« Au royaume d’Asgard, Thor est un guerrier aussi puissant qu’arrogant dont les actes téméraires déclenchent une guerre ancestrale. Banni et envoyé sur Terre, par son père Odin, il est condamné à vivre parmi les humains. Mais lorsque les forces du mal de son royaume s’apprêtent à se déchaîner sur la Terre, Thor va apprendre à se comporter en véritable héros… »
Un beau jour, un dieu qui sort tout droit d’un monde où tout est kitch et brillant débarque sur terre, car il a été banni par son papa qui n’était pas content de ce dernier. Voici l’introduction au cinéma du super héros Thor. Sorte d’introduction au personnage comme il a été fait pour Iron Man chez Marvel et Batman chez DC Comics, le film Thor aurait pu rester dans les mémoires grâce à sa réalisation peu classique pour un film de super héros. Une mise en scène couplée d’une réalisation vraiment particulière et très soignée, telle celle d’une romance où on se focaliserait essentiellement sur les deux principaux personnages à base de plans américains. Les caméras sont placées judicieusement et la qualité des images est vraiment remarquable. C’est très soigné et le tout met en très bien en valeur les acteurs et actrices. On sent la patte shakespearienne du réalisateur Kenneth Branagh qui n’est pas un habitué du film de super héros et ne devrait pas y revenir de si tôt !
Pour mettre les personnages en valeur il fait fort, mais pour ce qui est de filmer les scènes de batailles, c’est une autre paire de manches. Les combats en un contre un, sont assez bons et intenses, mais quand on se retrouve en pleine bataille c’est l’anarchie la plus totale. À vouloir trop en montrer, le réalisateur se perd dans l’action et le spectateur en fait de même. Dépasser par l’ampleur de l’action, la caméra devient folle et le film brouillon. À défaut d’être un bon film d’action, Thor aurait pu s’avérer être une belle romance, sauf que celle-ci est sans surprise et peine à émouvoir à cause de dialogues navrants et de séquences téléphonée comme on en fait plus. Il y a réellement un problème au niveau du script sur ce film. Malheureusement, ce ne sont pas les acteurs aussi bons qu’ils soient qui arriveront à sauver le film. Pour son premier grand rôle, Chris Hemsworth est peu charismatique et ne réussit pas à convaincre, malgré une certaine sympathie qui se dégage de son jeu. On ne réussit pas à le prendre au sérieux, mais il dégage quelque chose de jovial, contrairement à Tom Hiddleston qui mange littéralement l’écran à chaque passage. Très charismatique, avec un rôle taillé sur mesure, il réussit à nous faire croire aux idées révolutionnaires et déjantées de son personnage qui est l’incarnation du mal et de l’égocentrisme. À la fois sérieux et toujours dans la dérision, on croît à ce personnage et on souhaiterait qu’il prenne le haut de l’affiche. À cela on rajoutera une Natalie Portman convaincante même si réduite au simple rôle du faire-valoir caché derrière le super héros. À noter la présence d’Idris Elba dans un rôle immobile ou presque. Il ne sert à rien, mais il fait bien la statue.
Puisque le film se veut, plus être une romance qu’un film de super héros, les séquences qui se déroulent sur Terre sont plus convaincantes que les séquences qui se déroulent sur Asgard (planète de Thor). C’est à cause d’effets spéciaux loupés et d’une esthétique ridicule à souhait que les séquences de combat et autres scènes se déroulant sur Asgard sont très mauvaises. C’est kitch à un point inimaginable et on ne sait pas pourquoi tous les décors sont en or sur Asgard. Tout n’est qu’or et mauvais goût, des intérieurs, en passant par les costumes jusqu’aux effets de lumières. Il en est de même pour la planète de glace qui n’a aucune personnalité. Esthétiquement très fade, cette dernière est vide et les textures sont simplement bleues. On remarquera malgré tout un effort qui a été effectué lors des explosions et autres fissures dans le sol afin de démontrer la puissance du Marteau de Thor. Si on doit faire un bilan pour un film de super héros, Thor fait pâle figure à cause de scènes de batailles brouillonnes au possible d’un rythme beaucoup trop lent, d’un casting en demi-teinte, d’un sens de l’esthétique qui frôle le masochisme, de dialogues mal écrits et d’une bande sonore inexistante. Malgré tout, il en reste quelques belles scènes, une qualité visuelle assez belle ainsi qu’une romance bien écrite même si sans surprise. En attendant Thor : Le Monde des Ténèbres…