Chalut les humains,
Déjà, bonne année à tous. Meilleurs voeux, bla bla bla, tout ça et plein de ronrons.
Bon, c’est pas tout, ça, mais avec la nouvelle année vient aussi le temps du bilan de 2013 et des tops et flops de la rédaction. Comme d’habitude, j’ai à livrer mon top cat des performances félines de l’année et le problème, c’est que je n’ai pas grand chose à me mettre sous le croc. On a eu des princesses rafraîchissantes, des escargots de compète, des monstres, des hommes des cavernes, des loups, des toutous, des hiboux, des choux, des minions, des moins mignons, des avions, et des schtroumpfs, mais quasiment pas de chats, de tigres, de lions et autres nobles animaux! C’est un scandale!
Hé, attendez… C’est quoi ce film sorti la semaine dernière, Le Manoir magique? Challéluia! Un film avec un rôle pour un matou! Mieux, un film avec un chat en vedette! Car Tonnerre – c’est son nom – est bien le héros du film d’animation de Ben Stassen et Jérémie Degruson.
Bon, au début, il est surtout un pauvre matou abandonné par ses maîtres lors d’un déménagement – les salauds!. Perdu et effrayé par les dangers du monde extérieur, il se retrouve de surcroît poursuivi par un féroce doberman bien décidé à lui faire la peau. Heureusement, le cabot s’arrête net à l’approche d’un vieux manoir situé au bout de la rue, réputé hanté. Tonnerre, conscient d’avoir trouvé la planque idéale, n’hésite pas un instant et pénètre dans la vieille bicoque. En guise de fantômes, il rencontre Maggie, une souris blanche, Jack, un vieux lapin grincheux, Carlo et Carla, deux colombes à l’accent italien, les animaux de l’occupant des lieux, Lorenz, un vieux magicien qui a plus d’un tour dans son sac, à commencer par les automates qu’il entretient avec amour.
Lorenz se prend tout de suite d’affection pour l’adorable chat (euphémisme) et l’invite à rester au manoir. Mais si le magicien l’accueille illico dans sa “famille”, ce n’est pas le cas de Jack et Maggie, qui voient d’un mauvais oeil l’arrivée de ce vagabond félin apte à leur voler la vedette et Tonnerre se heurte donc à l’hostilité des deux compères, qui cherchent à lui faire quitter les lieux au plus vite .
Mais la donne change quand Lorenz est hospitalisé suite à un accident de vélo. Son neveu, un agent immobilier cupide (euphémisme, bis) et sans scrupules, profite de la situation pour obtenir le droit de gérer ses biens, et notamment le manoir, qu’il compte vendre à bon prix. Et tant pis si cela expédie le cher Tonton en maison de retraite. Le profit avant tout!
Les animaux et les automates, conscients de la menace, organisent la résistance. Pour éviter que le manoir ne soit vendu, il suffit de décourager les acheteurs éventuels en mettant un souk pas possible durant leur visite des lieux. Force aérienne, les colombes ont pour mission de bombarder de fiente les intrus. Maggie, en tant que rongeur assermenté, doit terroriser les dames en courant dans les escaliers. Les automates, eux, doivent oeuvrer pour faire croire que les lieux sont hantés. Quant à Tonnerre, il est un atout non-négligeable puisque le méchant neveu est allergique… aux poils de chat!
Bon, autant vous prévenir tout de suite, le scénario n’a rien d’ébouriffant. Les péripéties sont attendues, le cheminement du récit est très linéaire et les gags s’adressent essentiellement aux plus jeunes. Ceci étant, on suit malgré tout avec plaisir les stratégies défensives mises au point par la petite troupe, qui font tourner en bourrique le vil agent immobilier et ses clients.
Niveau animation et graphismes, c’est idem. Ce n’est pas vraiment au niveau de La Reine des Neiges ou de Monstres Academy. Mais le résultat est honorable et il faut bien dire que l’animation de Tonnerre est, euh, du tonnerre. On sent que les animateurs sont des amoureux des chats et qu’ils les ont longtemps observés. Je me suis reconnu dans le personnage quand il ronronne et qu’il se frotte contre les jambes des humains pour attirer l’attention, ou aussi – j’avoue – quand il sursaute au moindre bruit et se met à cavaler comme un fou dans la baraque. Depuis le Chat Potté, on n’avait pas vu les attitudes félines aussi joliment représentées à l’écran.
On notera aussi une 3D relief plus que correcte, qui joue beaucoup sur les effets en caméra subjective pour plonger les spectateurs dans l’action.
A défaut d’être un sommet du cinéma d’animation ou un film follement original, Le Manoir magique est un divertissement familial agréable, idéal pour faire en douceur la transition entre 2013 et 2014.
Bon, il faut que je vous laisse.
Dimanche, c’est l’épiphanie, le jour de la galette des rois et mon manoir à moi risque d’être envahi par les nièces de mon maître. Je dois vite mettre au point un plan de défense. Opération “Croquette du désert” enclenchée. Alerte rouge…
Plein de ronrons,
Scaramouche
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Le Manoir magique
Réalisateurs : Ben Stassen, Jérémie Degruson
Avec les voix de: Ethel Houbiers, Patrick Poivey, Céline Monsarrat, Roger Carel
Origine : Belgique
Genre : Cat power
Durée : 1h25
Date de sortie France : 25/12/2013
Note pour ce film :●●●●○○
Contrepoint critique : Première
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