"Après l’affrontement avec Azog et l’intervention des Aigles qui concluent Le Hobbit : Un voyage inattendu, Bilbon, Gandalf et les nains poursuivent leur chemin vers la cité naine d’Erebor pour en déloger le dragon Smaug. Leur route les amène à passer par le val d’Anduin, la forêt noire et la ville d’Esgaroth où ils connaissent de nouvelles péripéties."
Attendu comme le véritable film d’action sur fond d’héroïc fantasy qui mettrait la trilogie Le Hobbit sur orbite et il faut dire que ce film n’en est pas moins. C’est durant un peu moins de 2h41 que le spectateur va être embarqué dans une aventure riche en péripéties et en action. Afin d’offrir aux fans un film grâce auquel le mot épique serait dans les bouches de chacun en sortant de la projection, il a fait en sorte que cette suite ne soit qu’une succession de scènes d’actions sans temps mort. C’est une très bonne chose, car Peter Jackson est un réalisateur talentueux et en termes de mise en scène ou de cadrage, il sait rendre l’action lisible en toute circonstance même lorsque les personnages dévalent des collines ou autre chute d’eau. Le problème reste qu’à force de vouloir offrir toujours plus d’action tout en conservant une narration proche de celle du premier épisode, le scénariste est obligé d’aller droit à l’essentiel.
En effet, alors que les scènes d’action sont omniprésentes, on ressent un terrible problème du côté de la narration. Alors que la trame principale (la recherche du trésor) est bien mise en amont, on ressent une mise en retrait de détails concernant la quête dans son intégralité ainsi que des différents personnages. C’est une chose critiquable dans le sens où on à l’impression d’être en face d’un film au scénario moins travaillé et moins élaboré dans la profondeur, mais il faut se mettre en tête qu’il s’agit d’une suite et non pas d’un film unique. On notera tout de même de belles petites choses qui ont été incrémentées par Peter Jackson au récit de Tolkien, comme le personnage de Tauriel qui apporte une véritable plus value au récit. Tauriel est un personnage très intéressant, car elle nous permet de faire la liaison directe avec les elfes de la Forêt-Noire et un certain Legolas. On en apprend un peu plus sur la famille et le passé de ce dernier, ce qui n’est en rien déplaisant. Cette petite frustration scénaristique pourra être décrite comme étant un bien pour un mal, car au final cette suite est véritablement supérieure au premier épisode. Mieux rythmée grâce à ses scènes d’actions plus nombreuses, mais surtout grâce à un montage astucieux et à une réalisation aérienne qui permet au spectateur de prendre de la hauteur sur l’action, La Désolation de Smaug est un film à grand spectacle.
La réalisation de Peter Jackson se focalise toujours sur l’action afin que le rythme ne tombe jamais à plat ce qui est une très bonne chose, mais il use un peu trop de plans aériens créés par ordinateurs pour donner une sensation des décors de grandeur au spectateur. Toujours immenses avec des ravins qui tombent jusqu’au centre de la Terre, les décors sont superbes et ont bénéficié d’un soin visuel tout particulier. Même si pour resté dans la thématique enfantine et joviale du premier film, on observe une surenchère d’effets spéciaux assez grotesques (et pas très beaux) pour certains ainsi qu’une colorimétrie trop lumineuse pour ne pas tomber dans quelque chose de trop violent, on remarque une violence accrue dans cet épisode grâce à un certain Legolas. Très violent dans ses coups d’épée et ses décochements de flèches, ce dernier n’est pas le dernier lorsqu’il faut couper des têtes. Un peu de violence ne fait pas de mal non ?! Servi par un casting impeccable, porté par un Martin Freeman toujours aussi bon et une Evangeline Lilly qui fait une arrivée triomphale, ce long-métrage est le film d’action que l’on attendait. Malgré des transitions coupées trop sèchement au montage, une narration moins détaillée que dans le premier épisode ainsi que des effets spéciaux pas toujours soignés, La Désolation de Smaug est un film que je recommande chaudement grâce à sa belle réalisation, ses scènes d’actions dynamiques, son casting impeccable et son dragon Smaug très bien réalisé avec de belles animations et une prestance remarquable.