Gravity de Alfonso Cuarón

Par Journal Cinéphile Lyonnais @journalcinephil


USA, 2013, 1h30
Avec Sandra Bullock, George Clooney,
Ed Harris
Science fiction
Sortie du film : 23 octobre 2013

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Synopsis : 

Pour sa première expédition spatiale, le docteur Ryan Stone, experte en ingénierie médicale, accompagne l’astronaute chevronné Matt Kowalsky qui effectue son dernier vol avant de prendre sa retraite. Mais une catastrophe se produit lors d’une banale sortie dans l’espace. Leur navette pulvérisée, Stone et Kowalsky se retrouvent livrés à eux-mêmes dans l’univers. Mais c’est peut-être en s’enfonçant plus loin encore dans l’immensité terrifiante de l’espace qu’ils trouveront le moyen de rentrer sur Terre…

George Clooney, Sandra Bullock

A propos du film

Les satellites hors d’usage et les déchets laissés par d’anciennes missions spatiales ont engendré une quantité importante de débris risquant de provoquer un accident catastrophique, comme ce qui se produit dans Gravity. C’est un phénomène réel, baptisé « syndrome de Kessler » par la NASA. « C’est un vrai problème« , indique le producteur David Heyman : « Chaque vis ou bout de ferraille qui a été abandonné ou jeté se retrouve en orbite et lorsqu’ils se percutent, ils créent davantage de débris encore. Cela met en danger la vie des astronautes, les vaisseaux spatiaux, voire les êtres humains sur Terre.« 

La création de l’univers en grande partie virtuel de Gravity a été, tout au long du tournage, influencée par la volonté de réalisme du cinéaste. Il confie : « Dès le départ, Chivo, Tim et moi avons souhaité que les plans soient réalistes, à tel point qu’on ait l’impression qu’on s’est contenté de filmer l’espace. Cela aurait été mon rêve, mais, bien entendu, c’était irréalisable (…) Certes, j’étais conscient qu’il nous faudrait quelques effets spéciaux, mais ce n’est que lorsqu’on a essayé d’utiliser des techniques traditionnelles que je me suis aperçu qu’on allait devoir mettre au point un dispositif inédit pour réaliser le film tel que je l’envisageais ». L’essentiel du long-métrage est le résultat d’un mélange entre infographie et animation. Pendant la phase de prévisualisation, les équipes ont élaboré intégralement le film par ordinateur, poussant très loin le processus en raison de l’exigence réaliste fixée.

Afin de pouvoir rendre compte de la gravité « zéro », les équipes de Gravity ont mis au point une technologie totalement inédite, la « Light Box » : un cube aux parois intérieures constituées de panneaux couverts de minuscules lampes LED. Son objectif principal était d’offrir un éclairage que la méthode traditionnelle n’aurait pas permis, comme dans les scènes où Ryan tournoie dans l’espace. Les lampes, les caméras fixées sur des bras robotisés et les systèmes de rotation étaient dirigés à distance par ordinateur.

L’équipe a dû inventer une caméra assez petite et maniable pour enregistrer dans la Light Box. Pour les mouvements des acteurs, une plaque tournante était installée sous le plancher, les renversant ou les soulevant. Un dispositif, le « système de coeur-à-coeur », faisait tournoyer Sandra Bullock et George Clooney face à face. Le producteur David Heyman précise qu’un robot fixé à un bras, nommé Isis, se déplaçait à toute vitesse pour s’arrêter à quelques centimètres à peine du visage de l’actrice.

Pour le réalisateur, Alfonso Cuarón, Gravity est aussi un film sur la solitude et son actrice a dû affronter le fait d’être seule à l’écran pendant la quasi-totalité du métrage. « Cela peut s’avérer très angoissant pour un acteur de se retrouver seul à l’image pendant longtemps, sans avoir de partenaire. Avec Sandra, nous avons pas mal discuté pour trouver le juste équilibre entre les propos qu’elle pourrait tenir et les gestes qu’elle pourrait faire afin d’exprimer les sentiments du personnage. »

Pendant le tournage, la comédienne était souvent isolée dans la Light Box avec pour seul moyen de communication un dispositif d’oreillette, et un panel assez large de sons et de bruitages dans son casque, lui permettant de caler les émotions qu’elle devait exprimer avec le processus de tournage très mathématique. Un isolement répété qui, comme le note le cinéaste, « fait écho à la solitude de son personnage » et que Sandra Bullock a utilisé pour le nourrir : « Dès que je me sentais seule, frustrée ou désemparée, je me disais ‘Sers-toi de cette sensation, vas-y, sers-en toi pour le rôle’. »

Gravity a été tourné en 3D. Un choix qui s’est imposé de manière évidente : « Dès le départ, on voulait tourner ce film en 3D car il nous semblait essentiel que le spectateur se sente immergé dans l’espace, comme dans l’histoire. Pour autant, il ne s’agissait pas d’abuser d’effets jaillissants sous prétexte de tourner en 3D. On a essayé d’être subtil… pour donner le sentiment au spectateur qu’il participe au voyage« , commente le réalisateur Alfonso Cuaron.

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