On prend un sac à dos, un appareil photo et on s’embarque aux côtés de Ben Stiller dans la Vie Rêvée de Walter Mitty qui inaugure l’année 2014 avec un gros coup de cœur rêveur.
Ici, Walter Mitty est un employé du magazine Life. Maladivement timide, il n’ose discuter avec sa collègue, préférant partir dans son imaginaire. Mais l’aventure va le rattraper quand il devra retrouver un cliché manquant, qui pourrait bien être l’ultime couverture du magazine.
Prenant le temps d’installer son personnage, ses doutes, ses rêves, Ben Stiller dresse le portrait d’un rêveur qui ne demande qu’à s’épanouir et met également en place une histoire d’amour remplie de tendresse qui ne sera pas pour autant le centre du film mais seulement le moteur pour inviter Walter à se dépasser. C’est dans cette première partie que le réalisateur s’amuse avec les rêves de son héros, l’imaginant tour à tour sauveur, doté de supers-pouvoirs pour lutter contre le méchant qui ferme le magazine, ou aventurier du grand Nord. Des séquences légères qui ne font qu’illustrer les rêves de Walter avant que sa véritable aventure de débute.
Et c’est à ce moment là que le film devient plus passionnant. Walter devant traverser, entre autres, le Groenland ou l’Islande pour retrouver le cliché perdu, le réalisateur nous invite au voyage, à se dépasser, à rêver. Avec une mise en scène qui sublime les paysages (de véritables cartes postales qui donnent envie de partir) sans jamais lâcher notre héros, il est aussi inspiré pour apporter de véritables moments de tendresse à l’instar de cette superbe scène reprenant du David Bowie. Loin de sa dinguerie habituelle, Ben Stiller se montre ici comme un rêveur avec une véritable proposition de cinéma sincère et un feel good movie (avec la BO impeccable qui l’accompagne évidemment) qui nous incite à partir avec lui.
L’autre atout du film est aussi de jouer en permanence sur la perception du rêve et de la réalité, les deux se mêlant adroitement pour toujours avoir un doute sur la réalité du voyage fou qu’entreprend le héros. Quand est-ce réel ? Quand est-ce un fantasme ? Mais au fond, ces questions importent peu puisque tout l’intérêt du film est de rêver jusque au bout, car ce sont ces rêves qui nous guident et ici nous font avancer vers l’inconnu.
Et en plus de cela, le réalisateur a également retrouvé l’essence du métier de journaliste et photographe. Le choix de situer son film dans le contexte de la fermeture de l’institution que représentait le magazine Life alors n’est pas anodin et développe une véritable nostalgie pour ce beau métier aventurier et toujours à la recherche de la photo qui pourra raconter la vie. A ce titre, la révélation finale est aussi naturelle que touchante.
Bien sûr, le film n’est pas exempt de petites maladresses (un début un peu trop long, une certaine prévisibilité), mais ce n’est rien quand on aime rêver et que l’on s’attache immédiatement à Walter Mitty et que l’on a juste à apprécier le rêve et le voyage de ce premier gros coup de coeur qui ouvre l’année 2014 en beauté.