9 Mois Ferme [Critique]

Par Kevin Halgand @CineCinephile

"Ariane Felder est enceinte ! C’est d’autant plus surprenant que c’est une jeune juge aux mœurs strictes et une célibataire endurcie. Mais ce qui est encore plus surprenant, c’est que d’après les tests de paternité, le père de l’enfant n’est autre que Bob, un criminel poursuivi pour une atroce agression ! Ariane, qui ne se souvient de rien, tente alors de comprendre ce qui a bien pu se passer et ce qui l’attend…"

Réalisateur des délirants et divertissants, même si inégaux Bernie, Enfermé Dehors et Le Vilain, Albert Dupontel reste le seul réalisateur français qui tente de faire des comédies déjantées et toujours à la limite du raisonnable. Avec 9 Mois Ferme, il tente une toute nouvelle expérience en tant que réalisateur, tout en gardant un humour décomplexé orienté gaguesque. Avec son scénario fort simpliste et au combien prévisible, il réussit l’exploit de créer des personnages attachants et drôles à tout moment. Assez caricaturaux, les personnages s’avèrent drôle grâce à la mise en scène d’Albert Dupontel qui réussit toujours à les mettre dans des situations invraisemblables et surréalistes. Le film mise énormément sur son casting pour faire rire par le biais de mimiques faciales, mais il mise également sur les dialogues ainsi que les situations. Le comique de situation est très important dans le film et c’est peut-être le meilleur, car il est très bien mis en valeur par la réalisation assez audacieuse d’Albert Dupontel.

Ce dernier nous livre un film qui est simple, mais qui est sincère et dans lequel il fait de nombreuses références par le biais de plans et d’angles de caméras. Puisque le film joue sur une succession de gags qui servent au bon déroulement d’un fil rouge narratif, Dupontel ne prend pas la peine de s’arrêter un instant et enchaîne les gags sans temps mort. C’est un mal pour un bien, car même si très court, le film offre une palanqué de gags bien écrits, qui font rires et qui nous surprennent grâce à leurs inventivités et leurs audaces. Très bien rythmé et dynamique à souhait grâce à un montage mené tambour battant afin qu’aucun temps mort ne soit à déclaré dans le film, on lui reprochera tout de même une bande sonore assez pauvre et quelques personnages secondaires trop caricaturaux dans leurs expressions et réactions. Malgré tout, on retiendra surtout un côté assumé dans la surenchère de répliques comiques assez idiotes, mais au combien drôles au vu du contexte des scènes.

9 Mois Ferme est une très bonne comédie française comme on en voit peu, car elle est sincère, bien écrite (le scénario est bon, car l’intrigue se développe remarquablement bien autour de plusieurs personnages), réalisée avec audace afin d’effectuer plusieurs hommages aux réalisateurs qu’il admire, mais surtout bien interprété par une Sandrine Kiberlain touchante et drôle et un Albert Dupontel fidèle à lui-même dans un personnage qui pourrait très bien-être de la famille de Roland (personnage principal de Enfermé Dehors). Tous les gags sont bien amenés et on observe une belle cohérence entre les différentes scènes. Ce qui renforce le côté jubilatoire de ce long-métrage. Qui plus est, en plus d’être un film touchant et hilarant grâce à ses dialogues et personnages, c’est un film qui n’oublie pas d’être gore avec quelques giclées de sang et découpages de membres comme Dupontel sait si bien nous offrir. Sans sombrer dans une violence incohérente et injustifiée, il met en place quelques moments "gore" afin d’ajouter une tonalité supplémentaire au côté guignolesque du film. Un film dans lequel on retrouve la patte folle si spécifique d’Albert Dupontel avec une envie de plaire à un plus grand nombre de spectateurs grâce à des personnages plus pathos, mais touchants et attachants.