"Fred Blake alias Giovanni Manzoni, repenti de la mafia new-yorkaise sous protection du FBI, s’installe avec sa famille dans un petit village de Normandie.
Malgré d’incontestables efforts d’intégration, les bonnes vieilles habitudes vont vite reprendre le dessus quand il s’agira de régler les petits soucis du quotidien…"
Adaptation cinématographique du roman éponyme, Malavita c’est un casting de rêve, un synopsis attrayant, un producteur exécutif inégalable et … Luc Besson et son équipe de chez EuropaCorp. Depuis 1997 et son Cinquième Elément, Luc Besson n’a jamais réussi à nous faire de nouveau vibrer. Il a malgré tout essayé de nous émouvoir en 2011 avec un biopic tendre et pas si mauvais, mais maladroit consacré à Aung San Suu Kyi. C’est grâce à ses relations et à son image que Luc Besson a réussi à dégoter un casting de choix afin de redorer son blason et revenir en force avec ce Malavita. Porté par Robert de Niro et Tommy Lee Jones, Malavita est un film qui repose intégralement sur des acteurs qui cabotinent, mais qui prennent du plaisir. Pas mauvais pour autant, ils ne jouent pas de nouveaux rôles, mais seulement les rôles qui leurs collent à la peau depuis plusieurs années. Avec un scénario pauvre, sans surprise et sans le moindre rebondissement, le spectateur se raccroche aux scènes d’actions et au casting pour resté accroché à son siège. Le spectateur qui est venu voir un film divertissant (et accessoirement Robert de Niro) peut prendre un certain plaisir juste avec les scènes d’action du film et son casting assez jubilatoire.
Construit comme une comédie jouant avec les codes du cinéma mafieux, Malavita est un film à prendre au second degré pour pouvoir l’apprécier. Rarement sérieux, le spectateur prend du plaisir à partir du moment où les personnages se lâchent. Invincibles et insaisissables, les différents membres de la famille Blake s’épanouissent lorsqu’ils tuent ou frappent ceux qui bloquent leurs chemins. Cela donne lieu à quelques séquences surréalistes, déroulantes et drôles, car représentatives de pensés irréalisables pour toute personne réelle ayant une conscience. "Le plombier ne fait pas bien son travail ? Tampis pour lui, un bon coup de batte de baseball lui remettra les idées en places.". En plus de ces scènes d’action assez divertissantes qui représentent un tiers du film, on retrouve quelques répliques et des réflexions qui peuvent donner le sourire grâce à une forme d’autodérision déchiffrable si l’on connaît les différents personnages qu’ont interprétés Robert de Niro et Tommy Lee Jones dans leurs filmographies respectives. Le scénariste joue avec les codes du cinéma mafieux et s’en amuse durant quelques scènes et dialogues en mélangeant le stéréotype du mafieux avec les problèmes quotidiens d’un homme normal. C’est assez drôle et porté par un casting qui a pris du plaisir lors du tournage et qui offre généreusement ce même plaisir aux spectateurs. Malgré une Michelle Pfeiffer qui n’a jamais été aussi fade, le restant du casting reste convaincant.
Malavita est un long-métrage qui n’innove en rien le cinéma comique ou même le cinéma d’action. À cause d’une réalisation sommaire et d’une construction narrative sans surprise avec des séquences téléphonées, Malavita n’est qu’un film divertissant sur le moment qui ne vous restera pas en mémoire bien longtemps. Malgré tout, il y a du mieux dans le cinéma Bessonien. Avec l’aide de Julien Rey (son chef monteur attitré, il arrive maintenant à faire des séquences divertissantes grâce à un montage bien temporisé, mais il lui reste à retravailler son écriture et sa direction d’acteurs pour lui permettre de redevenir celui qu’il était avant. Celui qui nous faisait rêver avec des personnages bien écrits, évoluant dans une histoire linéaire, mais prenante, rythmée et surprenante grâce à des rebondissements imprévisibles.