Après plusieurs courts-métrages, João Nicolau signe son premier long-métrage avec « L’épée et la rose ». Le réalisateur portugais s’entoure d’une véritable troupe, réunissant énormément d’acteurs pour pouvoir raconter son film, qu’il a, lui-même, scénarisé. Le film a été présenté à la Mostra de Venise en 2010 dans la catégorie Orizzonti. « L’épée et la rose » sortait en DVD le 3 septembre 2013.
Synopsis : Manuel a 31 ans et travaille comme journaliste free-lance. Il n’est pas le plus heureux des jeunes hommes mais, malgré tout, n’est pas un sauvage non plus : il a des amis, une petite copine, une femme de ménage et un inspecteur des impôts. Les objets avec lesquels il remplit chaque jour un vieux coffre rouge, la visite éclair à un laboratoire clandestin et son enthousiasme à recevoir certains messages cybernétiques sont les signes d’un plan en marche.
« L’épée et la rose » est un premier film bien étrange, que ce soit dans le fond ou dans la forme. Le film débute par une longue introduction de plus de vingt minutes, où l’on découvre le personnage principal à travers plusieurs petits moments de sa vie quotidienne, aussi anecdotiques soient-ils. Ce n’est qu’une fois cette introduction passée et ce personnage présenté que démarre réellement l’intrigue. Là aussi, c’est un peu tout et n’importe quoi. Le film de João Nicolau alterne moments poétiques et dialogues plus philosophiques et métaphoriques. On se retrouve avec un pêle-mêle de pleins d’éléments et même de musiques. Oui, le film se veut à plusieurs reprises musicales. Les personnages chantent des chansons, chantent leurs dialogues et vont même jusqu’à chanter à cappella. Ces séquences offrent un charme assez folklore à l’ensemble, ressemblant de plus en plus, au fur et à mesure qu’il avance, à une fable à la fois étrange et magique.
Les acteurs interprètent leurs rôles avec justesse. Le seul problème est leur nombre et le fait que João Nicolau les filme d’assez loin, sans jamais ne faire de gros plans. On ne les distingue pas très bien et on finit par les confondre. D’ailleurs, la réalisation ne s’approchera jamais trop près des actions et personnages, laissant la place aux décors, magnifiques, du film. Ils deviennent un élément à part entière du film, la réalisation de João Nicolau s’appuyant beaucoup dessus. Si le scénario, également signé par João Nicolau, maintient un rythme bon dans sa première heure on va, tout doucement, commencer à s’ennuyer dans la deuxième. Ces fragments de vie de groupes deviennent vite sans réelle utilité, et même redondants. Si un certain mystère envoûte le spectateur au début, il se rend bien compte que tout cela n’a été qu’une illusion … « L’épée et la rose » est une fable assez surprenante, un objet cinématographique à aborder avec curiosité et patience.
« L’épée et la rose » offre une promesse d’un véritable dépaysement, qui sera respecté, mais sa longueur dans sa deuxième partie lui fera défaut. Un film aussi surprenant que déconcertant.
L’épée et la rose. De João Nicolau. Avec Manuel Mesquita, Luis Lima Barreto, Nuno Pino Custodio, Pedro Faro, Joana Cunha Ferreira, Hugo Leitao, …
Sortie en DVD le 3 septembre 2013, chez Shellac.
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