Gravity, critique

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Retenez votre souffle, avec Gravity, Alfonso Cuaron vous embarque dans un voyage que vous n’êtes pas prêts d’oublier. Lorsqu’un défi technique rencontre une histoire universelle touchante on obtient sans aucun doute l’un des meilleurs films de l’année et une étape clé pour le cinéma.

Gravity, critiqueEn 2006, le réalisateur mexicain Alfonso Cuaron nous avait offert Les Fils de l’Homme, brillant et passionnant film d’anticipation, parmi les meilleur longs-métrages de la décennie. Depuis, aucune nouvelle si ce n’étaient quelques bribes d’informations sur Gravity, son casting changeant et son pari technique fou. Tellement fou que le film aura pris près de 2 ans de retard avant d’arriver enfin sur les écrans, mais 2 ans parfaitement justifiés devant l’ampleur de la tâche à accomplir.

Pourtant, l’histoire de Gravity est d’une simplicité confondante. Alors qu’ils réparent le télescope Hubble, mission de routine, une catastrophe se produit et la navette des deux astronautes est détruite. Ils se retrouvent alors seuls dans l’espace, leur réserve d’oxygène s’épuisant à chaque respiration et leurs chances de survie diminuant à chaque minute. Une histoire de survie en somme. Mais comme on le dit souvent, les grands conteurs dépassent souvent cette simplicité pour arriver à raconter une histoire prenante et universelle et c’est bien le cas de Gravity.

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S’ouvrant par un long plan-séquence comme les affectionne le réalisateur, le film nous immerge d’emblée dans l’espace. On oublie directement le défi technique dont on avait entendu parler et on est bluffé par le réalisme époustouflant des images de la Terre vue de l’espace. Plans-séquences d’une fluidité vertigineuse allant à loisir du plan large à la vue subjective, 3D parfaitement maitrisée, travail sur le son exemplaire (les silences, les bruits sourds et la musique), effets visuels d’un niveau de détails étourdissant, … toute la mise en scène virtuose d’Alfonso Cuaron est là pour nous faire vivre une expérience inédite, nous plaçant en apesanteur au plus près des deux astronautes. Tout est réuni pour nous placer dans les mêmes conditions de survie que les héros à tel point qu’on retiendra nous aussi notre souffle.

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Mais toute cette technique servant à notre immersion complète dans l’espace est avant tout au service de l’histoire et du développement des personnages. Histoire de survie haletante et d’une intensité rarement atteinte, Gravity est aussi l’histoire d’une femme qui, dans la solitude et face à la mort, va devoir retrouver le goût de vivre. Les symboles sont là mais jamais trop appuyés, juste magnifiés, (Alfonso Cuaron ne cherche pas à s’embarquer dans la métaphysique) pour nous montrer la renaissance de son personnage. Une renaissance à laquelle nous assistons avec beaucoup d’émotions, notamment grâce à la surprenante composition de Sandra Bullock.

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En effet, l’actrice, que l’on aime égratigner à cause de ses choix douteux en terme de comédie sans intérêt, nous bluffe complétement, à tel point que ce rôle pourrait bien rattraper toute sa carrière. Elle campe un personnage sans far auquel il est facile de s’identifier (c’est sa première mission spatiale et nous sommes donc presque aussi novices qu’elle) et les épreuves par lesquelles elle doit passer entrainent alors notre empathie. Et plus le récit de sa survie avance, plus elle trouve les ressources en elle pour faire face à la mort imminente. On sent bien que l’actrice s’est investie autant physiquement que mentalement dans ce rôle de femme fragile qui va trouver la force de renaitre, une volonté de survivre dans des conditions extrêmes.

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Ni film de SF, ni réflexion philosophico-métaphysique compliquée, Gravity est une expérience incroyable à vivre au cinéma, une histoire universelle menée par une héroïne qui nous donne une véritable leçon de survie et d’espoir. On a encore du mal à reposer les pieds sur Terre après un tel choc.