Pour la sixième année consécutive, le Festival des Maudits Films revient avec toujours la même volonté de faire partager ces films dits "de genre", inclassables, mal ou mé-connus, parfois reniés par l’intelligentsia cinématographique bien-pensante, mais portés aux nues par les cinéphages, vidéovores, amoureux d’un cinéma issue d’une vraie culture populaire qui demandent à voir ces films à la place qui leur est due, c’est-àdire sur grand écran !
Visualiser la bande annonce : ici
Toutes les informations et le programme complet sur : http://www.festivaldesmauditsfilms.com
Le lieu du festival :
Les projections des films en "rétrospective" se déroulent dans la salle Juliet Berto,Passage du Palais de Justice, Grenoble.
Les films en compétition sont diffusés au cinéma Le Club (9 bis rue du Phalanstère, Grenoble).
Au programme de l’édition 2014, de nombreuses rétrospectives :
Une séance « Hors les murs »
Panic sur Florida Beach (Matinee, 1993), de Joe Dante.
Panic sur Florida Beach, film culte avant même être sorti, est une véritable déclaration d’amour nostalgique, aux séries B américaines et à toutes ces bandes horrifiques, fantastiques, réalisées avec très peu d’argent et énormément d’ingéniosité. Ainsi, hommage est rendu à Jack Arnold et Bert I. Gordon, tous deux adeptes des fourmis géantes et surtout à William Castle, auteur de La Nuit de tous les mystères et génial créateur publicitaire. Pour accompagner cette déclaration, Joe Dante passe par l’un de ces thèmes favoris: l’enfance. Situant l’action de son film dans la paranoïa américaine des années soixante (bombe atomique, les missiles de Cuba…), les adultes sont montrés comme des être immatures promptes à être terrorisés. Ce sont les enfants qui semblent avoir plus de recul sur le monde qui les entoure, eux qui sont les plus à même à différencier le réel de l’imaginaire. De la bande-annonce se mêlant au générique de début, à l’écran en flammes en fin de métrage, Joe Dante nous fait suivre le parcours initiatique d’un adolescent par le biais de la salle de cinéma, avec tendresse, humour et mélancolie.
Séance au cinéma « Art & plaisirs » de Voreppe, dans le cadre des soirées « Regards croisés ».
Une ouverture «Girly»
Belgian Psycho (Belgique, 2011), de Katia Olivier – en sa présence.
Perdita Durango (Mexique-Espagne-Usa, 1997), de Alex de la Iglesia.
Pour ouvrir sa sixième édition, le Festival vous propose une soirée toute en douceur féminine avec, pour commencer, un court métrage belge de la jeune et superbe réalisatrice Katia Olivier qui, à travers son personnage principal, manie avec sensualité féminité, cinéphilie et canon scié. Suivra l’un des personnages féminins les plus explosifs de ces dernières années sur grand écran : l’inénarrable Perdita Durango, tout droit sorti de l’imagination noire et torride de Barry Gifford et mis en image, avec bruits et fureur, par Alex de la Iglesia.
La séance « Ciné-Club »
Outrage (1950), de Ida Lupino
Star de la Warner dans les années 40, Ida Lupino est l’une des rares femmes (la seule?) a avoir réalisé et signé des longs métrages dans le Hollywood des années 50. Dans ses films – souvent des portraits de femme, sans mélodrame ou démagogie – elle n’a pas hésité à aborder des sujets tabous tels que l’agression sexuelle dans Outrage. Avec ce film, elle évoque, de manière brillante, scénaristiquement et cinématographiquement, les blessures provoquées par un viol, sans jamais tomber dans les pièges du voyeurisme et du larmoyant.
Trop moderne, par sa réalisation et son sujet, le film déstabilisa le public américain lors de sa sortie. C’est avec une grande émotion que le Festival présente sur grand écran, ce film très rare, mis en scène par une grande cinéaste trop souvent oubliée .
Soirée « Catastrophe »
King Kong contre Godzilla (Kingu Kongu tai Gojira, 1962), de Ishirô Honda
La Submersion du Japon (Nippon chinbotsu, 1973), de Shirô Moritani.
Pour sa 6ème édition, les Maudits Films accueillent (enfin) Godzilla, le monstre légendaire du cinéma japonais ! Il est ici confronté à une autre légende : King Kong. Il n’en fallait pas moins pour la première apparition en couleurs de cette figure emblématique de la culture populaire, inspiré de la peur du nucléaire et « héros » de 28 longs métrages produits entre 1954 et 2004.
