Cette semaine, on se fait prisonnier de guerre dans le Culte dimanche avec La Grande Évasion qui fit de Steve McQueen une star !
Sur un ton désinvolte (la musique d’Elmer Bernstein comme l’attitude de Steve McQueen rendent bien cet effet), le réalisateur ne va pas vraiment chercher à décrire les conditions de détention exécrables dans ces camps (reconstruits à l’exterieur du studio allemand dans lequel avait lieu le tournage) mais cherche plutôt à réaliser un spectacle familial dont l’évasion des 250 hommes n’est que le principal objectif. Le matériau de départ, maintes fois réécrit, est donc orienté pour en faire un pur film de studio américain, remplaçant la nationalité des soldats, avec des gardiens allemands qui paraissent finalement plutôt sympathiques et pas si malins et un environnement plutôt propret pour un centre de détention.
Mais si l’on oublie ces détails, John Sturges entretien pendant 3 heures un bon suspense articulé en 3 parties. La première voit l’émergence directe de l’idée d’évasion et l’établissement du plan, la seconde la construction du tunnel et la troisième la fuite de ceux qui ont pu sortir du tunnel. Avec un sacrée efficacité et un bon sens ludique, le réalisateur fait avancer son récit à la tension croissante sans jamais nous ennuyer, en particulier lors des climax que sont l’évasion par le tunnel et la séquence culte de Steve McQueen à moto. Si on pouvait reprocher son côté lisse, il n’en oublie tout de même pas qu’il y a eu des morts par exécution lors de la dernière partie, nous renvoyant alors à la réalité et nous sortant un court instante du jeu hollywoodien.
Pur produit de studio formaté mais toujours honnête quand à sa volonté de faire passer au public un moment de divertissement, La Grande Évasion fonctionne en grande partie grâce à son casting. Retrouvant une partie de son casting des Sept Mercenaire, le réalisateur à rassemblé dans un seul film Steve McQueen, James Garner, Richard Attenborough, James Donald, Charles Bronson, Donald Pleasence ou encore James Coburn, devant alors gérer des égos parfois difficiles (en particulier McQueen qui trouvait son rôle inconsistant et qui a nécessité plusieurs nouvelles scènes). Avec un tel casting, chaque personnage, et donc chaque fonction dans l’élaboration du plan, était donc facilement identifiable et rendait d’autant plus limpide l’intrigue pour le public. Un choix judicieux, aussi bien pour l’histoire que pour les retombées médiatiques du film. Le public pouvait ainsi facilement s’identifier à l’histoire et partir avec entrain dans ce tunnel pour tenter de s’évader avec ces stars.
Parfois peut-être trop léger par rapport au thème qu’il développe, la Grande Evasion restera tout de même pour longtemps un grand divertissement, aussi bien par son histoire racontée de manière ludique, par son casting mais aussi par un réalisateur étant arrivé à mener à bien un projet d’envergure qui n’était pas simple à mettre en place. Et rien que pour le mythique saut en moto de Steve McQueen dont la notoriété pouvait enfin exploser, le film vaut le coup d’œil. Il reste aujourd’hui surtout comme le mètre-étalon du film d’évasion qui a des répercussions encore aujourd’hui comme on a pu le voir dans Chicken Run ou Toy Story 3.