Après Avengers, Thor est de retour pour lutter contre un mal ancien qui menace le royaume d’Asgard, mais c’est surtout Loki qui va attirer l’attention dans ce Monde des Ténèbres.
Pour sa première réalisation pour le grand écran après des années de service sur le petit, charge donc à Taylor d’emmener notre héros nordique vers un aspect plus dark fantasy. Et cette histoire d’elfes noirs oubliés de tous cherchant à récupérer une ancienne puissance pour détruire les 9 royaumes liés à Asgard avait tout pour nous embarquer vers des régions fantastiques encore inexplorées de l’univers Marvel. Sur le papier, tout était là pour avoir un nouveau film intéressant et c’est le cas à plusieurs reprises.
En effet, Thor – le Monde des Ténèbres continue d’explorer l’Asgard qui avait été seulement ébauché dans le premier volet tout en lui retirant l’aspect clinquant qui ne lui allait pas vraiment pour se rapprocher davantage des mythes scandinaves bruts. Dans ce décor, l’intrigue familiale est toujours aussi intéressante et les relations entre les dieux rapidement abordées donnent une certaine personnalité au film qui sort alors un peu des super-héros. Malheureusement, tout cela retombe rapidement dès que le monde terrestre s’en mêle à nouveau et fait plonger l’histoire dans le côté le plus navrant de Marvel, l’humour souvent malvenu, les personnages sans intérêt et la légereté du développement de l’intrigue qui se veut complexe (en alignant les différentes dimensions).
En fait, alors qu’ils avaient des personnages en or avec les dieux scandinaves, Marvel continue d’insister sur ses personnages terriens et veut à tout prix un nouveau bad guy extérieur qui n’apporte au final pas grand chose d’intéressant au développement des héros et manque de charisme (pauvre Christropher Eccleston) … si bien que l’on a l’impression que certains des acteurs obligés d’honorer leur contrat s’embêtent clairement sur le plateau (Anthony Hopkins regrette Brannagh et Natalie Portman aimerai bien incarner une Jane Foster avec plus d’épaisseur).
Et malgré toute la bonne volonté d’Alan Taylor qui assure comme il peut le show dans des scènes d’action rythmées mais assez passe-partout (et qui voudrait sans doute lui-aussi passer plus de temps sur ses personnages), le spectacle a du mal à prendre et à déclencher un véritable entrain, d’autant plus que le budget n’apparait pas comme souhaité à l’écran (point de bataille épique avec nombre de figurants dans les contrées désertes où se déroulent les combats sur fond vert).
Au final, le film ne trouvera surtout son intérêt que grâce à Loki campé par un impeccable Tom Hiddelston jouant parfaitement de l’ambiguïté de son personnage et renvoyant aisément Chris Hemsworth au rang de simple bodybuilder blond un peu simplet et sans relief. En effet, les scènes se déroulant entre les deux frères sont sans conteste les meilleures du films, de part l’alchimie qui se dégage des deux acteurs et leur rapport qu’entretiennent ces deux personnages.
Hormis quelques sympathiques clins d’œil, un Loki qui fait très agréablement le show et une inévitable scènes post-générique annonçant l’intrigue des Gardiens de la Galaxie, ce retour de Thor est donc du même acabit que la dernière aventure de son homologue en armure rouge et or, à savoir assez décevante malgré le potentiel qu’il pouvait y avoir. On espère donc que le prochain Marvel (Captain America – le Soldat de l’Hiver) sera du coup plus convaincant.