Mandela – Un Long Chemin vers la Liberté [Critique]

Par Kevin Halgand @CineCinephile

"Né et élevé à la campagne, dans la famille royale des Thembus, Nelson Mandela gagne Johannesburg où il va ouvrir le premier cabinet d’avocats noirs et devenir un des leaders de l’ANC.
Son arrestation le sépare de Winnie, l’amour de sa vie qui le soutiendra pendant ses longues années de captivité et deviendra à son tour une des figures actives de l’ANC.
À travers la clandestinité, la lutte armée, la prison, sa vie se confond plus que jamais avec son combat pour la liberté, lui conférant peu à peu une dimension mythique, faisant de lui l’homme clef pour sortir son pays, l’Afrique du Sud, de l’impasse où l’ont enfermé quarante ans d’apartheid. Il sera le premier Président de la République d’Afrique du Sud élu démocratiquement."

Alors que l’on a entendu parler de Nelson Mandela durant des semaines entières à cause de son décès, il faut croire que l’homme est toujours parmi nous et qu’il souhaite qu’on parle toujours de lui. Nelson Mandela est pour beaucoup un défenseur de la paix et le libérateur de tout un peuple ce qui est vrai, mais il n’était pas que ça. C’est le réalisateur Justin Chadwick qui a eu la lourde tâche que de mettre en scène le biopic dédié à la vie extrêmement riche et passionnante de cet homme connu de tous et dans le monde entier. Plus qu’une lourde tâche, ce serait même un devoir et un fardeau que de devoir faire un bon film pour rendre hommage à cet homme, mais est-ce que le film est un bel hommage ? Partant sur le principe qu’il est possible de conter aux spectateurs toute la vie de Nelson Mandela en moins de 2h19, il est impossible que le film Mandela : Un Long Chemin vers la Liberté soit bon. Ayant eu une vie riche et passionnante, il faudrait près de 4 heures pour conter sa vie et nous expliquer en bel et due forme chaque moment de sa vie. Débutant sa vie dans une tribu d’Afrique du Sud avant de devenir un leadership, Nelson Mandela est passé par différentes phases aux yeux du monde.

D’abord inconnu avant d’être proclamé leader de la paix, il a entre temps été considéré comme un véritable terroriste. Créé en 1912, l’ANC a connut des heures d’extrêmes violences lorsque Nelson Mandela et ces confrères ont mis en place la ligue de la jeunesse. Remarquant que l’ANC n’apportait rien au monde et que les haines raciales étaient toujours plus présentes, ils ont décidé de se faire entendre avec violence en mettant en place des manifestations toujours plus radicales et violentes. Ce n’est pas pour rien que Mandela est devenu violent envers sa première femme et ce serait entraîné au maniement des armes durant un certain temps. Étant passé par différentes phases psychologiquement comme physiquement, Nelson Mandela est un homme passionnant à découvrir et c’est pour cette raison que ce biopic aurait dû être découpé en deux parties bien distinctes afin d’appuyer sur les éléments les plus importants. Alors que ses premières années sont seulement survolées, tout comme on coté violent et infidèle, le scénariste a décidé d’appuyer les moments déjà connus des spectateurs, à savoir sa prise de conscience  vis-à-vis de ses agissements toujours plus violents et radicaux. Le spectateur va au cinéma pour apprendre et pour découvrir des choses qu’il n’aurait pas su sur Nelson Mandela et de ce point de vu la le film est raté. À cause d’une structure trop formatée et d’un scénario qui ne développe pas les points essentiels et intrigants de la vie de Nelson Mandela, on a plus l’impression d’être face à une grande bande-annonce édulcoré que face à un véritable biopic.

Malgré ce point de négligence qui serait presque inacceptable pour un tel biopic, il en reste un film intriguant et prenant grâce à son personnage principal, sa réalisation et son acteur principal. Jeune réalisateur, Justin Chadwick réussi à nous offrir un beau spectacle. Visuellement très propre grâce à une colorimétrie chatoyante qui n’a qu’un but, mettre en valeur le personnage principal, c’est un régal de regarder ce film. Une belle réalisation accouplée d’une belle photographie donne forcément un film agréable et il l’est encore plus lorsque le montage est fluide et dynamique. Ce n’est pas complètement le cas puisqu’on retrouve encore et toujours des coupures très sèches et des saccades lors des transitions entre les différentes scènes. Ce problème de montage amplifie la frustration du spectateur qui aimerait avoir un film plus complet, plus fluide et sans une succession d’éclipses temporelles qui nous font perdre la tête. Mandela : Un Long Chemin vers la Liberté possède un grand nombre de défauts, mais s’il y a bien une chose que l’on doit souligner, c’est l’excellente prestation de Idris Elba. Acteur talentueux au charisme saisissant, il est éblouissant dans le rôle de Nelson Mandela. Il porte le film sur ses larges épaules et nous prouve encore une fois qu’il est un acteur sur lequel on doit compter.