"En 1983, dans une France en proie à l’intolérance et aux actes de violence raciale, trois jeunes adolescents et le curé des Minguettes lancent une grande Marche pacifique pour l’égalité et contre le racisme, de plus de 1000 km entre Marseille et Paris. Malgré les difficultés et les résistances rencontrées, leur mouvement va faire naître un véritable élan d’espoir à la manière de Gandhi et Martin Luther King. Ils uniront à leur arrivée plus de 100 000 personnes venues de tous horizons, et donneront à la France son nouveau visage."
Afin de relancer d’une certaine façon le mouvement qui a vu le jour en 1983 grâce à un certain Toumi Djaidja, voici que débarque un film qui retrace cette manifestation peu méconnue des plus jeunes. Après avoir reçu une balle dans la poitrine, tirée par un policier (qui devait avoir une certaine haine raciale envers les personnes d’origines étrangères), Mohamed décide avec l’aide de ses amis et du père Christophe Dubois de traverser La France à pied pour soulever un mouvement et atteindre directement le cœur des gens et le cœur politique de la France. Même si aujourd’hui on remarque une certaine haine des Français à l’encontre des politiques, mais également une certaine haine envers les personnes d’origines étrangères à cause des médias et des différents faits divers, on ne peut que remarquer un changement chez les Français. Plus respectueux et respectables, les Français ont accepté les personnes d’origines étrangères et heureusement. Ce film soulève cette thématique et s’en sert à des fins (trop) moralisateurs pour nous faire comprendre que la haine raciale existe dans toutes les classes sociales. La haine raciale existe que ce soit à l’encontre des personnes homosexuelles, des personnes d’origines étrangères et j’en passe des meilleurs.
Grâce à un scénario assez bien écrit, le spectateur va être confronté à ses différentes formes de racismes qui vont donner vie à des actes de violences gratuites. Tout en dénonçant ces actes, les scénaristes réussissent à nous faire comprendre que les Français ne doivent pas être résumés à ce genre de personnes violentes et qu’ils ne sont qu’une minorité. C’est une belle leçon d’espoir qui est enseigné à travers ce film et son histoire, mais est-ce que l’espoir ne devrait pas laisser place au questionnement du spectateur ? Inspiré de la véritable marche de 1983, le long-métrage est avant tout une fiction dans laquelle ont été inventés des personnages pour mettre en avant toutes les haines qui existent en France de nos jours afin d’effectuer une marche dite "moderne". À partir de ça, on est en droit de se demander s’il ne s’agit pas d’un film qui accentue de manière exacerbée son côté moralisateur. Ce n’est jamais véritablement bon de faire la leçon aux spectateurs à travers un film qui n’est autre qu’une fiction, car celui-ci peut soit se sentir concerner, soit se sentir soumis face à un jugement dans lequel il n’a pas son mot à dire. Malgré tout, ce coté moralisateur est légèrement estompé grâce à un personnage qui n’est autre que la symbolique du racisme. On le voit évoluer et changer d’avis à cause de la violence engendrée par les différentes formes de violences racistes.
Trop moralisateur sur certains points à cause d’un parti pris qui paraît normal au visionnage du film, il en reste une belle leçon d’histoire et d’espoir tracée grâce à quelques personnages. Ayant chacun leur mot à dire vis-à-vis de cette haine raciale, les personnages ont été conçus dans le but de dénoncer grâce à leurs différences. Malgré des présentations trop légères et réduites à leur seule différence majeure vis-à-vis d’une personne que l’on pourrait décrire comme étant "normale", les différents personnages sont présents et s’affirment bien grâce à un bon casting. Porté par un Olivier Gourmet en grande forme et un Jamel Debbouze qui apporte un peu de légèreté au récit, on remarque une Charlotte Le Bon qui s’affirme encore une fois et nous prouve qu’elle a un bel avenir devant elle. Malgré un casting haut en couleur et un scénario maladroit même si plein d’espoir, le film manque d’affirmation dans sa technique et sa mise en scène. Très impersonnel, Nabil Ben Yadir se contente de mettre en avant ses personnages et leur message commun. Manquant de brutalité dans sa mise en scène et dans la façon dont il traite les personnages, le film s’avère être trop gentillet alors que l’histoire voudrait qu’il soit choquant, car marqué de scènes et réactions anormales qui sont plus ou moins tirées d’une histoire vraie. Un film qui mérite le visionnage afin de remettre en lumière la marche de 1983, mais cette histoire très importante aurait mérité un meilleur traitement scénaristique (moins moralisateur, mais plus brutal).