On l’a attendu toute l’année et il est arrivé à point nommé pour Noël, le Scorsese nouveau est arrivé, plus déjanté que jamais ! Le réalisateur nous embarque dans une épopée financière dominée par un Leonardo DiCaprio phénoménal avec Le Loup de Wall Street.
En adaptant les mémoires de Jordan Belfort avec un scénario ample de Terrence Winter (complice de Martin Scorsese sur Boardwalk Empire), le réalisateur va donc nous raconter la gloire et la chute du courtier en bourse depuis ses début à Wall Street à son fin en prison en passant par la fondation de sa propre société, l’arnaque des boursicoteurs, son couple qui bat de l’aile et son addiction aux drogues. Un programme chargé qui s’étendra sur 3 heures.
En effet, galvanisé par son sujet, Scorsese nous embarque dans un long trip mélangeant dollars, sexe, drogue et rock’n'roll avec une mise en scène plus que dynamique qui arrive, malgré quelques petites longueurs, à nous emporter et à nous faire adorer détester Belfort. Le réalisateur ne porte aucun jugement sur les personnages (une belle galerie de seconds rôles avec Jonah Hill, Matthew McConaughey, Kyle Chandler et même Jean Dujardin) qu’il présente et qui se comportent tous de manière odieuse. Finalement, dans la finance des 80′s, il trouve des personnages encore plus détestables que ceux des ses films de gangsters. D’ailleurs, au même titre que les fresques qu’étaient les Affranchis ou Casino, le Loup de Wall Street comporte déjà ses propres séquences cultes qui marquent vraiment les esprits.
Complètement libéré des contraintes des gros studios (le film a été produit en toute indépendance), le réalisateur se lâche complètement et on ne comptera plus le nombre de « fuck» , de nanas à poil, de snifs, bref, c’est vulgaire, à la limite du grotesque, mais sacrément galvanisant. Car Scorsese dépasse cette vulgarité et la simple comédie débridée pour y apporter un discours et une vision critique de la société de l’époque et donc de notre société en crise d’aujourd’hui et du système complètement perverti.
Mais il faut dire aussi que le Loup de Wall Street ne pourrait pas non plus être la réussite qu’il est sans Leonardo DiCaprio. En effet, complètement dans la peau de Jordan Belfort, l’acteur prouve une nouvelle fois (si il en était encore besoin) qu’il est bien le plus doué de sa génération et le meilleur comédien du moment. Galvanisé par Scorsese (ou est-ce Scorsese motivé par son acteur ?) pour leur cinquième collaboration, DiCaprio apparait ici aussi à l’aise dans le jeune premier des débuts que lorsqu’il doit motiver ses troupes de traders aux dents longues, aussi possédé que le gourou d’un secte dont le dollar serait la religion, et la drogue et les prostituées seraient les apôtres. Jamais on n’a vu l’acteur aussi déchaîné et il nous offre un véritable show à chaque instant, portant aisément les trois heures de spectacles avec un charisme énorme.
Scorsese n’a dont pas encore donné son dernier mot et a de quoi électriser les spectateurs avec ce Loup de Wall Street déchainé porté par un DiCaprio au sommet !