Danse avec les loups (roman)

Par Amandine97430

(Source:http://static.decitre.fr)

De: Michael Blake

Quatrième de couverture des Éditions J’ai Lu: Fort Sedgewick. Un avant-poste au fin fond de l’Ouest sauvage. Trois ou quatre baraques délabrées, une poignée d’hommes épuisés. C’est là qu’est affecté le lieutenant Dunbar. II rêvait de grands espaces, de batailles glorieuses. A son arrivée, une surprise l’attend le fort est abandonné, il se retrouve seul.
Seul… jusqu’au jour où il découvre une femme blessée qu’il ramène chez les Comanches…

Mon avis:Comme beaucoup je pense,j’ai vu le film avant de lire le roman.D’ailleurs,pour être franche je ne savais même pas que le très beau film de Kevin Costner était tiré d’un bouquin.Pourtant,Michael Blake a écrit le scénario du film et a donc participé à sa réussite.Bref,il me tardait donc de lire l’histoire de Danse avec les loups.

Le début fut long à démarrer mais une fois le train en marche,je n’ai pas pu m’arrêter.Encore une fois,j’ai dû(plus voulu que dû)veiller jusque tard dans la nuit pour en apprendre davantage sur le lieutenant Dunbar.Ce qu’il y a d’intéressant (en autre) dans ce roman,c’est le fait qu’il y a une vraie rupture dans le récit à partir du moment où Dunbar rencontre les Indiens.Le personnage du lieutenant subit une profonde évolution tout au long de l’histoire.Ce changement s’opère en lui lorsqu’il constate aucun régiment ne viendra le rejoindre.Il sera alors libéré des formalités et des responsabilités liés à son titre et progressivement,il va s’émanciper de sa vie d’avant et goûter au plaisir de cette nouvelle vie.Pour la première fois de sa vie,l’homme se sent libre comme jamais bien que seul.Enfin pas vraiment puisqu’il a son fidèle cheval et un invité improbable,un loup baptisé Deux Bottes.C’est d’ailleurs grâce à ce dernier que Dunbar devra son nom indien.

Celle qui se dresse avec les poings fermés est un personnage tout aussi intéressant et important que Dunbar.Cette dernière fait découvrir au lecteur la vie au village,les spécificités indiennes comme le fait que les femmes pendant leurs menstruations cohabitent dans une même tente jusqu’à la fin de leur cyle et ce,loin des hommes de la tribu.Elle nous raconte également sa vie d’épouse mais surtout son ancienne vie lorsqu’elle était encore une blanche.Sa rencontre avec le lieutenant va bouleverser son existence et celle de son peuple également.Un choc culturel entre deux peuples que tout oppose.Mais pourtant,l’un comme l’autre viendra au bout de leurs préjugés et croyances respectives.L’un comme l’autre découvrira que son peuple a beaucoup à apprendre de l’étranger,de l’inconnu même si la barrière de la langue empêche dans un premier temps toute communication.Peu à peu,Dunbar est séduit par le mode de vie indien si proche de la nature si simple et surtout,si libre.Il trouvera alors enfin sa place, un chez-soi et une famille à chérir.

Michael Blake nous livre ici une magnifique histoire.Une histoire de tolérance,de respect et d’amour qui n’est pas sans rappeler celle de Pocahontas.L’auteur n’hésite pas à non plus à dénoncer l’orgueil du Blanc,du colonisateur qui arrive en territoire conquis avec toute sa sauvagerie et sa soi-disant supériorité intellectuelle.Tout ce qui ne lui ressemble pas,tout ce qu’il ne comprend pas est vu comme une menace pour sa sécurité.Alors,il tue il viole il brûle il exproprie et s’octroie un bien qui n’est pas le sien pour la soi-disant pérennité du peuple délogé.Quelle hypocrisie,quelle bêtise!Danse avec les loups va être confronter à cette ineptie  et tiendra par la suite,en horreur la nation qui la vu grandir et cela fera de lui définitivement un Indien.L’histoire a beau se répéter il semblerait que l’Homme « civilisé » fasse toujours les mêmes erreurs.Les historiens Félix Reichhlen ou encore Eric Joly ont estimé que le génocide amérindien avait causé la mort de 43 millions de personnes.Ceux qui n’ont pas été tués ont été acculturés,chassés des terres de leurs ancêtres ou encore réduits en esclavage.Danse avec les loups se veut tout de même moins tragique,plus douce amère mais la fin (du premier tome) laisse entendre que les heures tranquilles et prospères ne le seront plus pour longtemps.

19 sur 20

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