Dans ce documentaire poignant tout en sobriété, Rithy Panh (S21, la machine de mort khmer rouge, Les artistes du théâtre brûlé…) fait revivre son enfance et sa famille, détruites par les Khmers rouges. Cinéaste de la mémoire, conteur poète, il modèle des personnages en terre cuites pour donner libre court à ses souvenirs. Comme dans chacun de ses films, Rithy Panh met en avant « l’importance pour le peuple cambodgien de se réapproprier son identité et ses racines ».
Malgré un sujet aussi dur qui fait état du pire, les propos du réalisateur, alors témoin, sont dénués de haine. Avec pudeur et simplicité, il raconte au passé son histoire pour tenter de comprendre et mettre des mots là où les images viennent à manquer. Un exercice difficile mais salutaire, comme s’en rendra compte le réalisateur : « ces images ne sont pas manquantes… Elles sont en moi ».
En bonus de ce documentaire teinté d’émotion, un entretien de Rithy Panh et de Christophe Bataille (qui a écrit les commentaires narrés par Randal Douc) apporte une autre lumière sur le travail des artistes.
Sortie en 2013 et récompensée du Prix Un Certain Regard au dernier Festival de Cannes, L’image manquante touche par sa sincérité et laisse une trace indélébile dans l’imaginaire du spectateur.En DVD depuis le 19 novembre 2013, distribué par Arte.
L’Image manquante