Quand Metallica, les Rolling Stones du métal vous invitent pour un concert-film en 3D, si vous n’êtes pas trop hermétiques au genre, attendez-vous à une odyssée curieuse dans une mégalopole tourmentée. Ça c’est pour l’invit’. En salles le 9 octobre.
Depuis une quinzaine d’années, Metallica est devenu une multinationale de médias, multipliant les supports et les incursions dans la culture de masse pour écouler son imagerie, utilisant tous les moyens pour s’imposer dans les esprits comme ambassadeur du genre. Vêtements, maroquineries, jeux vidéos, caméos dans des films ou émissions de télé, on boufferait limite du Metallica au petit déj’ !
Il n’empêche, voir Metallica en live, c’est toujours l’assurance d’un concert léché, au-dessus de presque tous les autres groupes, avec son entertainment sans temps mort, une pyrotechnie bien dosée et des tubes musclés assénés à l’envie ! Bref, le best-of et le show assurés, aussi bons que les albums (ce que peu d’autres groupes de 50 ans d’âge moyen peuvent se targuer).
C’est ce qu’a voulu restituer le groupe dans cette production audacieuse/prétentieuse qui propose un concert de Metallica entrecoupé par une histoire de jeune roadie partant à la recherche d’un objet mystérieux, dans une ville se transmutant rapidement en cité déserte, en proie à des batailles rangés entre hordes curieuses et obscures forces de l’ordre… Oui, oui vous lisez bien.
Through The Never était annoncé comme un film événement, tête de proue du vaisseau marketing Metallica propageant la bonne parole. Il se révèle un banal concert (avec son lots de feux d’artifices et de structures de décors gigantesques en mousse), aux caractéristiques techniques sympas (3D, légers CGI, son retravaillé), interrompu par une histoire merdique où un djeuns galère dans un trip à la Mad Max 3. Comme dans ces cauchemars où l’on ne parvient jamais à aller d’un point A à un point B. Comme un clip de métal MTV étiré sur 1H30. De là à aller voir ça pour 10€ au cinéma… Intérêt artistique : film WTF. Je vous rappel que le réalisateur a commis Predators, Motel…
Blousons en cuir, gestes de la foule (le signe de Satan beuuuaaarrrh), avec, surprise, un public transgénérationnel et une ambiance type « fête de Zion dans Matrix« , le métal, une fois de plus enfermé dans ses clichés, c’est la réunion de décérébrés en jeans headbangant comme des robots.
Question : Les Mets ont-ils voulu approcher un public jeune en offrant un live 3D sous couvert d’œuvre arty moisie ? Ils ne sont pas à une audace prêt : Metallica, a enregistré ses chansons en 1999 avec un orchestre philharmonique dirigé par le compositeur de BO Michael Kamen, est parti en croisade contre Napster ou encore a fait un DVD de ses 1 ans et demi de thérapie. Quand on vous dit qu’ils sont précurseurs.
A trop vouloir être présent pour une nouvelle génération qui ne les connait pas trop (évidemment, en sortant des albums de compositions originales en 1997, 2003 et 2008, à part dans les émissions « Greatest Hits 80′s et 90′s» toute une génération n’a pas pu les entendre à la radio), Metallica tente l’approche Green Day, Thirty Seconds To Mars, One Direction, mais franchement, à 50 berges ça le fait pas trop.
Clairement une vaine tentative pour les multi-millionnaires de ne pas passer pour des hasbeen et leur permettre de conquérir un public jeune avec cette sous-bouse proto Arte, qu’une presse culturelle bien pensante vous indiquera sûrement être une « odyssée sombre dans les méandres d’une musiques puisant ses racines dans l’univers de Lovecraft et du blues du Delta ayant pactisé avec le diable« . A quand l’attraction à Disneyland ? Pour les fans, vraiment FANS ! \m/
Contribution de ChrisC. Vous pouvez retrouver la version longue de son article ici.