Mon année cinéma 2013

Par Nathalielenoir

Tradition Scénario-Buzzesque oblige, voici le bilan de mon année cinéma. Je n’ai aucune prétention d’avoir un goût universel, ni de pouvoir graver dans la pierre quels sont les meilleurs ou les pires films de l’année, loin s’en faut. Mais puisqu’un blog sert avant toute chose à partager, je voudrais revenir sur mes gros coups de cœur, quelques jolies surprises… et grosses déceptions de 2013.

Lorsque je publie cette sélection chaque année certains lecteurs me demandent pourquoi n’y figurent que des films étrangers, ou presque. Que les choses soient claires, je ne méprise aucunement le cinéma hexagonal, bien au contraire, c’est lui qui me fait gagner ma croûte, hein. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il serait très mal venu de critiquer le travail de tel ou tel confrère, if you see what I mean… Lorsqu’on connait l’envers du décor de la création cinématographique made in France, que l’on sait quel parcours du combattant il faut traverser pour voir un projet de film finalement à l’écran et quel sort est réservé au scénario, on se dit que certains films, même imparfaits, ont le grand mérite d’exister.

Il m’est beaucoup plus facile de « juger » de l’aboutissement de tel ou tel film étranger, parce que d’une part j’ai beaucoup plus de recul et que d’autre part l’écriture du scénario y beaucoup mieux valorisée.

Bon, trêve de blabla, roulements de tambour et bilan de cette cuvée 2013 qui, en bien ou en mal, ne m’a vraiment pas laissée de marbre:

Mes gros coups de cœur:

J’ai été gâtée cette année car plusieurs de mes cinéastes favoris ont livré un nouvel opus, en commençant par Paul Thomas Anderson et son fiévreux The Mastertraitement futé et humaniste d’un sujet très casse-gueule, et polémique aux USA, une grande leçon de cinéma!

Enooorme kiff devant le The Bling Ring, cinquième opus de ma très chère Sofia Coppola, qui s’en sort elle aussi avec les honneurs, n’en déplaise à quelques mauvaises langues. ^^ Belle performance que de construire un film sur des protagonistes aussi creuses et antipathiques et pourtant la cinéaste parvient à nous toucher, par le biais du bon vieux procédé du personnage hors du bocal. Si ce film ressemble peu à ses précédents, on y retrouve pourtant ses thématiques habituelles, son soin fétichiste de l’image. Plus les années et les oeuvres passent, plus je suis fan!

Difficile de ne pas mettre en parallèle ce film avec le réjouissant Spring Breakers d’Harmony Korine, qui traite la même thématique à l’envers, avec un casting hyper bien senti, James Magic Franco en tête. Là aussi que de subtilité sous l’acide…

Amour absolu pour le Mud de Jeff Nichols, dont j’avais déjà adoré le précédent opus, Take Shelter, vivement son prochain film! Même chose pour Derek Cianfrance qui après l’émouvant Blue Valentine nous a livré le poignant The Place Beyond the Pines, me brisant une fois de plus le coeur par Ryan Gosling interposé, mourraaaaance!

Cette année, j’ai eu la confirmation que Judd Apatow est un génie, son This Is 40 m’a totalement conquise, bien que je me sente à des années lumières des personnages. Mais ce que raconte le cinéaste sur le couple -et sur l’individu en crise au sein du couple-, sur la famille, est universel et lumineux. Du coup j’ai moins peur du jour où je devrai quitter ma trentaine…

Après quelques films que j’ai aimés mais un peu mollement, les frères Coen m’ont reconquise avec le génial Inside Llewyn Davis, to-ta-le-ment ma came! Et en parlant de came, j’ai ENFIN vu, à deux reprises, un film d’horreur qui me scotche au fauteuil, The Conjuring, brillantissime et délicieux!

Au rayon adaptation littéraire, j’ai savouré celle d’un de mes romans favoris, The perks of being a wallflower, écrite et réalisée par le romancier lui-même, le très doué Stephen Chbosky.

Deux héroïnes enfin, toutes deux interprétées par leurs scénaristes, m’ont frappée en plein coeur cette année, Ruby Sparks, que j’ai découverte avec un an de retard, pur film pour auteur/scénariste, et la magique Frances Ha!, qui illustre cet article et m’a foutu une baffe monumentale, et je l’espère, salutaire, au moment où je m’apprête moi-même à franchir une très grande étape professionnelle…

Les films que j’ai aimés mais un peu moins

2013, une année encore sous le signe des super-héros, et c’est tant mieux! Quel plaisir de retrouver Kick-Ass et Iron Man, tous deux disséqués sous et sans le costume, et de découvrir un Man of Steel de très bonne facture (et sexy en diable, hem).

Quel pied également, d’assister, deux fois, à la fin du monde! Si je suis über fan du trio Simon Pegg/Nick Frost/Edgar Wright, je dois avouer que leur The World’s End est moins réussi que l’hilarant This is the End du tandem Seth Rogen/Evan Goldberg. Oh punaise la scène du magazine porno chez James Franco! ^^

Grosse lolade aussi devant le foutraque et girlie Vamps d’Amy Heckerling, hélas pas aussi réussi que son mythique Clueless mais tout de même plein de charme…

J’ai bien aimé Lovelace, biopic consacré à l’héroïne malheureuse du mythique Deep Throat. L’interprétation force le respect, le casting et l’image sont bandants, mais l’écriture et la réalisation sont un poil inégales, c’est vraiment dommage.

Au rayon films pour ados, je dois avouer que la saga Hunger Games me laisse de marbre, mais j’ai adoré Warm bodies, bien meilleur soit dit en passant que le mollasson World War Z!

Malaise enfin devant Stoker, mais au bon sens du terme, parce que c’est bien aussi qu’un film dérange et fasse cogiter, non? C’est rassurant que la grande machine à rêves hollywoodienne soit encore capable de surprendre!

Les déceptions

Je ne vais pas prétendre avoir détesté Django Unchained, loin s’en faut, mais c’est le second film de mon idole, mister Q.T., qui me déçoive par son écriture paresseuse, notamment en termes de caractérisation. Quelle ironie qu’il ait reçu l’Oscar du Meilleur Scénario pour ce film-là!

Nausée devant l’indigeste Great Gatsby de Baz Luhrmann, qu’elle est loin la belle créativité de sa Red Curtain Trilogy

Colère devant Les Misérables, pour cause de mise en scène faiblarde et académique jusqu’à l’écoeurement, ce qui est une hérésie au vu du budget et du talent des acteurs. Ennui quasi mortel devant The Hobbit, la joyeuse bande d’Honest Trailers résume à merveille mon opinion:

Et la palme d’or du Nanar…

… goes to l’atroce remake d’Evil Dead, évidemment pas à la hauteur de l’original et qui tient plus du snuff movie que du film d’horreur. Et pourtant, comme vous le savez, il en faut beaucoup pour me dégoûter en la matière!

Voilà, la liste n’est pas exhaustive, j’ai vu PLEIN d’autres films, quand même, en 2013, et oui des films français, mais voici ceux qui m’ont marquée, en bien ou en mal.

Copyright©Nathalie Lenoir 2013