The Spectacular Now [Critique]

Par Kevin Halgand @CineCinephile

"Sutter est un adolescent brillant, drôle, charmant… et très porté sur la boisson. Son quotidien est chamboulé par sa rencontre avec la timide Aimee, une jeune femme totalement différente de lui."

Le film indépendant est un genre qui se perd, car il ne réussi jamais (ou presque) à se trouver un public. De nos jours, les moyens de communication sont de plus en plus nombreux et grâce à internet et à ses nombreux réseaux sociaux il nous est possible de découvrir des courts-métrages et longs-métrages dont on n’aurait pas la connaissance avec la télévision comme seul diffuseur de publicité. Malheureusement, internet est un énorme problème pour les films indépendants étrangers puisque ces derniers sortent souvent avec quelques mois d’écart dans différents pays. De ce fait, trouver gratuitement et illégalement un film dont la date de sortie n’est pas arrivée est trop simple. Pour réussir à contrecarrer les facilités d’internet, il faut qu’un bon distributeur décide de miser sur ce film en question et s’investisse afin de proposer à tous les pays une date de diffusion très proche. The Spectacular Now est un film qui c’est retrouvé sur internet un mois avant sa sortie en France, chose dommageable sachant que le film ne fût pas un immense succès outre-Atlantique (il est rentré dans ses frais) et que son distributeur n’est pas le plus riche au monde. Eurozoom n’est pas un distributeur de renom tel Warner Bros, mais c’est un distributeur qui sait utiliser les moyens de communication modernes.

Grâce à une promotion menée tambour battant via Facebook, Eurozoom a su faire parler de son film et malgré une distribution en salle laborieuse, le film a fait parler de lui. Mais a-t-on bien fait de communiquer sur ce film avant même de l’avoir vu ? Comédie dramatique qui se veut plus romantique que dramatique, The Spectacular Now est un film qui se veut attachant grâce à ses comédiens, mais qui aurait mérité un meilleur travail d’écriture pour offrir au spectateur le frisson mérité. Porté par une sincérité débordante, The Spectacular Now aurait presque l’aura du feel-good movie parfait. Disposant d’une écriture légère sur les personnalités des personnages principaux comme secondaires, ces derniers sont suffisamment charismatiques pour engranger chez le spectateur un sentiment d’attachement afin de faire transparaître diverses émotions. Malgré des personnages attachants aux personnalités opposées et bien distinctes, les émotions restent en surface et ne pénètre pas notre cerveau.

Souhaitant mettre en avant la thématique de l’amour par le biais de deux personnages aux personnalités bien distinctes, ce long-métrage laisse trop aisément le côté moralisateur prendre dessus sur le réalisme de l’action. Véritable embuscade, le scénario n’a qu’un seul but : moraliser le spectateur par le biais de facilités émotionnelles. Disposant d’une situation familiale perturbante, le personnage principal est un alcoolique notoire et égocentrique qui se réfugie dans la fête pour oublier son présent. Cette mixture est utilisée de manière déconcertante par le scénario pour livrer une conclusion psychologique simpliste et trop évidente. Dégoulinant de bon sens, le film et les émotions qu’il transporte en deviennent artificiels.

Malgré un côté dramatique complètement raté, il en reste un film porté par des personnages attachants grâce à un casting prodigieux. Alors que Miles Teller s’avère agaçant d’un bout à l’autre, malgré une amélioration notable dans son jeu d’acteur, c’est auprès la ravissante Shailene Woodley qu’il faut se tourner. Ravissante et sincère, Shailene Woodley s’impose ici comme une actrice talentueuse prédisposée à toucher le public. Doté d’une réalisation naturelle et sans fioritures inutiles qui fait son travail grâce à un filtre qui noircit très légèrement l’image ainsi que d’un casting porté par un superbe Shailene Woodley, The Spectacular Now ne dispose pas du scénario qu’il aurait mérité. Souhaitant avant tout moraliser par le biais d’une belle histoire d’amour, le film devient trop vite moralisateur et totalement artificiel dans ses émotions à cause de facilités scénaristiques et d’une écriture trop légère.