Casse-Tête Chinois [Critique]

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"La vie de Xavier ne s’est pas forcément rangée et tout semble même devenir de plus en plus compliqué. Désormais père de deux enfants, son virus du voyage l’entraîne cette fois à New York, au beau milieu de Chinatown. Dans un joyeux bordel, Xavier u cherche sa place en tant que fils, en tant que père… en tant qu’homme en fait ! Séparation. Famille recomposée. Homoparentalité. Immigration. Travail clandestin. Mondialisation. La vie de Xavier tient résolument du casse-tête chinois ! Cette vie à l’instar de New York et de l’époque actuelle, à défaut d’être cohérente et calme vient en tout cas nourrir sa plume d’écrivain…"

Quinze ans après L’Auberge Espagnole, Cédric Klapisch a décidé de mettre un point final aux aventures de Xavier, Martine, Isabelle et Wendy. C’est avec Casse-tête Chinois que le réalisateur permet à cette trilogie de s’achever et de quelle manière. En effet, si L’Auberge Espagnole et Les Poupées Russes sont des films que l’on peut juger de niais et immature dans leurs dialogues et dans les thèmes abordés, Casse-Tête Chinois s’avère être plus mature, naturel et plus maîtrisé de bout en bout. C’est avec une certaine aisance que le scénariste (toujours Cédric Klapisch) transporte ces personnages dans une nouvelle ville pour leur faire vivre leurs plus grands moments et la fin de leur aventure. C’est à New York qu’ils vont gagner en maturité et qu’ils vont apprendre à se connaître une nouvelle fois. Sorte de remise à zéro émotionnel, Casse-Tête Chinois est un bel exemple de narration. C’est avec une fluidité déconcertante et une palette émotionnelle élargie que le scénario de ce film se déroule à la perfection. Les thèmes abordés y sont plus matures, mais aussi plus modernes puisqu’on va parler de l’homosexualité parentale, de la vie à 40 ans ainsi que de sujets sensibles comme de l’immigration. Tous ces sujets sont plus durs à aborder, mais ils sont amenés tout en simplicité et avec humour grâce à des dialogues savoureux.

Très bien écrits, les dialogues se permettent des jeux de mots et autres réflexions dites "naturelles" qui pourraient paraître vulgaires dans un long-métrage plus sérieux. Le spectateur connaît les personnages et de cette manière, le dialoguiste se permet d’utiliser un langage très familier afin que le rire et autres émotions passent avec une plus grande aisance. De ce fait, le spectateur est serein et peut partager les émotions avec les personnages. Très moderne, c’est grâce à une belle utilisation des moyens de communication actuels que les personnages peuvent sans cesse se parler et offrir aux spectateurs des discussions toujours plus houleuses. Des disputes, des réconciliations et de l’amour, tout cela est au programme du film. C’est simple et le rebondissement final est téléphoné, mais le tout est bien orchestré et le spectateur est ravi. De plus, on notera une utilisation astucieuse du nouveau roman écrit par Xavier qui n’est autre que la représentation du film en lui-même. De ce fait, Cédric Kalpaisch s’amuse avec les stéréotypes qu’il use dans son film. Malgré une simplicité dans le déroulement du scénario et une fin discutable, le film est savoureux grâce aux dialogues, mais surtout grâce aux personnages qui ont gagné en maturité et en sérénité. Ils sont bien écrits et très bien interprétés.

Tels les personnages, les acteurs ont vieilli et ont appris de la vie. Tout cela se ressent dans leurs jeux d’acteurs et ils nous offrent des compositions plus naturelles avec des émotions plus fortes qu’auparavant. En plus du casting, le réalisateur a également gagné en maturité avec des plans plus allongés et surtout des champs/contre champs moins laborieux que dans les premiers films. Il arrive également à magnifier certains quartiers et toits de New-York, ce qui ajoute une certaine plus value au film. Malgré tout, on retrouve une réalisation trop plate qui n’impose aucun rythme au film. Seule la bande originale inculque un certain rythme au film. Peu mémorable, celle-ci effectue le travail et fait vivre les images tournées et montées par Cédric Klapisch et Anne-Sophie Bion. La trilogie se conclut donc de très belle manière, avec un film moins niais, plus mature dans les thèmes abordés ainsi que dans sa narration et ses dialogues plus aboutis et plus libres dans l’expression des sentiments. Drôle, touchant et attachant grâce à un casting exemplaire auquel s’ajoute le spectateur pour des moments joyeux.

4/5

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