« Thor : Le Monde des ténèbres nous entraîne dans les nouvelles aventures de Thor, le puissant Avenger, qui lutte pour sauver la Terre et les neuf mondes d’un mystérieux ennemi qui convoite l’univers tout entier… Après les films Marvel Thor et Avengers, Thor se bat pour restaurer l’ordre dans le cosmos, mais une ancienne race, sous la conduite du terrible Malekith, un être assoiffé de vengeance, revient pour répandre les ténèbres. Confronté à un ennemi que même Odin et Asgard ne peuvent contrer, Thor doit s’engager dans son aventure la plus dangereuse et la plus personnelle, au cours de laquelle il va devoir s’allier au traître Loki pour sauver non seulement son peuple et ceux qui lui sont chers, mais aussi l’univers lui-même. »
En 2011, Kenneth Branagh mettait en scène un film qui se nomme Thor. Introduction du personnage qui n’est autre que le dieu du tonnerre, Thor était un film très médiocre à cause d’une réalisation inadaptée à un film d’action et d’une esthétique très particulière. Fort heureusement, l’année passée arriva un film qui répond au nom de The Avengers et ce dernier a littéralement dépoussiéré l’image de Thor et de son frère Loki. Il fallait donc remettre les pendules à l’heure avec un film plus sombre et au ton plus dramatique. C’est maintenant chose faite avec Thor : Le Monde des Ténèbres, réalisé par Alan Taylor, réalisateur à qui l’on doit surtout plusieurs épisodes de la série Game of Thrones. Alan Taylor est habitué à mettre en scène des combats épiques et intenses dans lesquels les combattants se battent avec violence et ça se ressent dès les premières minutes du film. C’est grâce à une réalisation fluide et éclectique, composé d’un grand nombre de plans que le réalisateur permet au spectateur de suivre sans discontinue les personnages principaux qui combattent sur un même champ de bataille. Servis par un montage rythmé et une utilisation astucieuse de plans larges pour couper un nombre trop grand de plans américains consécutifs, les batailles s’avèrent être lisibles, prenantes et très intenses grâce à des bruitages percutants. Le spectateur ressent la violence de chaque coup, il ne manque plus que l’apparition de séquelles physiques. Les bruitages qui entourent le personnage de Thor sont tout particulièrement réussis et le spectateur ressent sa puissance dans chaque coup ou impact sur le sol.
Réalisé d’un point de vue terrestre afin de donner une impression de réalisme comme dans tout bon Marvel qui se respect, le spectateur croit à cette histoire aussi surréaliste et mauvaise soit-elle. Car il faut être franc, le gros point noir de ce film n’est en rien son esthétique qui est vraiment soignée contrairement à celle du premier opus, c’est son scénario. Anecdotique à souhait et dénué d’intérêt à cause d’un fil conducteur brouillon (« les planètes qui s’alignent sur un même axe », ça ne vous rappelle rien ?), de dialogues clichés et assez lourds, d’une construction linéaire ainsi que de rebondissements prévisibles et téléphonés, le spectateur se laisse bercer par le film grâce à l’utilisation de ses différents personnages. S’il y a bien une chose qui est bien écrite, ce sont les personnages. Tous utiles à un moment où l’autre du long-métrage, Alan Taylor réussi dans sa mise en scène à donner de l’importance à tous ces personnages, même aux rôles secondaires. Il est gratifiant de voir que le Gardien avec un rôle tout aussi important que Sif coté asgardiens ou que Darcy et le professeur Éric Selvig du côté terriens. Malgré un personnage convenu et une obligation d’être cantonné au rôle du faire-valoir, Natalie Portman est convaincante, tout comme Chris Hemsworth qui se contente de faire le travail demandé sans trop en faire. On retiendra surtout le personnage de Loki (incarné une nouvelle fois par Tom Hiddleston) qui porte à bout de bras toute la force émotionnelle du film, avec quelques rares moments touchants et plusieurs répliques et scènes comiques assez drôles. On retiendra tout de même une légère mise en avant des personnages féminins, ce qui n’est pas plus mal.
Se voulant être émouvant par moments, le film ne l’est que rarement (la première cause sont les dialogues et la seconde cause est la score qui se révèle agaçante à vouloir sans cesse exacerber chaque émotion de chaque scène) et il en est de même pour le côté comique qui est seulement présent grâce à Loki qui nous offre quelques sourires. Efficace sans trop en faire, Thor : le Monde des Ténèbre est un bon petit film qui est porté par une réalisation correcte, des scènes de batailles intenses, des effets spéciaux très réussis et un sens de l’esthétique vraiment bon. La colorimétrie est très pointilleuse, les décors fourmillent de détails et on en prend littéralement plein les yeux du début à la fin.