Si chaque film mettant en scène Godzilla est une occasion d’imaginer de multiples catastrophes et destructions sur le sol japonais, Shirö Moritani ira encore plus loin en adaptant le célèbre roman de sciencefiction de Sakyo Komatsu, La Submersion du Japon. C’est l’occasion unique de découvrir sur grand écran ces classiques du « film catastrophe » réalisés longtemps avant l’arrivée des effets spéciaux numériques.
Films présentés en partenariat avec la Cinémathèque de Grenoble
Soirée « de la série B à Z »
L’Effroyable secret du Dr Hichcock (L’Orribile segreto del Dr Hichcock, 1962), de Riccardo Freda.
Chef-d’oeuvre du cinéma gothique italien, L’Effroyable secret du Dr Hichcock confirme l’ingéniosité de son cinéaste et le statut de « scream queen» de son actrice principale, Barbara Steele, découverte deux ans plus tôt dans Le Masque du Démon de Mario Bava. Osant aborder un sujet tabou, la nécrophilie, Freda le fait avec subtilité en passant par la suggestion et en mettant en place tout ce qui fera les codes du cinéma gothique (la couleur, le décor, l’ambiance, etc.), faisant de cet Effroyable secret un titre incontournable de ce genre de cinéma. Bien entendu, le titre n’a pas été choisi innocemment, les références au maître du suspens sont présentes, de Rebecca aux Amants du Capricorne. Réalisé à une période où le public ne jure que par les films d’épouvante britanniques, Riccardo Freda devient le temps d’un film Robert Hampton. Le subterfuge fonctionna à merveille, la critique fut persuadée que le film sortait des studios anglo-saxons et il remporta un énorme succès.
La Route de Salina (Road to Salina, 1970), de Georges Lautner.
Véritable objet objet filmique non identifié dans la filmographie de Georges Lautner, La Route de Salina est un bijou cinématographique réunissant la troublante Mimsy Farmer et Rita Hayworth, dans l’un de ses derniers rôles.Après Le Pacha et avant Laisse aller…c’est une valse, Georges Lautner démontre ici qu’il est loin d’être qu’un simple faiseur de comédies aux dialogues truculents. Il joue à merveille avec l’ambiguïté, la suspicion, le drame sous-jacent dans des paysages isolés et brûlés où la chaleur, le désir et la folie transpercent l’écran. Un film dont personne ne sort indemne.
Les Clowns tueurs venus d’ailleurs (Killer Klowns from Outer Space, 1988), de Stephen Chiodo
Il est de ces films, qui sans même avoir été vus, acquiert une notoriété juste à leur titre improbable. Mais Killer Klowns n’est pas seulement un titre, c’est surtout une idée : donner l’apparence du clown à l’envahisseur. Fini les robots, les monstres hideux à un oeil ou les superbes jeunes femmes enchanteresses, voici venir le symbole du rire et de l’enfance complètement détourné. Produit et réalisé par les frères Chiodo, véritablement amoureux du film d’invasion, Killer Klowns est une comédie d’épouvante sympathique qui rend hommage à ces prédécesseurs sans aucune prétention tout en jouant avec les codes et clichés pour la plus grande joie du spectateur.
Film présenté à la « Séance de Minuit »
Séance « Grindhouse » – Spécial Extrême Cinéma
L’Incroyable alligator (Alligator, 1980), de Lewis Teague
Toxic (Toxic Avenger, 1984), de Michael Herz, Lloyd Kaufman.
Copies issues des collections de la Cinémathèque de Toulouse.
Séance présentée par Franck Lubet et Frédéric Thibaut, programmateurs du festival "Extrême Cinéma"
Et aussi …
- La séance « Courts Maudits »
- La séance « Jeune public » avec Frankenweenie (2012), de Tim Burton
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La compétition
Mise en place en 2013, la compétition du Festival revient avec toujours le même credo : montrer sur grand écran des longs métrages récents inédits à Grenoble. Souvent tournés hors des grands studios, avec de faibles budgets, ces films ont peu d’accès aux circuits de distribution classiques malgré des qualités cinématographiques évidentes. Souvent sélectionnés, et récompensés, dans les festivals internationaux, ils seront ici présentés pour la première (et peut-être unique) fois au public grenoblois, en partenariat avec le cinéma "Le Club".
Un très beau festival en perspective.
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