Luc Besson ressort les flingues et fait revenir Robert De Niro dans la mafia avec Malavita. L’un des cartons assurés d’un prochain dimanche soir sur TF1.
Après avoir déposé les armes le temps d’un film sur Aung San Suu Kyi avec the Lady, Luc Besson n’a donc pas tardé à les ressortir pour mettre en boite l’adaptation du livre de Tonino Benacquista, Malavita. Nous y retrouvons donc Robert De Niro en éternel mafieux qui bénéficie aujourd’hui du programme de protection des témoins du FBI et se voit obligé de déménager avec toute sa famille dans notre bonne vieille Normandie pour être en sécurité. Mais les bonnes habitudes familiales vont vite reprendre le dessus pour régler les petits tracas du quotidien.
De cette histoire, on pouvait attendre un divertissement tout à fait honorable, naviguant entre la parodie et le petit hommage sans prétention aux films de mafia. Hélas, le seul qualificatif que nous retiendront sera juste « sans prétention» . En effet, Luc Besson n’a pas la prétention de nous faire rire, ni celle de revisiter la mafia, pas plus que la prétention de nous offrir un divertissement qui aurait pu être vraiment bon enfant voir atteindre des pointes de « badass attitude» qui auraient pu être vraiment fun. Non, il se contente de filmer la petite famille qui emménage, a quelques problèmes lorsque son passé les rattrape et s’en va, rien de plus.
Sans grand entrain, on a l’impression que le réalisateur s’est surtout fait plaisir en ayant l’opportunité de travailler avec Robert De Niro, sans vraiment s» intéresser à l’histoire qu’il devait raconter et le divertissement qu’il devait proposer au spectateur. C’est même la première fois où il semblera aussi transparent derrière la caméra, laissant tomber son style parfois lourd et même la musique d’Eric Serra. C’est bien simple, au vu du film, n’importe quel yes-man aurait pu réaliser Malavita et c’est un constat bien triste. Heureusement, il reste une bonne alchimie entre les acteurs qui composent cette bien gentille famille de mafieux.
Ainsi, Robert De Niro en ancien parrain repenti désirant profiter de son petit séjour normand pour écrire ses mémoires évite de faire trop de grimaces comme c’était le cas ces derniers temps (peut-être que jouer face au monolithique Tommy Lee Jones l’a assagi ?) pour nous attendrir. Sa femme campée par Michelle Pfeiffer sera quand à elle capable de faire exploser une supérette du coin après une saute d’humeur (et pourtant on ne se moquait pas de son sourire botoxé) mais fondera en larmes dès qu’elle tuera un méchant (oui, on attendait plus badass de la part de l’ex-Catwoman). Et pour les enfants, si la jolie vierge effarouchée Dianna Argon de Glee fait son job, c’est plutôt le jeune John D’Leo qui retiendra notre attention et dont le rôle aurait pu être plus approfondi (d’une manière générale, tout le film et les relation familiale et l’héritage de la mafia auraient pu aussi être approfondi également mais on n’en demandera pas tant).
Restant toujours en surface et se contentant de livrer quelques références sans subtilité (oui, on s’attendait aux Affranchis depuis 30 minutes), le film qui aurait pu avoir du caractère et défourailler sec devient très vite un gentil film familial sans conséquences qui a juste été fait pour que le réalisateur et ses stars puissent s’offrir un weekend en Normandie qui sera diffusé comme il se doit sur TF1 un dimanche soir, quand il n’y aura plus d’épisode tout aussi palpitant des Experts à diffuser.