"Le vieux Irving Zisman, quatre-vingt-six ans, parcourt les États-Unis avec un improbable compagnon : son petit-fils de huit ans, Billy."
Bad Grandpa est le quatrième objet destiné au cinéma ou à la vidéo estampillé Jackass Presents puisque mettant en scène ce groupe de déjanté mondialement connu. Après les trois premiers "films" n’étaient rien d’autre qu’une succession de sketchs et/ou de caméra cachés, celui-ci tente d’innover en choisissant de mettre en scène un unique personnage et non pas la troupe des Jackass. Alternant caméra cachée et fiction, Jeff Tremaine (déjà réalisateur des précédents films) essaye quelque chose de nouveau pour faire plaisir aux fans. Bad Grandpa fût un immense succès au Box-Office américain et ce n’est en rien une surprise puisqu’ils sont friands de ce genre d’humour potache qui joue beaucoup sur le coté puérile de chacun. On n’a tous en nous un petit côté qui aime s’amuser et qui pourrait rigoler pour pas grand-chose. Cette partie est plus ou moins développée chez l’homme et ceux qui aiment rire grâce à des caméras cachées et des blagues à orientation scatologiques devraient adhérer à ce nouvel objet destiné au cinéma. Durant prêt d’une et demi, le spectateur se retrouve avec deux personnages de fiction que sont Irving Zisman et Billy son petit fils. Alors que le premier apporte la dérision et le retour en enfance vis-à-vis de son grand âge, le second est présent pour attendrir le spectateur. Le duo fonctionne bien et ils apportent chacun leurs petites punchs-lines bien accrocheuses.
Les jeux de mots sont vaseux, mais le spectateur se voit contraint de sourire à certains moments grâce aux réactions des personnes piégées. S’il y a bien une chose qui fait rire, ce sont les réactions de personnes qui assistent à quelque chose qui paraît complètement fou sur le papier. Ils ne savent pas comment réagir et sont souvent pris à partis sans s’y attendre. Les réactions sont très drôles, mais les sketchs ne se résument pas seulement à ça et le final est toujours trop exagéré ou puéril pour faire rire. Faire un film à sketchs bien découpé et sans aucun lien est un parti prit respectable pour une comédie, mais faire un film à sketchs dont les sketchs seraient liés un à un par une trame scénaristique qui tient seulement sur un fil cousu de fil blanc est inconcevable. Bad Grandpa est tout sauf un long-métrage. À vouloir mélanger caméras cachées et fiction, cet objet destiné au cinéma se perd et met à utiliser les clichés de la comédie à travers une structure qu’on a plus envie de voir au cinéma, à savoir : introduction/comédie pure/émotion/attendrissement du spectateur. De ce fait, la comédie pure est mise de côté et on se retrouve avec un film ennuyant et non pas marrant.
Le nombre de véritables sketchs digne du groupe Jackass tel qu’on peut le connaître est réduit à la simple bulle. Peu mémorables, car manquants de spectaculaire et de piquant, seuls deux à trois sketchs vous feront rires dont un qui se situe tout à la fin. Il vous faudra donc être patient ! Malgré tout, il reste quelques caméra-caché assez drôle avec notamment Billy qui utilise toujours un langage très familier et qui ose aborder n’importe qui pour leurs demander n’importe quelle bêtise. Tout n’est donc pas à jeter dans cet objet destiné au cinéma. À cela, on peut ajouter une réalisation exécrable avec des choix de plans peu compréhensibles et des caméras posées n’importe où durant les moments de fiction. La bande sonore essaye d’ajouter une certaine plus value à l’émotion, mais c’était peine perdue. Elle arrive au moins à dynamiser les trop nombreuses scènes ennuyantes et pas drôles afin que le spectateur reste éveillé. Pas un véritable film à sketchs, ni même une véritable comédie telle qu’on pourrait la connaître, Bad Grandpa est quelque chose qui aurait dû être mis à la disposition de tous sur internet afin de regarder les seuls passages drôles qui ne parlent pas de pipi-caca ou autres jeux de mots puérils.