Albator, Corsaire de L’Espace [Critique]

Par Kevin Halgand @CineCinephile

"2977. Albator, capitaine du vaisseau Arcadia, est un corsaire de l’espace. Il est condamné à mort, mais reste insaisissable.  Le jeune Yama, envoyé pour l’assassiner, s’infiltre dans l’Arcadia, alors qu’Albator décide d’entrer en guerre contre la Coalition Gaia afin de défendre sa planète d’origine, la Terre."

Déjà à l’origine de la série télévisée créée en 1978, le studio Toei Animation a décidé de relancer le corsaire de l’espace sur grand écran afin de lui offrir une nouvelle vie en 3D. Albator, Corsaire de l’Espace est un film d’animation réalisé par Shinji Aramaki, réalisateur à qui l’on doit notamment Starship Troopers : Invasion paru en vidéo l’année passée. On pourrait se demander pourquoi Albator a eu droit à une sortie sur grand écran en Europe alors que les précédents films de Shinji Aramaki n’ont simplement eu droit qu’à de petites sorties en direct-to-vidéo, mais la réponse à cette question est simple. Le film est visuellement bluffant et nous fait penser à l’un des loisirs culturels les plus vendus de nos jours. Grâce à d’importantes licences triple "A" comme Grand Theft Auto, Call of Duty ou Fifa, le jeu vidéo c’est retrouvé propulsé au rang des loisirs culturels les plus vendus, mais au rayon jeu vidéo il y en a certains qui se démarquent grâce à leurs graphismes et plus précisément grâce à leurs cinématiques. Je parle notamment de la licence Final Fantasy et donc du studio Square Enix qui est à la base de cette saga. Final Fantasy se démarque des autres jeux grâce à ces graphismes et à ses somptueuses cinématiques. C’est avec une facilité déconcertante que l’on peut donc faire un rapprochement entre les deux licences japonaises que sont Final Fantasy et Albator. Grâce à ses graphismes minutieux et somptueux, le film Albator, Corsaire de l’Espace pourrait également plaire à un public plus jeune, accro aux jeux vidéo et amateurs de la licence japonaise de chez Square Enix.

Contrairement aux films d’animation de chez Disney/Pixar, les Japonais de chez Toei Animation font de leur mieux pour réussir à rendre l’animation réaliste. Il y en a qui souhaitent mettre en avant le côté enivrant et enchanteurs des décors, d’autres préfèrent rendre le virtuel, réel. Rapprocher le virtuel du réel est un procédé très courant chez les japonais puisqu’ils aiment être à la pointe de la technologie et prouver qu’ils restent les meilleurs. Cette fois ils utilisent leurs technologies à bon escient puisqu’ils ont réussi à donner vie au corsaire de l’espace. "Visuellement sans précédent" (dixit James Cameron), Albator Corsaire de L’Espace est un véritable régal pour les yeux que soit lors de bataille ou de dialogues. Les animations sont méticuleuses et même avec un doublage français on se rend compte du magnifique travail effectué par les techniciens de chez Toei Animation. Chaque mouvement est au plus proche de la réalité et que dire des scènes de combats qui sont magnifiques. C’est grâce à une belle utilisation du slow motion que le réalisateur arrive à rendre les combats lisibles en toute circonstance. Sans conteste une perle visuelle, mais malheureusement les congratulations doivent stopper.

Doté d’un scénario brouillon et d’une morale écologique dont on se serait allègrement passé, le film ne dépasse pas le seuil de la simple explosion visuel. Malgré le bon positionnement de rebondissements dans l’histoire, ces derniers sont trop téléphonés pour offrir de véritables prises de conscience au spectateur. Trop téléphoné, mais surtout trop prévisible du début à la fin, le scénario tourne en rond et ennui plus qu’il passionne. Albator rentre donc dans le rang fermé des films visuellement magnifiques, mais qui ne possèdent aucun scénario ou alors un simple scénario qui tourne en rond pour au final perdre le spectateur. Il en reste tout de même un véritable trip visuel, une épopée dynamique et explosive. Un véritable régal pour nos pupilles porté par un personnage qui déborde de charisme dont le vaisseau est aussi mystérieux que superbe.