« Alex, Antoine et Manu rencontrent Jean, un solitaire, qui ignore les plaisirs de l’amitié. Peu à peu, ils apprennent à se connaître, à s’apprécier. Jean est touché par la complicité et l’affection qui nourrit leur relation, il découvre le bonheur d’être ensemble. Quand leurs aventures sentimentales et les épreuves de la vie les bousculent, ils se regroupent pour les partager, pour se tenir chaud. De confidences en éclats de rires, le trio redevient un quatuor. »
Après le cuisant échec au box-office français de son film Mon Pote, Marc Esposito avait en tête un cinquième long-métrage qui devait se nommer Ma Copine (quel titre original !), sauf que les studios n’ont pas souhaité lui donné l’argent souhaité à cause de son précédent film. Ces derniers ont malgré tout, eu une bonne idée qui est de ressortir du placard la bande de potes de la série Le Cœur des Hommes, série qui arrive toujours à dépasser le million au box-office français. Des plans de secours afin d’amasser de l’argent, on en a déjà vu, même en France (Les Bronzés 3 et bientôt Les Visiteurs 3), même pour amasser de l’argent il faut au moins que le plan de secours soit bon afin que le bouche-à-oreille soit correct. Avec Le Cœur des Hommes 3 on frôle la catastrophe alimentaire. À vouloir faire un film sur commande, Marc Esposito offre aux spectateurs français un film sans saveur qui vous prouvera que la France est un pays dans lequel on peut passer de l’excellence à la médiocrité en l’espace d’une semaine.
Faire un film de pote c’est bien, mais il faut avant tout que les personnages principaux aient quelque chose à raconter. Il faut qu’en amont il y ait un travail d’écriture et pour ce film il manque clairement une chose essentielle qui se nomme : un scénario. Redite mot pour mot du premier épisode de la série, Le Coeur des Hommes 3 est un film ennuyeux et laborieux dans lequel les personnages tournent en rond et n’ont rien à révéler aux spectateurs. Les spectateurs sont liés aux personnages grâce aux deux premiers opus et ils souhaitent en apprendre plus et les voir vieillir. Mais dans ce troisième épisode Marc Esposito livre exactement la même structure et la même morale misogyne que celles des deux premiers films. Grâce à l’apparition d’un nouveau personnage, le spectateur a l’espoir de voir apparaître un vent de fraîcheur, mais cet espoir retombe très vite à cause du manque d’originalité dans l’écriture de ce personnage. Au lieu de faire apparaître un personnage qui aurait les idées claires et qui aurait une façon de penser et de vivre différente de celles des personnages principaux afin de les faire réagir, ce dernier n’est qu’une image de la psychologie du réalisateur. À travers ce personnage, le réalisateur nous livre sa façon d’utiliser les personnages féminins et sa façon de percevoir ceux qui vont devenir ses « potes de vingt ans ». On y découvre quelqu’un qui se sert des femmes pour son propre désir et qui ne croît plus en l’amour à cause d’une déception, mais qui aime bien ses amis, car il passe du bon temps avec eux. Cette phrase est la représentation parfaite du film. Les personnages féminins ne sont pas utilisés à bon escient puisqu’elles sont uniquement présentes pour servir les personnages masculins et nous prouver que ces derniers sont majoritairement ridicules dans leurs réflexions et réactions.
Malgré une écriture laborieuse, une construction anarchique et des dialogues qui manquent de naturels et de spontanéité, ce film dégage une certaine sympathie grâce à ces acteurs. Majoritairement convaincantes, les scènes marquantes vont être les discussions entre potes dans lesquels chaque homme peut s’identifier. Une jovialité s’en dégage et ça fait plaisir quand on voit de quelles manières sont amenées les autres émotions dans le film. Ce n’est pas la réalisation sans saveur de Marc Esposito qui ne sauvera le film, ni son montage saccadé qui coupe toutes les scènes lors de leurs montées en puissance comme si le réalisateur souhaitait éviter de faire passer toute émotivité au spectateur. Les scènes qui pourraient nous émouvoir sont abrégés par le montage, mais elles sont également dépourvu d’émotions à cause du manque de naturel des dialogues écrits par Marc Esposito. L’abus d’émotions est dangereux pour la santé !