernández Soler
- Otello Toso Miguel Castro
- Bruna Corrà Matilde Luque
- Carlos Casaravilla Rafael Sandoval
- Alicia Romay Carmina
- Julia Delgado Caro Doña Maria
- José Sepúlveda Comisario
Fiche technique
- Réalisation Juan Antonio Bardem
- Scénario Juan Antonio Bardem – Luis Fernando de Igoa
- Photo Alfredo Fraile
- Musique Isidro B. Maiztegui
- Montage Margarita de Ochoa
- Décors Enrique Alarcón
- Production Manuel J. Goyanes pour Guión Producciones, Suevia Films, Trionfalcine
Juan Antonio Bardem
Né en 1922, Juan Antonio Bardem est issu d’une famille de comédiens.
Après des études d’ingénieur agronome, il entre à l’Institut des investigations et expériences cinématographiques de Madrid dont il sera diplômé. Très ancré à gauche, il écrit des articles dans la revue Objectivo qu’il fonde avec d’autres critiques. En 1948, il réalise avec Luis Berlanga un court métrage documentaire, Paseo sobre une guerra antigua. Cette collaboration se poursuivra avec l’écriture du scenario de Bienvenue Mister Marshall qui sera un énorme succès.
Rapidement, JuanAntonio Bardem va réaliser des films très incisifs envers le régime franquiste, avec des œuvres fortes telles que Mort d’un cycliste, Calle Mayor ou La vengeance. Son engagement sans concession lui vaudra de gros déboires avec la censure. Néanmoins, il poursuivra avec obstination son travail critique à l’égard de la situation sociale et politique. Juan Antonio Bardem est décédé à Madrid en 2002.
Le reconnaissant enfin comme l’un des auteurs majeurs du cinéma mondial, l’Espagne lui décernera la même année un Goya d’honneur à titre posthume.
Juan Antonio Bardem (1922-2002) est l’oncle du célèbre acteur espagnol Javier Bardem
Filmographie sélective :
- 1954 Comiques
- 1955 Mort d’un cycliste
- 1956 Calle Mayor
- 1958 La vengeance
- 1959 Sonatas
- 1961 A las cinco de la tarde
- 1963 Nunca pasa nada, Los inocente
-
1965 Les pianos mécaniques
- 1971 Variétés
-
1973 L’île mystérieuse
- 1979 Les sept jours en janvier